Départ dans un reste de
petit vent par le calme de la rue Joseph Vernet et de la rue des
Lices jusqu'au Lycée Saint Joseph
attente debout dans le
hall avec l'âme du miroir de
Stavroùla Dimitrìou
https://www.publie.net/livre/lame-miroir-stavroula-dimitriou/
qui a trouvé place dans mon sac pour les files d'attente (quand ne piapiate
pas, à ce rythme le festival ne va pas l'épuiser) jusqu'à Il
y a aussi des puits. Dès qu'un puits se présentait, bientôt des
maisons surgissaient autour une à une et un quartier se formait. Les
puits étaient malins. Ils arrivaient les premiers pour choisir
l'endroit. Ce
qui était amplement suffisant pour une petite méditation au premier
rang en attendant que se remplisse le gradin du Jardin de la Vierge,
et que débute le premier des deux spectacles du programme A des
petites formes baptisées «sujets à vif» que j'essaie de ne pas
manquer parce que c'est le plus souvent bon, parfois suffisamment
pour être à l'origine d'un spectacle futur.
Mais
spectacles dont il est très très difficile de parler, alors vais en
rester pour le premier au titre la rose
en céramique qui
une fois de plus n'a qu'un rapport très flou avec ce qui est montré,
par dire qu'il est issu de la rencontre entre un comédien-auteur
Scali
Delpeyrat (et je partage l'avis de ma voisine journaliste –
accompagnée d'un preneur de son qui me faisait surveiller la moindre
tendance de toux montant dans ma gorge – pour dire que ce court
texte était remarquable : quatte phrases reprises, malaxées,
un peu l'idée de la 18ème proposition (bégayer) de l'atelier d'été
de François Bon http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article210)
et d'un chorégraphe grand, jeune, mince et musclé, affublé d'un
slip de bain rayé assez laid Alexander Vantournhout lequel, avant
des moments de danse autonome, sans que le lien se perde vraiment, se
contorsionne plus ou moins pour toujours soutenir un bras de Scali
Delpeyrat, homme abandonné, ressassant, scrupuleux... Un
lave-vaisselle, un prénom brodé sur une serviette, un bruit de
porte, un tout petit tatouage... voilà les étranges signes de
l'absence de l'autre aimée. Un homme se vide de paroles aux côtés
de son double mi-ange, mi-animal.
Un
court entracte, avec un lamento silencieux pour la disparition
(l'année dernière) de la grande branche de l'arbre qui nous protège, et le plaisir de contempler la houle qui soulevait la verdure (vigne ?) des murs, et le second spectacle.
L'invocation à la muse
avec Carita
Abell, belle, plutôt petite (au moins en comparaison de son
partenaire qui aurait pu être le cousin un peu plus grand du danseur
du premier spectacle), artiste afro-caribéenne qui «inscrit son
travail dans une démarche militante et féministe pro-sexe...
(bondage, domination, sadisme, masochisme etc…), et Vanasay
Khamphommala, venu au théâtre par la musique et l'opéra. Linguiste
(il criera ou protestera ou acceptera dans des langues que je n'ai
pas identifiées, à l'exception de l'anglais, et encore très à peu-près, d'autant
plus que c'est en réaction à ce qu'elle lui fait subir – qui
n'est pas si terrible, l'humour reste premier), performeur, auteur,
traducteur de Shakespeare et de Barker. «Il est également
chanteuse» dit le petit programme ce qui signifie qu'il a une belle
voix de haute-contre et le spectacle finit sur un très beau moment
de chant, après qu'ils aient appliqué au pied de la lettre un
conseil de Socrate «se mettre la tête dans un sac (enfin c'est lui
qui le fait) pour évoquer les muses (qu'elle représente)
applaudissements
et
retour vers l'antre,
dans la ville qui,
si elle n'est pas morte et presque déserte comme le prétendait
Arnaud Maïsetti hier sur Facebook, garde encore, dans son animation,
un charme bonhomme.
Dormir,
vivre tout doux, lire DeLillo et presque toutes les contributions à l'atelier
publiées (je n'y arrive plus)
et
partir à l'orée de la nuit, par la rue Joseph-Vernet, le coin des
non-spectacles (snobisme condamnable) jusqu'aux Corps Saints et le
Cloître des Célestins parce
qu'un festival sans les Célestins serait pour moi incomplet, mais
avec un doute, un petit recul, parce que j'avais vu que pour ce spectacle de
François Chaignaud (chorégraphe) et Nino Laisné (mise en scène et
direction musicale), des panneaux peints, charmants dans leur côté
théâtre baroque, devaient être posés devant les pierres, les arcades, et
que me sens vieille réac outrée que l'on viole ses souvenirs...
(enfin en gros)
Pourtant
il y avait aussi du charme dans ce projet intitulé «Romances
inciertos – un autre Orlando», réunissant viole de gambe,
bandonéon, percussions historiques et traditionnelles (voir ce
qu'ils entendent par là), théorbe et guitare baroque, pour quelque
chose comme «un souvenir d'opéra-ballet»
faisant se succéder «la Doncella
Guerrera, figure médiévale qui nous emmène sur les traces d'une
jeune fille partie à la guerre sous les traits d'un homme, le San
Miguel de Federico Garcia Lorca, archange voluptueux et objet de
dévotion, et la Tarara, gitane andalouse, mystique, séductrice,
portant le secret de son androgynie» à la recherche d'un idéal.
Et pour m'en donner un
semblant de désir, j'avais trouvé, dans l'après midi, cette
présentation sur YouTube
et puis on
indiquait qu'il restait des places et cela chatouillait le sentiment
fraternel que j'ai pour les chiens perdus.
Une file
d'attente anarchique et détendue (beaucoup de places restaient à
vendre, ont été toutes mais pas toutes à fait toutes vendues, tant
mieux pour moi
parce qu'en
entrant une bonne surprise, d'eux-mêmes (puisque c'était la
première) ils avaient constaté l'erreur de ce décor, et seuls deux
panneaux subsistaient dans l'encadrement de deux arches, et une
mauvaise surprise : moi qui ne conçoit les Célestins qu'au premier ou
à l'extrême rigueur au second rang, j'étais tout en haut et bien
entendu au milieu d'un rang... Suis restée sur le côté malgré les
exhortations de la jeune femme au polo rouge et, comme le prévoyais,
suis redescendue trois minutes avant le début (placement libre cinq
minutes avant) au quatrième rang, avec reproches de la même
jeune-femme (je n'avais pas le plaisir de lui plaire) contredite par
le chef de salle, et me suis retrouvée au premier rang sans afficher
mon triomphe.
Une petite
curiosité, un spectacle qui semblait un peu canard sauvage
légèrement boiteux, voulant parler d'androgynie ou de genre, et
puis de plus en plus une sympathie pour le/la danseuse, l'abattage,
les maladresses vraies ou fausses, mais curieusement pas pendant la
danse des échasses, l'entrain, la provocation, la faiblesse etc...
Y las
fieras malinas der monte
Les bêtes
sauvages de la montagne
alors sont
venues l'écouter
et en
découvrant son calvaire
elles se
sont mises à pleurer.
Un petit livret
extrêmement bien fait parle des intentions, des différentes
musiques, des histoires populaires. Juste dire que la présentation
en donne une idée, mais sans la sympathie, tendresse des musiciens
et, de plus en plus, du public, dire aussi que les deux platanes
étaient à la fête, qu'une branche dansait pendant les intermèdes
musicaux, où ils intervenaient avec une discrétion plus ou moins
grande, et qu'ils se sont offerts deux ou trois solos.
Applaudissement
debout. J'ai sorti mon appareil qui était tombé lors de mes
discussions avec la jeune femme, laquelle a bondi vers moi pour
m'interdire toute photo des saluts pendant que les mobiles s'en
donnaient à coeur joie. L'ai rangé.. plus facile pour applaudir.
Et d'ailleurs
j'ai constaté en sortant qu'il n'avait pas aimé sa chute et qu'il
faut que je revois les réglages
sauvé tout de même cette
photo de la petite foule joyeuse des Corps-Saints.
6 commentaires:
Il reste des places des palaces des gorgées de ciel de la pauvreté des metéorites prêtes au choc frontal de l'os puissant en Carcasse quatre équipes en Russie du futile stylé de l'art contemporain qui durera des plaintes sous les soupentes des tragédies en gestation des mots sur les boîtes de l'envie dans les sexes
et voilà, c'est bien parti... la femme en rouge devrait se défouler sur scène...
oh non la pauvre chère enfant, elle commence et applique abec un peu de rigueur les consignes qu'elle a reçues - à part ça, amis et inconnus l'avis sur le très beau (pour mpi trop beau) Thyeste est : c'est de la bombe
Quel courage d'aller voir tout ça ! Aujourd'hui, c'est Gosselin pour moi, demain Ovni(s) après demain les Doms et ensuite départ avant épuisement.
aujourd'hui prendre à la gare routière navette à 14 heures vers Védène (parce que handicapés mais pas que) et cette nuit Espagne encore avec la cour de Saint Joseph… me demande si vais continuer le journal (d'abord me battre avec appareil photo quand aurai fini retaper Brigetoun et l'antre)
on croise les doigts pour l'appareil, le journal et Brigetoun
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