Discrète
elle était jolie
oh banalement jolie
elle le savait
et devant les splendides
les luxuriantes
leur aisance tranquille
leur autorité
même leur gentillesse
elle s'effaçait
Les admirait, souriait
et puis reculait
Ne voulait importuner
par un compliment
Restait un peu à côté
amicalement
humble et inattaquable
laissant les conseils
si bienveillants,
souriants
et dominateurs
glisser sur elle, tomber,
gentiment niés
Seulement demi-cachée
depuis son retrait
elle restait présente
et si charmante
Elle le savait sans doute
Brigetoun en mode
triste, en mode dépréciative (de l'écriture, de soi et de quelques
autres), en mode découragée par les humains (ou si admirative que
dépassée), en mode contemplative, se limite à des tâches
domestiques, au ciel, à des lectures cahoteuses (mais grâce à Dieu
ou à François Bon il y a eu le plaisir grand, profond de retrouver
les mots, les images et les idées de Proust dans Journées de
lecture
https://www.publie.net/livre/journees-de-lecture-i-marcel-proust/)
et recours à un texte que les cosaques des frontières
http://cosaquesdesfrontieres.com
ont publié en juin dernier.
9 commentaires:
Brigetoun vous êtes joliette
Merci pour ce très beau texte, parfois un peu de recul permet de mieux rebondir...
Belle journée à vous chère Brigitte.
De temps en temps vous enfourchez cette monture chez Les Cosaques qui vous permet de découvrir d'autres steppes... :-)
Marie-Christine, c'est trop gentil… actuellement suis en grève de mots et pas envie de penser
Dominique, et de boucher des trous
« ...découragée par les humains (ou si admirative que dépassée)... »
cette formidable dichotomie qui me perturbe !
si dépassée que viens de voir que Proust est devenu Rroust
parfois un mot est déroutant, renvoyant en aporie
Presque un auto portrait.
pas à cause de la petite gentillesse finale (sourire)
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