Petite sortie ce matin
(une pensée en passant pour le sort des engins de chantier à partir
du 1er janvier prochain)
sous un ciel qui reprend tendresse mariale,
puis creuse ce bleu pour qu'irradie... en quête d'un médicament manquant
(dépannée pour quelques jours) et retour, carcasse jouant encore à
tomber dans des trous virtuels...
lecture Monde Diplomatique
et autres lectures édifiantes, mauvais enregistrement (le mieux que
pouvais) d'un fragment de Pardon pour l'Amérique de
Philippe Rahmy le plus ancien des quatre livres aimés à titres
divers qui s'entassent en attendant que je tente de les mentionner
sur http://brigetoun.wordpress.com,
et méditation devant la longue file des photos ramenées de l'Eglise
des Célestins jeudi.
En
ai jeté (si, je vous assure) et pose ici en trop grande abondance ce
que j'ai retenu des oeuvres de six des artistes présents laissant
pour un autre jour les installations importantes.
Avec pour commencer, après m'être approchée de la «forêt» de Joël
Ganglorff (Romans-sur-Isère)
http://gangloffjoel.wixsite.com/gangloffjoel,
la
branche qu'il a choisie, travaillée pour dessiner au sol son ombre
feuillue
et
deux grands panneaux, de la même série que ceux du Cloître Saint
Louis
L’invraisemblable
réalité. L’indomptable paysage, le refuge de la lumière,
l’invraisemblable réalité de l’enchevêtrement des plantes.
Peindre la nature, voilà le sujet. L’environnement de l’homme,
la place qui est la nôtre. La bataille est engagée. Je cherche
son langage pour parler de notre terre fragile. Peindre sa beauté
avant qu’elle ne disparaisse, avant que nous ne la changions en
décor, en jardin, en parc, en échantillon, avant que nous ne lui
fabriquions un zoo.
Saluer
en passant le long boudin jaune de Cora von Zezschwitz (Uzès) frère
de celui qui se repliait sur lui même sous les arcades du Cloître,
en attendant la grande installation, qu'en collaboration avec Tilman
elle a installée ici dans le choeur
jeter
par une fenêtre un coup d'oeil sur la nef au sol duquel se dessine
une autre installation...
et
retrouver avec plaisir, dans une arcade ornée, trois oeuvres de Kun
Kang, coréen de Paris https://www.kangkun.net/
(au cloître
https://brigetoun.blogspot.com/2018/10/du-mauvais-et-du-bon-trop-longuement.html)
avec,
cette fois, entre les deux têtes, deux mains tendant à se joindre en prière
Mon travail pose des
questions sur la relation entre le vrai moi et l’autre moi
reconstruit par les autres. La confusion entre les deux surgit dans
des portraits
tourner
autour d'un fauteuil d'osier posé sur un coin de sol plat,
m'asseoir, me relever pour plus de confort et regarder,
de Karine
Portal (Paris http://www.karineportal.com/,
il faudrait que j'ai le temps, demain peut-être, de passer à la
Maison de la poésie pour la retrouver)
Vulnérables,
une série de très courtes vidéos, fixes et sans son.
Chaque séquence tournée en un plan unique porte l'attention sur ces
micro-événements du quotidien, ces moments infimes où un détail
retient notre attention quelques instants, sortes de parenthèses
inattendues et poétiques où notre faculté de contemplation prend
le pas sur nos occupations du présent. La buée sur nos lunettes qui
s'efface lentement, la vacuité d'un sac plastique...
et
j'espère que je serai pardonnée de mes deux tentatives de
captations de fragments de ces instants (ici mises bout-à-bout)
Avec
deux enfants, puis seule, rebondir de place en place, de roux en
blanc ou noir, de fruste en évasif, autour de l'oeuvre de Camille
Virot – La Rochegiron qui ne me plaisait pas uniquement en tant que
doyenne, ma cadette de pas tant (71 ans) mais par le côté brut et
ludique de ces têtes alignées sur le sol, accompagnées d'un peu de
poudre de pierres, de petits blocs non travaillés, de brimborions –
15 têtes céramique achevées sur socles rouges et des états
transitoires et préliminaires, ou matériaux employés :
roches, métal, verres recyclés, bétons..., - (pardon, et encore
j'en ai supprimé cinq)
Le vide est plein. La
tête est pleine de vide. Mais pour moi ces têtes sont avant tout
des mottes de terre, des blocs de sédiments, des volumes de matière
qui parlent sans bouche, voient en dedans sans yeux, qui par leur
masse et leur étrangeté me font penser aux bols bambara...
Je suis céramiste.
J’ai donc en premier lieu la nature comme modèle à qui
j’emprunte non seulement la matière, minéral dur ou plastique,
friable ou vitreux, mais aussi tous les réflexes, les procédés
mécaniques et les rituels - la sédimentation, le recyclage, les
soubresauts, les effusions... Cela traduit en actes, répétés et
obstinés, au service de désirs et de projets plastiques
aléatoires.
Après avoir salué ce bol
baroque perché dans une niche, dans la chapelle suivante, la netteté
apparente,
la poésie floue de Speechscape de Yoann Ximenes
http://www.yoann-ximenes.com/portfolio/speechscape/,
déjà rencontré au cloître avec ses mantras blancs diffusant des
«grandes paroles»
https://brigetoun.blogspot.com/2018/10/adieu-lete-et-oeuvres-sauvees.html
Prenant pour thématique
le conflit Israélo-palestinien, Speechscape 31° 47’ N / 35° 13’
E est composée de la citation de David Ben Gourion, « L’État
d’Israël » (en hébreu), prononcée à l’occasion de la
proclamation d’indépendance de l’État d’Israël, et de la
citation de Yasser Arafat, « l’État de Palestine » (en arabe),
prononcée lors de la proclamation d’indépendance de la Palestine.
A travers cette œuvre, l’artiste, par un approfondissement de son
travail sur les actes de langage, autrement appelés «
performativité », démontre la puissance du discours politique qui
frappe le réel et le modifie. Et de ces deux discours, qui
s’essayent à instituer des réalités sans y parvenir, émerge le
conflit. Conflits des mots, conflits idéologiques qui troublent la
réalité.
Le paysage qui affleure
alors, construit à partir d’égaliseurs graphiques reprenant les
deux citations, cherche à retranscrire cette incertitude.
Représentée en lévitation sur des dizaines de films transparents,
l’oeuvre offre un rendu plastique opaque et aérien qui ne sera pas
sans étonner l’observateur.
Pour
finir, négligeant pour le moment la grande installation qui occupe
le choeur, je la traverse vers la petite niche centrale, pour la
dernière tête de Kun Kang comme un petit bijou mordoré.
9 commentaires:
Tout ce ciel ça sert à quoi
à respirer
Beaucoup d'"installations" : y-a-t-il un thème commun (ou rassembleur) qui éviterait un certain disparate : ou bien serait-ce "l'installation" elle-même dans tous ses états ?
En tout cas, vous avez grande patience.
curiosité plus que patience...
par contre je risque fort, et c'est pas fini, de lasser la patience des passants
Copieux, mais le beau sait allié quantité et qualité.
et, suis inguérissable dans mon genre tout ou rien
Non tu ne lassés pas jadmire chaque fois la recherche et une présentation ou l'autre pourrait devenir un vrai sujet de discussion je suis souvent gênée par là profusion que l'on ne peut qu'effleurer c'est ainsi dans les expositions
d'autre part je trouverais injuste de ne pas citer eux que j'aime juste un peu moins...
l'ennui des expositions de groupe (et en même temps j'aime assez ça)
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