dans la pénombre de
l'antre attendre que la chaleur monte (moins que prévu) et que,
comme annoncé ma sonnette annonce l'arrivée en bas de mon esalier
de petite soeur et de son époux (qui eux avaient très chaud,
puisque contrairement à ma suggestion de chercher une place près
des remparts – ce qui devrait être possible actuellement - ils
venaient du parking des italiens)
Comme je n'avais pas de
quoi leur bricoler, mal, un repas... avons choisi le petit italien
place des Crillons près du rempart (que je recommande pour un repas
rapide, pour la cuisine très correcte et l'extrême gentillesse –
même si je reste incapable de manger des linguines proprement
surtout quand s'agit de parler, de comprendre, de sourire etc... à
des gens aimés et en enregistrant plein de nouvelles)
Et, honte à moi, après quelques pas ensuite, les ai lâchés dans leur envie d'errer en regardant des vitrines et suis rentrée jouer les baleines hors d'usage sur mon lit (me suis bornée à relaver une cuillère dont je constatais qu'elle avait été mal essuyée, ne sais quand, en prenant photo de ce que je trouvais pouvant illustrer, alors que l'embryon de cuisine évoqué n'était pas tel que décrit même dans un très lointain passé, le texte répondant à la vidéo 22 de l'atelier d'été de François Bon (la totalité sur http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211)
Il a eu faim,
s'est levé, a fait quelques pas, se tenait dans la porte de sa
petite cuisine fonctionnelle, regardant les placards qu'il savait
quasiment vides, se sentait vacant, plus incapable encore qu'en ces
temps très lointains, avant qu'une femme le prenne en charge... sauf
que s'en sortait alors, se nourrissait et pourtant... le coin écaillé
de l'émail blanc du petit réchaud à un feu, le grès brun brûlé
des deux assiettes, et l'éclat familier de celle qu'il utilisait, le
bleu pale des quatre dalles de lino un peu rayées, usées,
familières à ses pieds nus, mais les petites fleurs bleues dans
l'angle des carreaux posés sur l'étagère, et le souvenir de la
cuisine de la ferme des grands-parents, le manche en bois tourné
d'une vieille poele, mais le beau rouge sombre de la fonte, l'émail
gris de la casserole, le couteau pliable et son abeille, et puis les
six couverts d'argent roulés dans du feutre, le cube de bois peint
blanc brillant posé à terre pour la vaisselle, le bord rongé d'une
grande cuillère de bois et la belle vannerie d'un blanc presque doré
du casier pour les conserves et le café, le grand couffin et
l'enroulement de la paille qu'il regardait en méditant à ce que
pourrait faire des trois légumes, la grande tasse de faïence jaune,
l'assiette ancienne au mur et la couverture en toile ciré du petit
carnet où sa mère avait noté quelques conseils de base. L'idiote
nostalgie qui lui venait là... a reposé le téléphone et au lieu
de commander un plat chinois est entré dans sa cuisine.
11 commentaires:
Quels vins dans votre antre pour Carcasse votre?
des vins du coin mais pas pour carcasse mienne
Autour de la cuisine et des repas, que de partages !
la table lieu classique d'échange (et la cuisine qui est la pièce où on se retrouve)
En lisant votre texte ce sont toutes les cuisines qui sont surgies des antres de la mémoire
pourtant une bien pauvre chose là la cuisine
N'abusez pas du pastis ! :-)
plu de cinquante ans que n'en ai pas bu une goutte… moi j'étais café
Les choses simples de la vraie vie
et le plaisir d'apprendre que si je m'accroche plusieurs mois je connaîtrai mon beau et semble-t-il très estimable presque petit fils...
oh quelle bonne nouvelle --<<--<@
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