commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, octobre 09, 2018

Couleurs sur les murs et fin de visite au cloître

matin, entre deux averses, la couleur se réfugiait sur les murs et les portes (je découperais bien ce morceau de porte)
m'habitue lentement au changement de température et j'en reste (ma foi ce sera bien assez, ou plutôt trop, long à la fin de ma visite au Cloître Saint Louis
par le deuxième étage, avec photos piètres, j'étais spécialement peu douée, nerveuse, samedi
Première artiste en entrant dans la grande salle, Mélanie Duchaussoy (Vaisons la Romaine et Alpes de Haute Provence, expose aussi à l'hôtel de Forbin) https://melanieduchaussoy.jimdo.com/ , qui, sur la petite affichette par laquelle, comme les autres exposants, elle se présente, caractérise son travail comme revêche/brut/inachevé/silencieux, (bien l'impression que j'en ai eu) ajoutant que tout déclenche son travail mais surtout les mots, les sons, les couleurs.
et, sur le catalogue... je crée en monotype. Il s’agit d’un dessin non gravé, exécuté dans l’encre « a fresco », puis passé sous presse. L’apparition façonnée dans l’effacement, c’est ça le principe contradictoire du monotype, il sert mon propos car mes personnages ne confient que des bribes d’histoires.
J'avoue une légère préférence pour ses tous petits grès.
On retrouve ensuite l'auteur de la vidéo tapie dans la pénombre au fond de la salle du rez-de-chaussée, Benjamin Just, ancien ébéniste (Lyon, expose également, lui aussi, à l'hôtel de Forbin) avec quelques grandes photos d'arbres
(sur le catalogue Pris en étau entre nature et culture, l’arbre devient le sujet de cette discussion profonde qu’entretient l’homme avec le paysage. Théâtre de la main de l’homme, il est tantôt banalisé, industrialisé, aseptisé ; tantôt idéalisé, sublimé, même sacralisé.
et deux installations, la forêt charpentée, (diverses essences de bois)
et arbre fabriquée en France qui, sur son site http://www.benjaminjust.com/ est accompagnée de ce texte - Demain l’aube se lèvera dans une forêt de contreplaqué. L’homme est descendu de l’arbre et l’a coupé, il régit le paysage, le contrôle et l’organise. En quête d’une nature plus «fiable» et «harmonieuse», il fabrique des arbres de synthèse. L’arbre en kit est optimisé de sa fabrication à sa distribution. Ce travail inscrit au cœur de la filière bois, propose un retour de la matière à sa forme originelle.
Aux murs, les très grands dessins que j'ai aimé regarder, que à cause de leur finesse et de l'éclairage je n'ai su capter, de Patricia Stheeman (Narbonne, vais essayer de ne pas oublier de passer la découvrir aussi au Conservatoire) http://patriciastheeman.com/ site où se promener un peu si vous en avez le temps
Le paysage est récurrent dans ma pratique et mes choix de représentation peu anodins : effondrement, plage après le déluge surgissent dans l’espace blanc, dessinés à l’encre de Chine ou animés en vidéo. La densité du réel issue d’images photographiques trouve un écho au travail détaillé des matières. La ligne épurée ou les multiplications de traits traduisent des textures et des espaces qui pourtant semblent suspendus par un vide, un inachevé.
Au bruit du monde, j’oppose le rituel d’un geste lent, des moyens sobres, la fragilité du dessin.
Discrétion qui s'accorde paradoxalement ou non (je vote pour non) aux oeuvres très spectaculaires (dommage, difficilement adaptables à un petit antre), les scriptis de Laurent Delaire (Bellerive-sur-Allier http://laurentdelaire.pagesperso-orange.fr/)
Le cycle Scripsi est constitué d'un ensemble de "manuscrits" dont les formes diffèrent mais où le processus d'élaboration reste identique : des rouleaux ou des feuillets sont recouverts sur leurs deux faces d'une écriture à la fois indéchiffrable et sans matérialité. En effet, le blanc dont elle est constituée est en réalité le blanc du papier mis à jour grâce à un travail de réserve.
Cette pratique d'écriture, quotidienne, est devenue avant tout une modalité d'être ici et maintenant. Elle porte en elle l'expérience même du présent, concrétisée dans un flux continu et régulier, rythmé par le trempage de la plume dans le fluide à masquer. Libérée de toute démarche intellectuelle, cette pratique n'en est pas moins un effort constant d'attention, dont l'enjeu consiste à recentrer en permanence mon attention sur le geste et ma respiration.
Chacun de ces manuscrits représente plusieurs mois de travail, ce qui répond à une nécessité d'inscrire ce travail dans le temps.
Comme j'étais destinée à aimer beaucoup, ou assez selon les cas, les grandes photos et à ne pouvoir les photographier, le début du couloir, en revenant vers l'entrée est destiné à Emilie Reynaud Cochet (Ethiopie dit le catalogue) http://www.emiliereynaud.com/fr/accueil.html
Le Paysage est au centre de mon travail. Il est pour moi le point d’identité autour duquel gravitent et se construisent nos existences. Je trouve en lui l’expression du temps tel que je le perçois et tel qu’il m’échappe.
Le paysage me parle, il me fascine, il me raconte le monde. Ce monde qui se meut avec le temps, indéniablement.
photos de plantes aquatiques à Tonle Sap (Cambodge) que je massacrais sans allégresse, par exemple
(«l'enveloppe végétale Merremia hederacera improbable linceul d'arbres brûlés», je recopie le cartouche, pour la photo il vaut mieux la voir sur http://www.emiliereynaud.com/fr/portfolio-15729-0-40-tonle-sap-les-plaines-aquatiques.html)
Et puis pour finir, les fascinants transferts de dessins dans de la paraffine de Florence Vasseur (Palaiseau), images spectrales que j'ai aimées, et qui, eux, sont presque plus lisibles ici qu'en réalité
Je transfère des dessins au graphite sur papier dans de la paraffine liquéfiée.
Comme un alchimiste cherchant à rendre perceptible la présence des êtres, chaque figure, comme un repentir, participe à la construction finale.

Et suis partie sur une interrogation : dans le catalogue il était indiqué que Noe Sovage, qui expose à la Maison de la Poésie, devait être présente également au Cloître, mais ne l'ai pas trouvée..

12 commentaires:

casabotha a dit…

Vous avez bonne idée de scier du ciel devant Carcasse et antre jalouseuses!

Claudine a dit…

La forêt en kit et ces extraordinaires visages !

Brigetoun a dit…

merci ô fidèles

Dominique Hasselmann a dit…

"Apparitions façonnées dans l'effacement"... arbres en contre-plaqué (signés Ikea ?)... mais la cloche du cloître semble toujours bien réelle et immuable !

Brigetoun a dit…

Dominique, et pour le moment les platanes aussi... longue vie à eux (ils font partie avec ceux des Célestins, de Calvet, de la place de l'horloge et surtout de mon voisin de ceux auxquels je tiens)

Godart a dit…

Spectrale est le mot et étrangement plus proche d'une image pensée que la réalité visuelle.

Brigetoun a dit…

on a envie de casser le bloc pour les libérer

Godart a dit…

Attention, pas d'extravagance, l'artiste Pinoncelli en a été de 300.000 euros de sa poche pour avoir cassé à coup de masse l'urinoir de Duchamp.

Brigetoun a dit…

ne les ai pas et n'aurais pas la force... et puis là c'est si agréable de maîtrise l'envie de transgression

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