ciel radieux et marche un
peu plus aisée, m'en suis allée, résolument souriante, vers le
rendez-vous enfin obtenu de ma banque, pour être un peu moins
rétrécie et pour assurer, sans excès, le passage de l'été, que
ce soit des spectacles pendant le festival ou un point de chute hors
Avignon pendant une partie de sa durée si carcasse le préfère (et qu'importe le futur plus lointain…) –
le soleil doucement commençait, aux endroits à l'abri de la petite
brise fraiche, souvenir de la nuit, à faire ronronner plantes et
peaux dans les endroits à l'abri.
Ai sombré dans une longue
sieste paresseuse, avant, frissonnant un peu pour en sortir, de
tailler un peu, pas assez, dans les photos prises un peu trop à la
volée et à l'instinct en circulant dans la salle du premier étage
au Cloître mardi (échanges agréables mais constants entre le
responsable de salle, très, juste un peu trop à la rigueur,
communicatif et les trois visiteuses dont je faisais partie)
avec le plaisir, en
arrivant de trouver dans les rangées d'oiseaux-bouteilles, bleus ou
verts, perchés sur des fils
et des ombres qu'ils projetaient sur les
murs une autre facette du travail de Georges Stolf
http://www.mac-a.org/2018/03/georges-stolf.html … pour les voir un peu
mieux que sur mes photos de samedi, mon appareil souffrant de la
faiblesse de son zoom réduit à l'idée d'un zoom, une tentative de
reproduction d'une des trois photos du dépliant le concernant, sur
lequel je reprends également, pour accompagner son armée d'hommes
sans tête, et les silhouettes (fourchettes) avançant sur un sol de
terre et sable, des bribes d'un texte de Guy Coutherut
Je suis souvent resté
debout, à le regarder travailler. A regarder ses mains danser. Aussi
rapides, souples et précises que le félin quand il attaque. A la
fois concentré sur une cible invisible et attentif à tout, son
regard se déplace sans cesse. Il ne parle pas mais parfois
chantonne, juste avec son souffle. Lorsqu'il manie l'outil (un outil
toujours simple : ciseaux, cutter, couteau...), Georges Stolf entame
la matière (une matière toujours simple : bouteilles ou sachets en
plastique, peaux de banane, petits cailloux...) sans hésitation...
Cependant il saisit au vol tout effet du hasard, avec l'enthousiasme
d'un gamin qui trouve, sous le pied d'un cheval, une pépite que lui
seul sait voir...
… ses peuples en
route, ombres ou pèlerins, en déplacement perpétuel, chacun
dessinant son propre destin... passé de l'immobile aux trajectoires
; de l'individu à la société ; du poids de nos corps à la
légèreté des vents qui nous poussent... il s'épure et... la
puissance douce de la simplicité l'infiltre toujours plus.
Avançant
dans la grande salle, quittant l'enfance (Georges Stolf intervient
dans des écoles ou bibliothèques auprès d'eux) sans perdre
complètement un regard ludique, suis passée aux oeuvres de Didier
Le Geuher
oeuvre
diverse, abordée avec trois assemblages dont je garde l'image la
moins loupée
un équilibre fragile
qui s'inscrit dans la mémoire d'un mouvement et qui, au moindre
souffle, redeviennent mouvement Janine
Lajadie
et
puis, sur une grande table recouverte d'un ondoiement d'ocre, des
sphères striées de fils et ouvertes sur des coeurs émaillés que
l'on découvre en tournant ou pleines et mouvementées comme de
grosses meringues
les mains magiques
transforment la poudre de plâtre en de merveilleuses conques, en de
subtiles sphères modelées puis finement décorées, voire brodées,
habillées de multiples traits ou pointillés à l'encre de chine, où
la patience frise l'obsession... Daisy
Froger-Droz
Contre
le mur sur la rue de grands dessins verticaux – études pour
sculptures -, contre le mur du fond un grand triptyque
de grandes toiles où
le blanc domine... un enchevêtrement de fils noirs patiemment
entremêlés, tricotés, dessinés... toujours à l'encre de chine,
sur lesquelles peuvent se glisser, innocemment, des gouttes, des
éclats de couleur.
Et sur
le mur séparant la salle du couloir longeant la cour du cloître,
des petites toiles où l'encre domine, colonise le blanc, où la
couleur intervient en rares petites touches...
Et ma
foi, comme ceci est très long, comme le goût que me suis trouvée
pour les oeuvres discrètes de Paule Tavera-Soria qui occupent le
couloir m'a fait multiplier hors mesure les photos (même si je doute
qu'elles puissent transmettre le charme qu'elles ont eu pour moi –
moindre chez les autres me semble-t-il) je garde la fin de l'étage,
pour demain ou vendredi.
5 commentaires:
D'une sortie, vous pourriez faire un livre (illustré)!
Ces oiseaux de verre sont à la fois une belle idée mais aussi - peut-être - une préfiguration d'une espèce qui disparaîtra un jour lointain, très lointain... espérons-le !
Les oiseaux et les fourchettes, comme c'est beau, exquis et épatant !
Dominique, sont vraiment du futur : pas en verre mais en plastique (bouteilles récupérées)
Claudine moi ce sont surtout les fourchettes avançant dans le désert qui m'ont retenue (et puis les meringues dans la poussière de chocolat)
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