sous un ciel
d'un bleu tendre
mon lourd
charroi
main sur les
reins, jambes floues
et la joie
d'avoir tenu
fenêtres ouvertes aux
heures tièdes, en rester au strict nécessaire pour l'antre, et
s'installer devant photos, en touillant souvenirs
du plaisir en débouchant
dans la grande salle du premier étage du cloître (même si mes
souvenirs je ne m'en sers guère, reprenant plutôt quelques mots du
catalogue ou trouvés sur les sites, laissant à chacun le choix de
son jugement)
parenthèse que je
contredis immédiatement en disant le plaisir attentif qui était
mien devant le travail d'Angèle Guerre - Paris (son
beau site où sont décrites les techniques employées pour les
oeuvres exposées et d'autres http://www.angeleguerre.fr)
… un travail de
dessin qui entame la surface. Qu'il s'agisse de gratter derrière un
miroir ancien ou d'inciser le papier, l'objectif est de rendre
visible une matière et d'en produire un autre espace.
C'est une pellicule qui
s'effrite, une protection qui s'efface, une peau qui se gonfle et
donc une sensation qui est suggérée....(sur
le programme)
avec
les deux grands panneaux intitulés «tendre texte» très grande
feuille de papier épais, incisé, gravé, comme modelés (et au
verso, mais j'ai loupé la photo, certains des dessins ressortent
comme des pointillés de la lumière provenant des grandes fenêtres)
dont
elle dit, sur son site C’est la peau
d’une bête tendue qu’on dépèce, qu’on met en pièce.
Tailler, couper dans la masse, piquer, ce sont aussi des gestes de
couturière, de relieur ou de boucher : un travail de manutention
précis, celui de l’écrivain aussi.
et les
miroirs anciens attaqués, rongés, laissant apparaître des encres
sur papier, où j'ai aimé plonger, même si le plus grand m'a
capturée
et
puis sur son site, je ne sais pourquoi elle m'a tant séduite, mais
tant pis, même si elle sort du propos de l'exposition, cette vidéo
que j'ajoute avec une bribe du texte qui l'accompagne :
J’ai été aussi
habituée aux décors, à l’ornementation, aux beaux meubles comme
aux bibelots, et surtout, à la mise en scène de tous ces éléments.
J’ai évolué dans un monde où chaque objet a une histoire, et
chaque histoire sa place dans le coin d’une maison.
Au
centre de la grande salle, après les deux grandes bannières de
papier, l'étrangeté de trouver là une table et un lit, deux
installations de la jeune Amandine Maillot (Vence)
ai
retrouvé la première, intitulée «portraits hors cadre», la
table, la familiarité provençale de cette nappe, des chaises, et
les formes que l'on découvre étrange de la vaisselle sur
http://ethertoff.villa-arson.org/P_Maillot_Amandine.xhtml
Orifices et courbes
nous évoquent silencieusement les corps et deviennent comme les
portraits de ces habitants absents. La métamorphose de ces objets
utilitaires dévoile des personnalités altérées par cette
structure imprégnée. Le motif comme contamination.
Et,
sur le catalogue, à côté d'une photo de la seconde, «Ombilic»
(ce qu'on ne voit pas sur mes photos, que faute de me pencher
jusqu'au sol, je n'ai découvert qu'ensuite, ce sont les ampoules
sombres reliées par de longs fils à l'ombilic de ce presque banal
lit)
L'obsession du passé
et l'inquiétude du futur, que génère un mode de vie exclusivement
orienté par la mémoire et l'anticipation, nous interrogent sur la
nature du présent qui semble s'extraire d'un flux continu pour s'y
refondre instantanément.
Dans cette matrice
intemporelle, troquant nos certitudes contre des incertitudes,
l'objet nous raconte l'étendue de nos paysages intérieurs.
Toujours
au centre, au fond, une longue table blanche sur laquelle sont posés
de gros cahiers blancs, à côté de gants de même couleur,
permettant de feuilleter pour se trouver devant le mystère de tous
petits caractères très espacés... «La Recherche», installation
de Sarah Cardona – Toulon (un site http://sarahdcardona.com/
qui expose sa démarche, formidable travail sur lequel, je l'avoue, je ne me suis pas attardée)
sur le
programme
Mon travail se déroule
comme un cheminement de pensée : je pars d'un point A sans savoir au
préalable où il me mènera et où sera mon point B. Ma pratique se
situe dans les interstices, les passages d'un élément à un autre.
Mais j'interroge aussi d'autres notions, telles que la place de
l'auteur...
Et sur
les parois, les oeuvres oniriques (et goûteuses) de Claire Morel – Rennes (un site
à feuilleter https://www.clairemorel-dessin.com)
Ici, ce que l'on voit,
c'est ce que les yeux de l'esprit perçoivent.
Passant sous la dernière arcade et revenant vers
l'entrée par la galerie qui longe le cloître, trouver d'abord les
photos légendées, comme issues d'un récit en image (un peu trop
beau pour être du genre Nous Deux) de la série «Dialogues &
Interstices» de Pauline Le Pichon - Lille -
http://www.paulinelepichon.com/
Le titre « Dialogues & Interstices » revêt plusieurs sens : il y a évidemment les
dialogues de film, mais aussi les dialogues qui peuvent exister entre
les photographies et qui, dans le cas contraire, sont des
interstices. Les dialogues peuvent aussi créer des liens entre les
personnes photographiées, des liens qui n’existent pas forcément dans la vraie vie.
Au travers de ce travail, j’emmène le spectateur face à un
support visuel et textuel et c’est à lui de décider si ces images
sont des bribes de vie formant un tout ou si, au contraire, une image
équivaut à une seule histoire.
Elle
expose également à la Maison de la Poésie, mais depuis que
l'ancienne directrice n'est plus là et que cela semble plus
organisé, c'est devenu un lieu qui m'intimide.
Pour finir, et j'ai dû m'arracher à l'envie de les
regarder en rentrant, en me laissant attirer dans la salle par les
deux bannières blanches, les oeuvres d'un toulonnais encore Cyril
Besson (https://cyrilbesson.tumblr.com/
un site où faire défiler les images)
sur le
programme du Parcours
Cyril Besson s'est
toujours inspiré du passé. Dans son présent il révèle les
stigmates du temps avec ses carnets de rêves. La mer est son élément
d'inspiration..
ou ces
deux petites phrases qui me plaisent
«Chaque détail de la
vie quotidienne apporte une émotion, une inspiration particulière.
Ma tête est comme une boule à neige que l'on secoue.
8 commentaires:
Merci pour cette visitée guidée et détaillée et le bleu de votre ciel !
l'était un peu palot le ciel
magnifiques papiers et miroirs
bel endroit aussi
Fascination des textes et l'usure sur le miroir et merci pour les liens qui complètent tes images pour mieux connaître tous ces artistes ingenieux
et tu as vu c'était l"étage des toulonnais (aime vraiment Cyril Besson)
Le lit, un puits où s'engouffrent les rêves.
Fascinante exposition.
On dirait qu'on en revient toujours au papier (les photos ne sont pas projetées sur des écrans)...
Belle visite !!!
cela éviterait pourtant les reflets... mais j'aime les tirages (moins les vitres)
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