Matin, ai dû reconnaître
que les arbres sur mon chemin faisaient de leur mieux pour se parer
d'automne
et commencer à se défaire
de leur parure… ou pensent déjà aux fêtes du coeur de l'hiver
Je suis allée aux halles pour
un petit marché, poussée par un désir de poisson, puisque cela
rend intelligent d'après Jeeves (je ne sais si vous le connaissez,
ce sage majordome évoqué par Wodehouse) et parce que la morue c'est
bon mais ça lasse.
Dommage, j'aurais dû en manger avant de partir, couffin en main... ce n'est qu'au retour,
avant même de déguster la petite daurade ou le bout de cabillaud
qui n'étaient encore qu'une partie de ma charge, que j'ai compris
que le grand chapiteau que l'on finissait de dresser sur la place de
l'Horloge n'était pas destiné à une foire aux vins (pour cela il y
aura un petit stand place Saint Didier et la maison des Côtes du
Rhône) mais à un marché «gastronomique».. et que s'il ne
proposera sans doute pas de poisson ni de patates (quoique pour elles
c'est moins certains) les bricoles que je ramenais pour prolonger mes
provisions auraient été, plus raffinées sans doute, plus proches
certainement, à ma portée samedi ou dimanche (par contre j'ai évité
la foule). Ce qui n'a bien entendu aucune importance sauf que dans
mon actuel état un rien somnolent cela m'a amusé un moment (m'en
faut peu)
Et puis en fin
d'après-midi, ai réveillé en moi mon envie d'admirer, me suis
changée, et dans le début de nuit suis allée attendre la navette
pour l'opéra, puisque même piteusement joué, ce qui ne pouvait
être le cas, Beethoven reste un géant...
écouter l'orchestre,
dirigé par Samuel Jean, dans
l'ouverture de Coriolan
(vaut surtout pour la promesse initiale et pour les dernières
mesures)
le concerto n°3 pour
piano et orchestre (soliste Bruno-Leonardo Gelber, les anciens ont de
grandes qualités, sourire... en fait il a un peu plus d'un an que
moi, et porte les traces d'une enfance souffrante, mais comme il dit
je suis de l'époque des choses élégantes, du glamour il
prend soin de son apparence, pas seulement vestimentaire, et si on
doit le soutenir, l'installer à son piano, il arbore un visage si
lisse qu'impassible, marmoréen, un peu un mélange de la gigantesque
tête de Constantin et d'une femme très mure, sous une chevelure
d'une couleur improbable – que je soit pardonnée, c''est formulé
avec une sympathie peuêtre vaguement envieuse, et l'ancien ancien
prodige est d'une virtuosité, parfois tr!s légèrement excessive,
comme un renoncement à freiner son plaisir mais aussi d'une grande
musicalité, et en belle osmose avec l'orchestre)
L'ensemble davantage
peut-être à la rigueur qu'un très grand plaisir musical m'avait
mis d'humeur assez joyeuse pour qu'à l'entracte, comme il n'y avait
pas de café, je m'offre, pour la première fois de ma vie une flute
de champagne solitaire, sans que je trouve cela cafardeux mais très
utile pour me redonner tonus et tenir en respect une petite douleur
qui pointait
et la symphonie n°8 pour
laquelle j'ai toujours eu un gros faible (mon côté classique) avec
son entrée franche, la densité du premier mouvement, la danse
bonhomme et joyeuse de l'allegretto scherzando (dans notre petit coin
à l'extrême droite du deuxième rang – sans connotation mais ce
sont les meilleures places économiques – mon voisin pianotait sur
l'avant-bras de son épouse et mes jambes dansaient discrètement)
etc...
Saluts, un bis dont je n'ai
pas compris ce qu'il était, sauf que c'était vaguement familier, nouveaux saluts, et le retour dans la
ville.
11 commentaires:
Votre envie d'admirer est plaisante puisqu'elle nous permet également d'admirer. Merci à vous
L'automne s'immisce partout dans Antre customisé haute température
chri, ça fait du bien
casabotha, pas si haute température
Ah quel bonheur Beethoven ! s. Claudine
curieusement la salle était loin d'être pleine
Les arbres ont mis leur gilet jaune.
calmement
pour le champagne, jamais trop tard ! Et pour la viande, suivre la pancarte "Mignon" ! :-)
ça je ne suivrais pas.... si longtemps que n'étant pas obligée de le faire je n'en mange pas que je ne la digèrerai pas... sauf peut-être du lapin en compote (ne suis pas vegan ni végétarienne, heureusement puisque plus trop droit aux légumes et fruits sauf cuits, mais j'aime pas la viande... une horreur qyi vient de mon enfance et de l'odeur du sang)
Musique en aventure pour marché en déroute. ..ou comment notre brigetoun est un moteur de vie😍
elle aurait bien besoin d'un moteur la Brigetoun... bon je go
Enregistrer un commentaire