Avignon – festival – jour 18 – un coucou à Jeanne Moreau, des langues tirées et une presque comédie

Ai rendossé la tunique de la nuit et suis partie un peu avant onze heures pour voir, enfin, avant qu'elle ferme demain selon le site du festival, l'exposition chez Vilar consacrée à Jeanne Moreau de nos amours je suis vous tous qui m'écoutez, avec comme commissaire attentive Laure Adler...

Ma foi suis tombée devant un bouchon se pressant sur les marches... comme je redoute cela de plus en plus (y compris une visite en me tordant le cou pour voir au delà des corps de visiteurs) ai attendu paisiblement que le plus gros franchisse le bouchon sécurité-paiement... et puis il en arrivait toujours, alors sortant de ma douce léthargie ai eu l'idée de regarder l'affiche qui dit jusqu'en janvier, et donc, comme pour l'exposition chez Lambert (et peut-être celle du palais qui ne sais pourquoi ne me tente pas vraiment – l'idée de la nef découpée en petits cabinets de curiosités me gêne un peu, mais j'ai peut-être mal compris, Lacroix est tout de même un homme de goût) ai remis ma visite aux jours désertiques qui viennent.

et j'ai rapatrié petite vieille vers l'antre et sa cuisine dans le doux balancement des feuillages

regardé des vidéos de l'assemblée (celle de l'audition de Collomb, et le début de celle du préfet de police, plus importante, à reprendre tranquillement, quitte à revenir sur les réponses – j'espère qu'on entendra comme le demande le PC les syndicats de policiers) lu quelques contributions à l'atelier d'été de François Bon http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211

et, comme au moment de partir vers le théâtre des Halles j'avais tout de même, pour une fois, vérifié et découvert qu'il faisait relâche...

m'en suis allée, avec un petit détour pour voir l'avancement du jardin d'Urbain V, notant en passant une offre que j'ai choisi d'ignorer

vers la place des Carmes pour voir Martine Belay-Benoit et ses langues tirées (et ce fut un très agréable moment avec la famille, des visiteuses, et les têtes tirant ou non (les petites sont mieux élevées) la langue

traverser la place sur l'indication de Martine pour jeter un coup d'oeil à l'exposition de Joël Cunin dans l'église Saint Symphorien

et, à côté, au théâtre des Carmes-André-Benedetto, prendre billet, attendre un bon moment et assister à La fuite réécriture inspirée de on ne sait comment de Pirandello par Ciro Cesarano et Fabio Gorgolini (metteur en scène) de la compagnie Teatro Picaro (une photo trouvée en rentrant sur https://www.journal-laterrasse.fr/la-fuite-4/)

Nicola gère un restaurant italien au bord de la faillite. Même ses employés vont manger "Chez Mario", le restaurant d'en face. On vient cependant de lui confier l'organisation d'un repas de mariage mais Nicola n'a pas l'habitude des grands buffets. À deux jours de la cérémonie il n'a pas assez de chaises, il lui manque des assiettes et depuis quelques jours, Beatrice, la cuisinière ne vient pas travailler. Romeo son mari a perdu la raison, on ne sait comment...

et je me réjouis de ce choix, fait un peu au hasard, parce que l'horaire et l'emplacement me convenaient : un réjouissant mélange (mais justement pas uniquement réjouissant) entre les ennuis d'argent, les petites ruses et la culpabilité de Romeo qu'il soigne par une philosophie (péché voulu ou malgré soi... zut je ne retrouve pas la formule) et des sautes entre crises de fureur et phrases sibyllines qui contaminent les autres et font sortir des vérités qui devaient rester cachées et des soupçons qui n'avaient pas encore de support... Mise en scène sans un blanc et bons acteurs

et une carcasse éloquente qui m'a propulsée dehors dès que l'ai pu honnêtement et m'a fait avancer entre sourires francs et crispations-paniques idiotes jusqu'à l'antre (pas grave, mais marre).

Reste avec les photos des langues tirées (je choisis de penser que c'est à cette presque déroute) réunies dans un joli petit album que me suis offert faute de mieux, une tasse de verveine-menthe et le préfet de police.

Demain deux billets du in auxquels je tiens... pour la suite des jours on verra (mais je tiens à voir au moins deux des spectacles des Halles et j'aimerais bien quelques-autres...