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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, septembre 24, 2018

C'est pas du luxe, suis contente

Comme, ne sais trop pourquoi, pressentiment heureux pour une fois, j'avais décidé de voir, à 14 heures, à Utopia le dernier des films proposés par c'est pas du luxe et comme n'étais toujours pas au top de ma forme et que c'était ce qu'il y avait de plus compatible comme horaire m'en suis allée vers la Maison Jean Vilar
où se tenait à 11 heures 30 une «conférence populaire» (partageons nos savoirs, disputons nous si nécessaire, pour distinguer ensemble le sujet qui nous réunit. Une atmosphère où l’on peut affirmer ses rêves ou ses envies) refrénant la pointe de méfiance que m'inspire ce genre de choses et qu'intensifiais l'intitulé choisi A quoi nous sert l'art ?
Première surprise agréable, cela avait lieu dans le jardin... quasiment vide, ai pu aller rendre visite à la fontaine... seconde impression renforçant un peu mes craintes, étions quelques uns (à l'évidente déception de Bruno Bourgarel qui l'animait – en se défendant de le faire), même si peu à peu d'autres sont arrivés mais oui sommes le peuple mais tout de même une fraction (un peu comme l'étaient les participants des Nuit debout ce que certains avaient sans doute été, mais semble-t-il avec la conscience de cette uniformité relative à travers nos différences, même si ma petite interrogation timide, au détour d'un échange, sur notre représentativité limitée est tombé dans une réprobation soigneusement incompréhensive)
La ferme liberté suggérée par Bruno Bourgarel (avec charme et humour) nous a regroupé autour de tables (Brigetoun assise sur la marche entre jardin et terrasse pour une question de confort personnel) et suis tombée sur un groupe assez hétéroclite uni par notre commune indiscipline qui nous a fait, en plaisantant, creuser nettement plus les différentes pistes que nous ouvrions en marge du fonctionnement commun, avec des retours à la discipline pour ne pas paralyser l'ensemble, en jouant le jeu des questions/réponses d'une banalité forcément assez grande et remplissant, un peu en marge de nos échanges, les quelques feuilles de papier qu'il fallait accrocher, afficher pour une discussion générale – enfin c'était assez sympathique, les esprits s'effleurant, s'entrechoquant avec plaisir, pour que je reste jusqu'à la fin, négligeant le fait que l'intervalle de temps restant était trop court pour un aller retour vers l'antre et sa cuisine, trop long pour le court trajet me séparant d'Utopia.
J'ai usé le temps en restant seule, un moment, dans la salle voutée avant d'émerger dans la cour de Vilar, écoutant les voix enregistrées pour portraits et paysages sonores (Une photographie de mots libres et volontaires, glanés aux vents des rencontres) http://cestpasduluxe.fr/programme2018/portraits-et-paysages-sonores/ mais avec l'impression absurde d'être, du fait peut-être de cette solitude, un peu illégitime comme l'est un voyeur, et d'empêcher – ce qui bien sûr était faux – de fermer la porte sur ce local et le jardin.
en circulant avec plaisir dans l'air délicieux, la lumière, le quartier,
en faisant le tour de l'allée, ouverte cette fois, dans le nouveau jardin offert au public, sans bien entendu pouvoir m'asseoir comme on le faisait au sol ou sur des pierres en bordure quand il était friche, en grommelant parce que la fontaine ne délivrait pas d'eau (en fait c'était ma faute, ne tournais pas assez) et que le petit bassin et ses jets d'eau était espace minéral sans vie
En m’asseyant au pied d'un arbre à la lisière du restaurant de la Manutention, que suis trop timide pour fréquenter, ne me sentant pas assez branchée, et qui d'ailleurs ne propose ni pâtes, ni riz, ni patates mais viandes et crudités... donc rien pour moi, en sortant mon carnet, en bataillant pendant plus de dix minutes avec une première phrase qui ne voulait pas venir pour le 45 de l'atelier d'été du tiers.livre (faudra que j'essaie de le mettre en mots demain) jusqu'à ce que deux africains viennent s'asseoir à côté de moi, que je range mon carnet, que nous commencions à parler, qu'ils me révèlent qu'ils sont, pour le plus vieux le plus grand, l'un des protagonistes du film que nous attendions (Thomas Matono, né au Congo de deux angolais réfugiés), l'autre, plus jeune, plus petit, plus bavard du moins à ce moment, et avec lequel me sentait tout autant à l'aise, Babacar Sow, guinéen je crois, l'un des preneurs de son... et que l'attente devienne pleine de charme (sur la photo jambes assises du grand, jambes debout du preneur de son, face aux jambes d'une jeune cameraman tenant son bébé dans les bras)
Avant de voir le film l'Odyssée (et ce que vais recopier sur le programme, le sujet, les participants, ne donnera aucune idée de la qualité de ce que cette équipe a produit en trois ans, qui n'est pas documentaire, mais tissage savant aux coutures si affirmées qu'elles ne gênent pas mais sont rythme, entre des témoignages souvent poignants qui généralement ne sont pas filmés frontalement mais comme des phrases prises dans le cours d'une occupation, une flânerie au bord de l'océan, le travail du bois, un café pris dans une cuisine etc... des résumés plus ou moins savoureux de l'Odyssée dits par l'un ou l'autre des trois interprètes principaux capté en buste de face et superbement expressif et des passages qui tiennent un peu des deux ou sont le making-of du film, le tout merveilleusement filmé, accompagné par la musique d'un quatuor féminin – et il y a leur jeu recueilli et l'écoute attentive par les acteurs, puisque c'est ce qu'ils sont même si c'est parfois de leur vie, le choix de la musique qui doit accompagner les voix etc... le fait aussi que dans le dernier des chants en quoi est découpé le film, au voyage cruel dans la réalité, au voyage revivifié de l'épopée, s'ajoute un discret voyage intérieur... il y a leur liberté et leur talent devant la caméra qui doit pas mal à eux et certainement beaucoup à leur travail... enfin bref ai demandé à la fin quel était l'avenir envisagé pour le film qui doit, à mon avis, être montré en salle et pas comme un documentaire militant ou non – réponse : contacts en cours mais fini de monter cette semaine, enfin je lui souhaite bonne chance, pour le plaisir des éventuels spectateurs)
dont il s'agissait de l'Odyssée http://cestpasduluxe.fr/programme2018/lodyssee/ un film de Samuel Albaric, produit par Carta Luna Production et l'Hôtel social 93 – boutique solidarité (Emmaüs) de Gagny etc
ainsi présenté (en redisant que c'est bien plus que ça) Au travers du récit antique de l’aventure d’Ulysse, se racontent en parallèle, les grands voyages qu’ont parcourus trois personnes accueillies à la Boutique Solidarité de Gagny.
Sur la photo prise sur le site du festival : de gauche à droite un marocain image de force calme alors qu'ancien toxico etc.., l'anglophone de la bande, plein de charme, et Thomas Matono (un peu peur d'avoir écorché son nom en le notant)
Un moment de prises de parole (Thomas très très en verve et Boubacar en bout de rang), un court échange avec la salle, une sortie souriante, un adieu, 
et m'en suis revenue pour faire cuire pâtes, me mettre à table à quatre heures et demie et entamer une longue et bienheureuse sieste.


14 commentaires:

casabotha a dit…

Pâtes au fromage ? Épices ? Beau dimanche entouka.

Brigetoun a dit…

épices avec extrême modération, ce qui me navre

Claudine a dit…

belles rencontres

Brigetoun a dit…

juste ce qu'il fallait pour se sentir bien

arlette a dit…

Dans la lumière crue du ciel en mistral gagnant

jeandler a dit…

Belle sortie épicée, l'esprit émoustillé, de quoi éveiller l'appétit.

Brigetoun a dit…

Arlette mais d'après mistral, faisait doux et sans vent (notre dernier jour au dessus de 30° je crois)

Brigetoun a dit…

oh Pierre pas besoin de cela ni d"épices pour avoir appétit après huit heures à jeun

Dominique Hasselmann a dit…

On dirait que ce film, et vos rencontres avant ainsi que ce lieu assez magique, vous ont redonné le "peps" qui semblait vous manquer ces derniers temps... Allez plus souvent au cinéma !

Nul doute que notre Président humaniste ne vienne honorer de sa présence la projection de cette œuvre quand elle sortira sur les écrans parisiens. :-)

Brigetoun a dit…

Dominique il trouverait le moyen de s'approprier la chose d'une façon ou d'une autre (sans lever le petit doigt pour aider ces migrations en partie inévitables - dans deux des cas ce n'était pas purement économique - ils ne méritent pas ça

Godart a dit…

Merci pour le témoignage de cette culture régionale pleine de vie et de diversité. Cette vitalité locale est nécessaire à notre démocratie qui se repose un peu, beaucoup trop sur un centralisme politique, économique, culturel.......j'en passe et des meilleures comme il se disait autrefois.

Brigetoun a dit…

en fait ce n'était pas régional (enfin certaines choses venaient de la région... ce qui n'était pas le cas du film, de la plupart des pièces etc...) à moins de considérer la pauvreté comme une région (sourire)

Anonyme a dit…

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Unknown a dit…

Bonjour,
Merci de votre jolie description de la conférence populaire, un peu flottante ce jour là. Pour ceux qui s'intéresseraient à la question : www.reseauarcencieltheatre.org
Au plaisir de revenir vous lire.
Bruno Bourgarel