Comme ma sieste s'était
un peu trop prolongée et que n'avais plus le temps, comme mes pieds
étaient spécialement gonflés (devient très fréquent, vais
devenir carcasse sédentaire) et maladroits et qu'ils n'auraient pas
été de bonne aide, j'ai renoncé vers seize heures à aller voir
les trois expositions de Lambert, mais comme j'avais envie de faire
du bien à mes yeux, suis sortie sous le ciel radieux aux nuages
bonhommes, ayant délicieusement un peu trop chaud
et, après être passée
par les containers à ordures des remparts – la vie est faite aussi
de cela – ai pris les passages face à la poterne sur le Rhône
et suis montée, à
contre-courant des flâneurs et touristes, vers la grande esplanade,
débouchant de la montée de l'ancienne juiverie
au coin du petit palais,
où j'ai circulé, heureuse de retrouver de vieux amis, d'en mieux
regarder d'autres, de me borner à regarder parfois, de prendre
parfois trop de photos, en essayant de ne pas trop enregistrer de
reflets, sans toujours y réussir, et je viens de faire un premier
tri, sans doute trop indulgent...
et de tenter de me
retrouver dans les quelques indications (auteurs, lieux, époques)
notées ou dont je dispose, ce qui n'est d'ailleurs
qu'exceptionnellement le cas des sculptures – premières salles –
auxquelles je vais me borner ce soir – viens de me battre pour
récupérer une casserole dans lesquelles des tranches de patates
avaient cramé pendant que j'étais ainsi absorbée, d'en faire cuire
d'autres, et n'ai plus qu'une envie, fermer les yeux et écouter de
la musique – gardant les peintures du premier étage pour d'autres
jours.
La visite commence donc,
après un escalier que domine un ange très primitif par une grande
salle, en rez-de-chaussée haut, où sont exposés des chapiteaux, et
statues venant de divers lieux du Vaucluse
comme ces apôtres (je crois),
les quatre ou cinq gisants
de cardinaux aux beaux visages austèrement apaisés alignés devant
la cheminée.
J'ai noté, vers la fin de
mon errance,
que ce buste était celui
de Saint Paul, qu'il provenait de la chartreuse de Bonpas et, sans
doute, du tombeau du cardinal Martin de Salva (15ème siècle)
que ceci n'est pas un
martyre quelconque, comme l'aurais pensé, mais le Christ fustigeant
Saint Elzeas (14 ème siècle) un détail du tombeau de Saint Elzeas
de Sabran (église des Cordeliers - Avignon)
que cette petite tête de
Christ est un fragment du couronnement de la vierge (vers 1412)
faisant partie du tombeau du cardinal Nicolas de Brancs au couvent
des Frères Prêcheurs
que la plus grande et
mieux conservée des fresques ou peintures murales provient dans une
maison de Sorgues
Et si je ne sais d'où
viennent ces chapiteaux
je sais que ce merveilleux parce que minuscule ange (plus petit que la photo) apposé sur le mur de
l'escalier qui mène au premier étage, à la salle-couloir consacrée
aux vestiges du tombeau du Cardinal Jean de Lagrange dans l'église
du Collège Bénédictin de Saint-Martial à Avignon, en fait partie
comme le beau transi, déjà
photographié deux ou trois fois, que je me suis contentée de saluer
– par contre je n'ai pas vérifié si le gisant dont le visage
garde, malgré les mutilations spécialement résolues, l'esprit d'un
visage provient bien de ce tombeau
comme en viennent les groupes de
grandes statues (déjà photographiées plusieurs fois, les trouve
tout spécialement belles avec leur monumentalité grave et la
souplesse des draperies)
et les tous petits reliefs
d'ornements exposés sur une grande table.
De là on passe dans les
salles de primitifs italiens qui longent la façade sur le Rhône et
tournent autour du patio-cloître, mais j'en reste là.
Simplement, auparavant,
comme viens de les retrouver, j'ajoute, l'ange en haut de l'escalier
d'entrée,
un détail des grandes
statues du tombeau du cardinal de Lagrange
et le transi.
6 commentaires:
De bien beaux cailloux, beaux portraits
Tu ne crains pas la volée de marches...pour visiter tes amis
J'ai toujours aimé ce mot Transi si significatif par rapport au Gisant
Merci pour ta déambulation
Ces anges de pierre ne laissent pas de marbre (merci pour la visite !).
oui Claudine de sacrés cailloux, beaux au départ et travaillés
à Saint Denis de superbes, sous les gisants, Arlette
Dominique vais vous imposer (si passez) plusieurs jours de fonds d'or avec reflets, vierges, saints barbus et quelques ab-nges en accompagnements
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