beau temps avec passages
nuageux
lavage cheveux, reprise en
main de l'antre
et, dans la cour
encouragement aux trois boutons miraculeux
Au petit matin poser des
mots sur l'idée pour la quatrième partie de ma réponse à la
proposition 34 de l'atelier d'été de François Bon,
https://youtu.be/XojG3u1ziOg,
relire l'ensemble, grimacer, envoyer – mon il a trop de défauts en
commun avec moi pour que je ne commence pas à m'en lasser, et puis
j'avais le sentiment d'avoir un peu triché par rapport à ce qui
était demandé, peut-être une partie de l'explication de mon petit
désarroi, doublé d'une perplexité «technique» en regardant les
deux vidéos suivantes... laisser reposer
et pour ce jour reprendre
ma contribution, sortie un peu péniblement et cela se sent, en
réponse à la vidéo 33
(l'ensemble des
contributions sur
http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211)
Pendant que le ciel se
déchaînait sur la ville, et que redevenu petit animal primitif –
il accentuait un peu son muet tremblement intérieur pour noyer sous
la dérision ce que cette idée avait de réel –, il se tassait,
tremblant, devant sa table, et tentait de recréer avec des mots ce
qu'avait de somptueux, terriblement somptueux, le bleu glorieux qui
faisait leur orgueil, il retrouvait, dans ce suspens, dans un calme
revenu que déchirait soudain le cri d'une voiture de pompiers, son
besoin grandissant de mieux la connaître cette ville qu'il voulait
sienne. En son enfance et son adolescence, elle n'avait été que le
cadre entourant la bulle familiale dans laquelle se baignait puis
contre laquelle il s'était rebellé, il n'en avait gardé peut-être
que l'amour des pierres. Cet amour qu'il avait retrouvé, dégusté,
approfondi, recherché depuis son retour. Mais la beauté d'une ville
n'est que parure secrétée par les rêves, les désirs de ceux qui
l'ont construite, parure abîmée, ravivée par les générations
suivantes, les périodes où tout se noyait dans les rapports
économiques avec son entourage et entre ses populations, sans que
meure complètement le souvenir de ce qui l'avait faite, jusqu'à ce
que se recrée, sous les divergences, luttes, ignorances réciproques,
à travers le tissage de liens plus ou moins forts, avec ces noeuds
où se rencontraient, se nouaient, se disputaient, les idées de la
ville, une beauté, une unité baroque, d'où naissait, différente,
déformée, l'image qu'elle présentait à ses visiteurs. Et parce
qu'elle était cachée, mouvante, elle lui était manque et il la
recherchait dans les signes qui surnageaient de sa vie secrète.
Comme, si l'on sortait du coeur encore battant et des quatre ou cinq
rues qui se croisaient, alignant des commerces disparates, libraires,
marchands de café, de matériel de cuisine, club de couture et
lecture, marchands de couleurs ou bazars, boutiques de chaussures
démarquées et échoppes de créateur, un teinturier face au réduit
minuscule où travaillait un très raffiné petit bijoutier
asiatique, bistrots vieillissants et restaurants branchés,
chocolatier, etc... dont les propriétaires et employés se rendaient
visite aux heures creuses – ou du moins certains, on devinait des
micro-sociétés plus ou moins conscientes –, il avait appris peu à
peu que presque toutes les professions médicales qui n'avaient pas
migré dans les quartiers, y créant des noeuds de cliniques, maisons
de retraite, centres de santé réunissant des médecins de toutes
spécialités, laboratoires etc... s'étaient peu à peu regroupées
le long d'une avenue qui, bordée de platanes parmi les plus beaux de
la ville, allait buter sur le rempart du côté de la campagne. Comme
les rues autrefois bordées de commerces populaires qui se
dirigeaient vers les portes, devenues peu à peu des rues dortoirs
aux rideaux métalliques tirés et vitrines peintes en blanc, qui
avaient lentement repris vie, depuis quelques années, avec l'arrivée
de gens d'outre-rempart et outre-mer, l'ouverture de cybercafés, de
petits bars, d'épiceries, que peu à peu rejoignaient des
graphistes, un brocanteur, un magasin de producteurs de légumes, la
boutique d'une jeune modéliste, une galerie de peinture, qui
n'avaient pas trouvé place dans la rue branchée proche, amorce plus
ou moins forcée d'un mélange, l'aube d'une nouvelle vie. Les petits
signes plus ténus aussi, la rencontre chez le teinturier d'un membre
d'une troupe amie venu faire nettoyer les tentures d'un spectacle
repris, et la conversation joyeuse et légère où les avaient
rejoints les autres clients, cet échange de regards involontaire,
complice, dans une réunion publique, avec une des silhouettes
croisées dans son quartier, où se lisaient mêmes idées et mêmes
visions, la douceur de l'ombre du platane en éventail, l'agacement
des voitures abandonnées devant l'entrée de l'hôtel en attente
d'un voiturier, un peu de vie commune.
3 commentaires:
Le ciel en modification manuelle
Calicots dans le ciel, signe de beau.
c'était le plus réussi des décors tentés par les commerçants de ce bout de rue (cette année n'y avait rien je crois)
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