Matinée d'activités
domestiques avec application et maladresse, petites virées dans ce
qui se passe, se dit, mais aussi de stupide mauvaise humeur constante
et tendance à trouver tout futile (ou presque, tout de même
presque), y compris ma mauvaise humeur qui laissait s'effacer trop
vite la douceur des moments d'admiration ou de sympathie....
et puis décider sourire
(s'aider en cuisinant, en commençant à déjeuner par une cure de
Brassens – me demande si on aurait encore le droit d'aimer
certaines chansons, mais qu'importe, tout en lui, y compris le petit
sourire de gamin pris en faute me met choeur en joie) de me faire âme
légère et bienveillante, parce que cela méritait ça, parce qu'on
ne se présente pas devant Bach dans un laisser aller maussade
et
m'en aller (avec passage par les remparts et la civette), dans la
ville baignant dans une lassitude morne, beige et grise, avec
quelques poches d'animation commerciale (braderie, suis passée)
vers
la charmante salle en plongée raide du conservatoire, comble (moi
suis restée sur une chaise - je préfère - en haut - je re-préfère,
l'escalier est casse-cou) … de m'énerver parce que j'avais un
voisin insatisfait, de le voir partir, de me trouver flanquée d'un
grand être courtois et délicieusement calme, de détendre chacun de
mes muscles, de demander au sommeil de ne pas m'assaillir (il s'est
tenu coi) et de me préparer à écouter les variations Goldberg, que
je n'avais jamais entendues «en vrai» et intégralement, jouées
par Benjamin Alard (que je n'ai écouté qu'une fois, à l'orgue, il
y a très longtemps, enfin aussi très longtemps que le permet son
âge)
Ma curiosité, avant de
partir, m'avait poussée vers YouTube pour l'écouter (surtout
d'ailleurs comme organiste) et après plusieurs plaisirs plus ou
moins grands, des vidéos interrompues, certaines re-écoutées pour
adoucir mon humeur, en ai trouvé une où il interprète une des
variations
mais par ma foi – bon,
j'anticipe, ce n'était pas Gould, mais c'était fort beau, mieux que
ne le fait «ressentir» la vidéo, un flot de beauté, de force, de
légèreté et d'inventivité (surtout les presque dernières
variations, étonnantes) d'environ une heure et quart,
prolongée par
un bis.
Retour dans un petit vent
léger mais très froid qui avait commencé à ronger la couverture
nuageuse et semblait vouloir continuer.
PS écouté ce soir, après
avoir fermé les volets bleus, le début d'une vidéo (une heure 25) du salon
Crébillon (l'Autre monde rue Crébillon http://www.lautremondeparis.com) avec lui, dialogue sur l'orgue de Saint Louis en l'Isle,
les orgues allemands et français, la musique de Bach, sa pratique de
transcriptions, les contemporains, etc..., digressions alors qu'il
était là pour présenter ses concerts dans l'Île Saint Louis)
extrêmement vivante et intéressante (enfin je trouve), si le coeur
vous en dit : https://youtu.be/mbmoMeobsso
8 commentaires:
Back to Bach...même si les variations Goldberg ne sont pas ce qu'il a fait de mieux.
Le bis cétékoiplize?
c'est tout de même très bon (et certaines ont une saveur contemporaine)
le bis : une variation mais ne me demandez pas laquelle
Oh que je vous envie !!!
Les Variations Goldberg, ne varietur...
Chef-d'œuvre indépassable..
Bonne idée de commencer par Brassens pour ne pas se présenter devant Bach dans un laisser-aller maussade. Belle journée musicale finalement.
merci à vous trois
oui cela redonne goût à la vie et à l'humain
Oui en vague certain désarroi
cherchons remède (en attendant avant de partir au concert ai commis un exploit que je découvre ce matin, ai jeté aux ordures le filtre de ma cafetière - trouvé sachets infâmes de Nescafé et vais voir si une boutique ouverte (sourire tout de même))
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