M'en suis allée
cahin-caha dans une ville que le mistral avait quittée et dans le
ciel de laquelle de blancs nuages revenaient, vers le conservatoire
pour écouter un merveilleux claveciniste, Frédérick Haas, jouer Couperin et Scarlatti
pour écouter un merveilleux claveciniste, Frédérick Haas, jouer Couperin et Scarlatti
Je l'avais entendu en
vaquant le matin jouer Scarlatti et les Baricades Mistérieuses du
second livre de Couperin –
Je choisis deux courtes
vidéos de pièces qui n'étaient pas à son programme (il faut dire
qu'avec les plus de 500 sonates de Scarlatti et les 200 et quelques
courtes pièces de Couperin le choix est ample)
du troisième livre de
Couperin, les petites chrémières de Bagnolet (alerte mais pas ce
qui est le plus inventif chez lui.. et pourtant cela ne manque pas)
et une sonate
de la maturité de Scarlatti, la K 527
Un concert de
belle ampleur et plein de surprise, sans la plus petite trace de
l'ennui charmant qui vient parfois d'une suite de pièces de
clavecin, avec des rythmes sacadés – marqués franchement et
accompagnés par les épaules -, de la langueur – assez rarement –
de la gaité, de la malice, un peu de rêverie, des chansonnettes, et
toujours une allègre beauté, en alternant des groupes de pièces de
chacun des deux musiciens (qualifiés dans le titre du concert de
coloristes du clavecin)
Avec donc
Scarlatti (3 sonates pour ouvrir le concert, K 215 andante en mi
majeur, K 394 allegro en mi mineur, K 381 allegro en mi majeur - 2
sonates au milieu, K 404 andante en la majeur, K 101 allegro en la
majeur – et 4 sonates pour clore, K 10 d'avant la cour d'Espagne
presto en rémineue, K 480 presto en ré majeur, K 238 andante en fa
mineur et la virtuosité de la K 239 allegro assai en fa majeur)
et Couperin, et
si j'ai détaillé les sonates de Scarlatti c'est pour avoir le
plaisir des noms que François Couperin (je ne peux penser son nom
sans voir fugitivement s'ouvrir la courbe tendue de la rue François
Miron et me sentir un peu dans un chez moi ancien) donne à ses
pièces
avec le 4ème
livre (25ème ordre) et la Visionnaire, la Mistérieuse, le
Montlambert, la Muse Triomphante, les Ombres Errantes (aime
surtout la seconde)
et, après une
pause, le 9ème ordre du 2ème livre la Rafraichissante,
Nonchalamment
et
puis, après Scarlatti, le treizième ordre les Folies Françaises ou les Dominos (3ème livre) et les plus savoureux titres, presque
un poème (la musique n'a pas un rapport évident mais n'en est pas
moins savoureuse)
La virginité
sous le Domino couleur d'invisible
La pudeur
sous le Domino couleur de Roze
L'ardeur
sous le Domino incarnat
L'espérance
sous le Domino Vert
La Fidélité
(folie qui a droit, comme la
plupart des suivantes, à une majuscule, la raison n'en étant pas
toujours évidente) sous le Domino Bleu
La
Persévérance sous le Domino Gris de lin
La Langueur
sous le Domino Violet
La
Coquetterie sous différents Dominos
Les vieux
galants et les Trésorières surannées sous les Dominos Pourpre et
feuilles Mortes
Les Coucous
Bénévoles sous des Dominos jaunes
La Jalousie
Taciturne sous le Domino gris de Maure
La Frénésie,
ou le Désespoir sus le Domino noir
et
puis m'en suis revenue par les rues qui gardent quelques lumières de
fête vers l'antre... je viens de voir que la cinquième vidéo de
l'atelier d'hiver est en ligne, vais regarder, rêver un peu
peut-être, et je ne lirai que demain les nouvelles
contributions… ou plutôt quand j'aurais éventuellement répondu.
10 commentaires:
Brigetoun = Miss tral
sais pas ce que c"est que tral
Scarlatti (prendre un jour ou plus d'écouter l'intégrale...), délicatesse sans fin...
Merci pour les extraits jadore ...sans cet ennui parfois ressenti dont tu parles plaisir pour toi
Ton mistral en visite... depuis hier est infernal et la mer tape sur le sentier des douaniers c'est angoissant
Dominique un régal, et un très bon interprète... semblait presque inventer, et en tout cas une belle composition du programme avec des surprises, des suites.. jamais d'ennui pendant plus d'une heure non stop
Le clavecin et Scarlatti si bellement illustrés par Scott Ross. Quant aux titres, Satie a bien des prédécesseurs.
Arlette, navrée pour toi mais bigrement soulagée pour nous (rarement duré aussi longtemps même si vers la fin il avait un peu molli mais pas tant...) et tant pis pour le retour des nuages tant qu'ils n'amènent pas torrents d'eau
Pierre et comme chez Satie la musique qu'ils couvrent est délectable (à mon avis différent mais largement aussi bon que Scarlatti)
Après Bertrand Cuiller, Justin Taylor, vous me faites découvrir Frederick Haas <3
je le découvrais aussi, il rend le clavecin vivant
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