matinée lavage cheveux,
sols, retrouver vieux pinceaux séchés et de basse qualité, leur
faire un petit bain pour tenter de retrouver leur piètre pouvoir, au
moins, etc... etc... écouter bruit du monde, l'engueuler depuis la
cuisine, sentir l'air attiédi et penser faudrait me lancer dans
changement vestiaire, comme à une idée qui passe en volant très
vite avec des ailes déplumées – exploit en soi-même que je
respecte tant que ne cherche pas à intervenir –
et partir, un peu
ensommeillée sans raison, mais avec petit plaisir paisiblement
anticipé, faire les quelques centaines de mètres qui me séparent
de l'Oratoire, en découvrant que le bleu tentait une percée
et m'installer vers le
fond, regarder l'harmonie en blanc sali, gris bleu et rose violacé,
prendre une leçon de calepinage avec les voutes variées, attendre
puis écouter un tout jeune, tout charmant, tout bon claveciniste,
Justin Taylor
dans un programme Bach
(tocata en mi mineur, et la fantaisie chromatique, mer frisée sous
la pluie au petit jour levant avec quelques accords pour de nouveaux
friselis), Rameau (quatre airs de la suite en la mineur et les deux
dernières et belles de la suite en sol mineur, la mélancolie
souriante de l'Enharmonique et l'Eclatante Egyptienne), Sweelinck
avec la fantaisie chromatique ou comment avec quelques notes
descendantes obtenir variété solidement construite, Scarlatti et
une sonate, pour finir avec le virtuossime, savant et détesté de
moi fandango de Soler.
en bis, pour calmer après
cet éclat Couperin, en second bis un Forqueray, puis je n'ai pas
compris quoi et le plaisir était là.
Comme n'avais de ces
compositeurs que l'enregistrement d'autres oeuvres que celles
données, proches mais différentes, et que ne savais que choisir
parmi eux, surtout les deux premiers, ah et puis Scarlatti, et
puis..., pour l'entendre ici ai choisi une petite vidéo où il joue
la musique d'un autre compositeur aimé Jean-Henri d'Anglebert et une
sarabande grave
et puis, dans
l'antre, parce qu'avant de partir, j'avais découvert sur Facebook
qu'il était mort samedi, pour un adieu, écouter un peu de mon cher
vieux coffret de Jean-Claude Magloire et la Grande écurie... dans
Platée de Rameau, en lisant le
beau les encombrants de JY
chez publie.net https://www.publie.net/livre/les-encombrants-jy/
Dans ce
conduit dévasté
les
souvenirs retournés,
défigurés,
désoeuvrés,
ont perdu
leurs reflets,
leurs
traces.
Assemblés
en pourparlers avec leur origine
ils
cherchent la raison de leur présence.
Ils doutent
des lieux de leur naissance,
de leur
histoire lointaine.
Le sommeil,
lui, ne
résiste plus à aucune charge nocturne
et
l'équilibre est pris au piège du vertige…
et re-lire le non moins
beau texte du lecteur qui ouvre le livre, où on appelle Régy,
Pontalis, François Perrier et d'autres, des souvenirs de ce que peut
être le théâtre, des creusements du texte
Alors de la mélancolie
qui origine les encombrants, nous emprunterons à François Perrier
la notion de «douloir» qui autrefois tramait douleur et le
désespoir comme un deuil qui n'arriverait pas à se réaliser, à se
penser, à s'accomplir... Le douloir peut se décliner en «se
douloir» ; on peut donc s'en pro-nominer. S'en miner la santé par
un mal inépuisable.
9 commentaires:
Vous oubliez de dire que vous avez aussi nettoyé le ciel.
comme c'était très imparfaitement fait, ça aurait pu être moi en effet, mais je n'y suis pour rien, suis pas assez grande (et de moins en moins)
Les nuages ne sont pas la poussière de la moquette céleste. Pas besoin d'être assez grand, le ciel s'abaisse pour ceux qui lui font la joie de le laver.
Quelle belle musique, vais me faire plaisir avec la vidéo.
casabotha heureusement je déteste les moquetted
Claudine merci
Sarabande au coeur triste d'un manque certain
oui mais si bellement
j'avais mal… suis à court de traitement et avec la durée du tour des spécialistes ai pas vu le temps passé, vais devoir affronter encore trois ou quatre jours sans médicaments… mais le plaisir m'a maintenue sur ma chaise
Un grand serviteur de la Musique est parti au ciel. Hommage à lui.
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