Partir donc, et d'abord attendre dans le vent froid
parce qu'incorrigible j'étais en avance, parce que ce samedi la
navette avait décidé d'être en retard (pire pour le retour où
nous avons cru qu'elle ait été supprimée
arriver
tout de même vingt minutes avant le début, attendre à côté de ma
très mauvaise place au centre de la rangée centrale et à
l'avant-dernier rang, de voir si la salle se remplirait totalement
pour découvrir (cas je pense presque général) le Buranello,
Baldassare Galoppi né au début du 18ème siècle à Burano, et
après étude musicale et début de carrière à Venise, revenu de
voyages à Vienne, Berlin, Saint-Pétersbourg (nommé compositeur de
la cour) à Venise en son grand âge se consacrer à la musique
religieuse, demeurant essentiellement vénitien
https://fr.wikipedia.org/wiki/Baldassare_Galuppi.
Et comme elle était presque pleine mais pas tout à
fait, malgré une ou deux classes (se sont couchés tard ces ados,
cela durait trois heures et demi) me suis installée, une minute
avant l'arrivée de Madame le Chef d'Orchestre, au bout du premier
rang (un petit cinquième du plateau hors de ma vue... ce qui n'avait
guère d'importance)
(photo d'une répétition trouvée sur le compte
Facebook de l'opéra)
Création,
je crois, en France (en co-production avec l'opéra de Reims -
seconde représentation aujourd'hui à Avignon, le 8 à Reims et le
15 à la Cité de la Musique à Paris), par l'Orchestre Akadémia
dirigé (et voici une femme de plus) par Françoise Lasserre
http://www.akademia.fr/francoise-lasserre/,
dans une mise en scène de Vincent Tavernier qui écrit
Puisque la fantaisie
semble le maître mot du «Mondo alla roversa», renversons à notre
tour la réalité du monde, et donnons-nous les moyens de parcourir
«cul par-dessus tête» cette mystérieuse île des antipodes où
Goldoni et Galuppi placent leur action.
Rêvons. Que toute cette histoire invraisemblable (?…) soit le rêve (ou le cauchemar !) d’un des personnages de l’intrigue, qu’on verra dès l’ouverture, après s’être endormi tranquillement auprès de son conjoint, prendre le large sur un lit devenu bateau, pour aborder aux rivages de l’empire des Femmes… Un point reste cependant à résoudre : sera-ce le songe de l’épouse – ou de l’époux ? Et au réveil, que décidera-t-elle (ou il) de faire ?
Rêvons. Que toute cette histoire invraisemblable (?…) soit le rêve (ou le cauchemar !) d’un des personnages de l’intrigue, qu’on verra dès l’ouverture, après s’être endormi tranquillement auprès de son conjoint, prendre le large sur un lit devenu bateau, pour aborder aux rivages de l’empire des Femmes… Un point reste cependant à résoudre : sera-ce le songe de l’épouse – ou de l’époux ? Et au réveil, que décidera-t-elle (ou il) de faire ?
(une
photo du spectacle parue ce matin sur la même page Facebook, comme
les deux suivantes)
Ceci
c'est ce que j'avais lu dans l'après-midi, avant de partir pour
soutenir mon désir...
et
puis j'avais écouté ces deux arias tirés de l'opéra, dans une
interprétation sur laquelle n'ai aucune information
En
fait, ce fut le plaisir d'une courte ouverture, après le sourire de
retrouver, une fois encore le lit conjugal transformé en bateau...
après avoir fait connaissance avec les quatre chanteuses,
principales protagonistes puisque les hommes, qui reprendront le
pouvoir à la fin, malgré leur sottise plus grande, ou leur amour
paralysant (avec le remord de céder au prix de leur «honneur») ou
tout bonnement leur frousse, n'ont que rôle de souffre-douleur,
objet d'amour, de prestige etc... et d'enjeu entre ces dames, pendant
le premier acte (que j'ai trouvé un peu languissant, faute je pense aux jeux de scène sans grande nervosité, pensant que le
grotesque promis tenait plus du Keaton de la fin que du Charlot du
début)
Quatre
chanteuses mais trois rôles féminins, Cintia la dominatrice
incarnée par Alice Habeillon (voix assez curieuse à mes oreilles
inexperte, un mezzo rond comme un bonbon, grande, avec un panache
rouge qui la grandit encore) appariée avec Giacinto (David Witczak)
un fier à bras, Aurora (Dagmar Saskova, jolie voix, belle blonde
fort aguicheuse qui ravit régulièrement le Giacinto de Cintia et
tout homme passant à sa portée) et son très cher Graziosino
(Olivier Bergeron, une sorte de Pierrot éperdu d'amour et de peur,
avec des moments raisonneurs) et, presque les premiers rôles, Tullia
la raisonnable (Marie Perbost, joli soprano, une Colombine toute en
rondeur, veste rouge sur jupe blanche à motifs jaune vert bleu et
rouge) et son Rinaldino son assistant bien-aimé, le plus intelligent
et le plus charmant, chanté par une femme Armelle Marq (et c'est sa
voix, la plus belle à mon sens, surtout dans un de ses grands airs,
à la fin du second acte, qui a fini de dissiper mon léger ennui et
ma tendance à piquer du nez de temps à autre)
un
entracte donc, échanges avec des inconnus qui avaient en gros même
ressenti, quelques départs (il se situait en gros aux deux tiers du
spectacle)
et
en seconde partie, pour les deux derniers actes, avec querelle de
préséance entre les trois femmes, campagne électorale, vote les
déboutant toutes trois, entre autres péripéties est traité de
façon carrément farcesque... sur la scène et dans la musique de
Galuppi (même s'il reste plus sage qu'un Rameau)
Survient
un bateau dont l'équipage masculin est réduit en esclavage sauf un
matamore mêlé de prédicateur, Ferramante, très imbu de la
supériorité masculine, de la nécessité de ne rien céder aux
caprices féminins qui entraine, aidé par la discorde entre les
trois meneuses, la victoire des hommes.
Et
si Goldoni fait ici domine in fine les «rustres», je suis
indulgente avec lui en vertu de cette déclaration sienne :
lorsque j'écris pour la musique, la dernière chose dont je me
préoccupe c'est de mon point de vue. Je me soucie des interprètes,
je me soucie beaucoup du compositeur, et je me soucie de ce qui est
susceptible de plaire au public dans la salle ! Lequel
semblait-il voulait s'amuser franchement, en acceptant tous les
poncifs (ne sommes pas avec l'opéra-bouffe dans Marivaux)
saluts
donc, bataille avec la fermeture éclair de mon manteau (qui a
inventé les fermetures éclairs va-et-vient !)
et
surprise de ne pas trouver la navette nous attendant, se transformant
en petite inquiétude pendant les quinze minutes suivantes où notre
petit troupeau se sentait abandonné – retour – flemme –
constat que mon nouveau petit appareil de poche est tout de même
beaucoup moins bon que le gros (bien mon cher aussi) surtout pour les
prises de vue de nuit...
si
vous avez le temps (même si c'est plus enlevé que l'interprétation
que j'ai écoutée, et si cela dure une heure de moins ou un peu plus
d'une demi-heure de moins en décomptant l'entracte) un bel
enregistrement dont j'ignore une fois encore quels sont les
interprètes dont, préparant ceci, lisant un peu de l'île de la
raison, qui en effet n'a rien à voir, j'ai écouté une bonne
partie ce soir https://youtu.be/-Kmn4qfPGck
2 commentaires:
Bien content du galop que vous avez effectué pour entendre ce musicien vénitien... Il est vrai que l'art de cette époque a gardé le charme et la fraîcheur (comme pour Vivaldi, par exemple) du temps des gondoles (et non des immeubles touristiques flottant dans la lagune) d'une ville qui cherche à se défendre contre toutes les atteintes dont elle est victime.
Mais s'il ne resterait que la musique... ;-)
et Dieu sait quel a du mal (y compris, en dehors même des monuments flottants et polluants, avec les locations réservées aux touristes et l'exil forcé des vénitiens moyens
mais oui restent la musique, des fenêtres ouvragées et les Tiepolo avec leurs amis-ennemis
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