commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, janvier 14, 2019

Sur un clavecin noir au coeur rouge

M'en suis allée cahin-caha dans une ville que le mistral avait quittée et dans le ciel de laquelle de blancs nuages revenaient, vers le conservatoire 
pour écouter un merveilleux claveciniste, Frédérick Haas, jouer Couperin et Scarlatti
Je l'avais entendu en vaquant le matin jouer Scarlatti et les Baricades Mistérieuses du second livre de Couperin –
Je choisis deux courtes vidéos de pièces qui n'étaient pas à son programme (il faut dire qu'avec les plus de 500 sonates de Scarlatti et les 200 et quelques courtes pièces de Couperin le choix est ample) 
du troisième livre de Couperin, les petites chrémières de Bagnolet (alerte mais pas ce qui est le plus inventif chez lui.. et pourtant cela ne manque pas)
et une sonate de la maturité de Scarlatti, la K 527
Un concert de belle ampleur et plein de surprise, sans la plus petite trace de l'ennui charmant qui vient parfois d'une suite de pièces de clavecin, avec des rythmes sacadés – marqués franchement et accompagnés par les épaules -, de la langueur – assez rarement – de la gaité, de la malice, un peu de rêverie, des chansonnettes, et toujours une allègre beauté, en alternant des groupes de pièces de chacun des deux musiciens (qualifiés dans le titre du concert de coloristes du clavecin)
Avec donc Scarlatti (3 sonates pour ouvrir le concert, K 215 andante en mi majeur, K 394 allegro en mi mineur, K 381 allegro en mi majeur - 2 sonates au milieu, K 404 andante en la majeur, K 101 allegro en la majeur – et 4 sonates pour clore, K 10 d'avant la cour d'Espagne presto en rémineue, K 480 presto en ré majeur, K 238 andante en fa mineur et la virtuosité de la K 239 allegro assai en fa majeur)
et Couperin, et si j'ai détaillé les sonates de Scarlatti c'est pour avoir le plaisir des noms que François Couperin (je ne peux penser son nom sans voir fugitivement s'ouvrir la courbe tendue de la rue François Miron et me sentir un peu dans un chez moi ancien) donne à ses pièces
avec le 4ème livre (25ème ordre) et la Visionnaire, la Mistérieuse, le Montlambert, la Muse Triomphante, les Ombres Errantes (aime surtout la seconde)
et, après une pause, le 9ème ordre du 2ème livre la Rafraichissante, Nonchalamment
et puis, après Scarlatti, le treizième ordre les Folies Françaises ou les Dominos (3ème livre) et les plus savoureux titres, presque un poème (la musique n'a pas un rapport évident mais n'en est pas moins savoureuse)
La virginité sous le Domino couleur d'invisible
La pudeur sous le Domino couleur de Roze
L'ardeur sous le Domino incarnat
L'espérance sous le Domino Vert
La Fidélité (folie qui a droit, comme la plupart des suivantes, à une majuscule, la raison n'en étant pas toujours évidente) sous le Domino Bleu
La Persévérance sous le Domino Gris de lin
La Langueur sous le Domino Violet
La Coquetterie sous différents Dominos
Les vieux galants et les Trésorières surannées sous les Dominos Pourpre et feuilles Mortes
Les Coucous Bénévoles sous des Dominos jaunes
La Jalousie Taciturne sous le Domino gris de Maure
La Frénésie, ou le Désespoir sus le Domino noir

et puis m'en suis revenue par les rues qui gardent quelques lumières de fête vers l'antre... je viens de voir que la cinquième vidéo de l'atelier d'hiver est en ligne, vais regarder, rêver un peu peut-être, et je ne lirai que demain les nouvelles contributions… ou plutôt quand j'aurais éventuellement répondu.


10 commentaires:

casabotha a dit…

Brigetoun = Miss tral

Brigetoun a dit…

sais pas ce que c"est que tral

Dominique Hasselmann a dit…

Scarlatti (prendre un jour ou plus d'écouter l'intégrale...), délicatesse sans fin...

arlette a dit…

Merci pour les extraits jadore ...sans cet ennui parfois ressenti dont tu parles plaisir pour toi
Ton mistral en visite... depuis hier est infernal et la mer tape sur le sentier des douaniers c'est angoissant

Brigetoun a dit…

Dominique un régal, et un très bon interprète... semblait presque inventer, et en tout cas une belle composition du programme avec des surprises, des suites.. jamais d'ennui pendant plus d'une heure non stop

jeandler a dit…

Le clavecin et Scarlatti si bellement illustrés par Scott Ross. Quant aux titres, Satie a bien des prédécesseurs.

Brigetoun a dit…

Arlette, navrée pour toi mais bigrement soulagée pour nous (rarement duré aussi longtemps même si vers la fin il avait un peu molli mais pas tant...) et tant pis pour le retour des nuages tant qu'ils n'amènent pas torrents d'eau

Brigetoun a dit…

Pierre et comme chez Satie la musique qu'ils couvrent est délectable (à mon avis différent mais largement aussi bon que Scarlatti)

Claudine a dit…

Après Bertrand Cuiller, Justin Taylor, vous me faites découvrir Frederick Haas <3

Brigetoun a dit…

je le découvrais aussi, il rend le clavecin vivant