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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, décembre 08, 2018

restauration

La lumière m'appelait et j'avais envie de sortir des nouvelles ressassées,
m'en suis allée, vêtue d'automne, dans le bleu et la douceur du matin éveillé
suis montée vers le petit palais, suis passée par le guichet pour prendre un billet gratuit (l'actuelle majorité a rendu ses musées gratuits, y compris les expositions provisoires, dans l'espoir d'attirer les avignonnais qui n'en avaient pas l'habitude) et, dans mon élan
grimper l'escalier menant à l'entresol, aux tombaux, chapiteaux et oeuvres provisoirement installées, mais qui y sont si bien qu'elles ne repartent pas de Julien Allègre https://brigetoun.blogspot.com/2018/10/visages-tendus-et-autres-choses.html
pour apprendre après la salle du tombeau du cardinal Jean de Lagrange, en interrogeant enfin un gardien devant le calvaire de l'atelier des Lorenzetti, que l'exposition que venais voir se tenait dans des salles au rez-de-chaussée
Au lieu de revenir sur mes pas, ai traversé les salles, m'arrêtant de temps en temps devant un vieil ami...
ai descendu l'escalier de la petite tour, ai traversé le cloître-patio en saluant la bête de Julien Allègre, vers une petite porte donnant sur des pièces en façade habituellement vides, du moins, à ma connaissance, où se tient l'exposition dossier que venait voir...
avec, en prélude, des éléments du tombeau du consul Antoine de Comis (mort en 1494) par Bernard Ferrier qui provient de Saint Didier (qui sont plus beaux qu'il ne semble là)
avant les deux pièces consacrées au Triptyque de Venasque http://www.petit-palais.org/musee/fr/expositions-temporaires sorti, grâce à une merveilleuse, longue, attentive, restauration, de son état désespéré et des réserves...
J'ai commencé, comme me le conseillaient la jeune gardienne et un homme installé sur une chaise devant un écran, à côté de trois tableaux de l'école d'Avignon dont j'ignore, faute de l'avoir noté, quel est l'auteur, s'il est connu (mais que je mentionne à cause du Saint Ambroise que j'ai capté parce que j'aime le schématisme sculptural de cette école et pour une petite private joke) par regarder une vidéo fort bien faite traçant l'état du tableau en 1992 (je crois) dernière date où il a été exposé, la liste des désordres : bois, peinture soulevée, peinture enfoncée, manques, (je crois, mon attention était grande mais faute d'avoir recopié les nombreux renseignements, précisions, je commence déjà à en avoir oublié une bonne partie... espérant que l'essentiel restera au moins à l'état de traces), les investigations par le CICRP, les choix de restauration, des détails etc... http://cicrp.info/la-restauration-du-triptyque-de-venasque/ et pour avoir des images du tableau avant restauration et de l'étude effectuée http://www.fiatlux.gamsau.archi.fr/?p=64
et puis après l'avoir regardé (et superbement mal photographié)
ai souri à l'essence (peuplier il me semble) parfaitement accordée aux ors éteints des planches insérées pour avouer les zones définitivement perdues des patriarches du superficiel (qui généralement manque) mais les deux principaux, au centre, veillent toujours sur l'oeuvre,
souri à la grâce des petits anges (la restauration a permis de conclure qu'ils étaient bien de la même main et du même élan que les panneaux principaux)
admiré la sévérité sereine de Pierre, trônant au centre... (l'estrade se poursuit sur les deux panneaux latéraux pour rassembler les saints en un seul groupe) 
entre Maurice et Marthe dont on a pu re-découvrir qu'elle tenait un livre (la zone avait été reconstituée avec une teinte unie qui avouait l'indécision du dernier restaurateur), attribut rare, contrairement à la tarasque qu'elle a domptée (mais on a retrouvé aussi la jambe de sa dernière victime)
A côté du tableau, pour accompagner la sainte, sa version sculptée, venant des Célestins, oeuvre de Jean de la Huerta (Aragon, né en 1414)
et puis, pour évoquer les retables provençaux, dans cette pièce et dans la suivante, à côté de grands panneaux, pleins de sagesse et de science,
Nicolas Dipre (connu en Provence de 1495 à 1531 avec la toison de Gédéon, et au verso le songe de Jacob, dormeur blanc sous l'échelle des anges blancs)
Josse Lieferinxe qui avec ce nom devait nous venir, lui aussi, du nord mais fut peintre provençal à la fin du 15ème siècle le retable de la vierge (recto annonciation et circoncision – verso St Michel et le dragon à côté de Sainte Catherine)
et, attribué Enguerrand Quarton venu de Laon pour être le plus célèbre des peintes de l'école d'Avignon, dans certitude, le retable Requin du milieu du 15ème siècle (d'après la vêture des donateurs)
Un adieu à l'ange à la croix anonyme qui vole au-dessus des panneaux... et à la gentille gardienne
et retour vers l'aspirateur, la cuisine, les nouvelles du temps.

8 commentaires:

Marie-christine Grimard a dit…

Merci pour cette visite sous le bleu ciel avignonnais !

casabotha a dit…

Vous êtes top

Brigetoun a dit…

Marie-Christine, il commençait à nous manquer sérieusement, et en plus c'était sans mistral
casabotha, euh faut pas trop en demander

à toutes les deux, pourvu que ça dure comme disait Madame Mère

Dominique Hasselmann a dit…

Allègrement... tout simplement ! :-)

Brigetoun a dit…

faisait du bien d'autant que (ça c'est aussi malheureusement) nous étions deux visiteurs pour tout le musée....

jeandler a dit…

Tant de grâce pour faire douter de la laideur du monde.

Brigetoun a dit…

Pierre ne pas oublier sa beauté (et aussi que les gens d'argent ou riches d'argent ne la créent pas, la financent juste parfois)

Anonyme a dit…

Wow, this piece of writing is fastidious, my younger sister is analyzing these things,
so I am going to inform her.