matin, bouche collée de
soif, ouvrir volets bleus dans le grommellement du mistral et
contempler les culs de deux des pots... ceux qui ne sont pas
fermement arrimés ou enfouis, trébucher par sympathie
vent dans les
pales
les efface en
tourbillon
l'image
stoppe
et leur rend
leurs formes qui n'étaient plus que virtuelles (dommage le
brouillard blanc et mouvant me plaisait)
les délicieuses
petites feuilles vertes découvrent le plaisir des secousses
et le ciel dur
nous en rendu
Noté
sur Facebook, en croquant dans un petit toast, le mur ensoleillé par
delà la fenêtre couronnant mon ordinateur : partie
avec migraine, mal aux jambes, à jeun depuis un peu plus de douze
heures, dans mistral au mieux de sa forme froid et bousculant, pour
une prise de sang en oubliant ordonnance, me suis décoincée par un
fou-rire, offert un gros chocolat chaud, suis rentrée remet courses
et charroi nourritures pour moi et la rue Pasteur à demain, la prise
de sang à jeudi mañana de mañana ?
Finalement,
le principal, aujourd'hui c'est sans doute le passage à midi, d'un
jeune homme grimpant vers moi, notre rencontre presqu'au milieu de la
volée de marches (plus près du haut en fait, bien plus près) et la
remise de trois enveloppes contenant, pour la première, deux livres
anciens de Bergounioux, l'un perdu la mort de Brune,
Une décennie durant,
le monde a mesuré cent pas et j'ai encore laissé une bonne partie
des sept années suivantes entre les murs de l'hôtel Renaissance qui
en formait le coeur.
l'autre
jamais lu, La bête faramineuse
Nous savions bien
qu'elle ne dirait pas non, qu'elle ne pourrait pas nous empêcher de
replonger dans l'eau bleutée du soir, à la porte ouverte, où elle
avait laissé la grande valise noire et la carton à chapeau pour
saluer grand-père, l'ombre indécise dans la pénombre du vestibule.
Dans
une enveloppe cartonnée comme celles d'Amazon, tout petit, tout
dense, tout élégant comme toujours avec les Editions Allia, et en
rapport, puisqu'il y est cité, avec le premier tome de ce qui
nous soulève de Georges Didi-Huberman dans lequel j'avance
lentement, Pour une critique de la violence de Walter Benjamin
On peut décrire la
tâche d'une critique de la violence comme la présentation de son
rapport au droit et à la justice.
Et,
presqu'enfin, dans une grande enveloppe métallisée et un papier
bulle rouge ceinturé de noir, un grand livre plat, traversé d'un
petit zodiac ou similaire (enfin un semi-rigide) avec quelques traits
pour indiquer l'eau qu'il franchit, portant sur la quatrième page de
couverture en grands caractères noirs des miradors et des phares,
un long poème, titré (à l'intérieur) Naufrages de
Beata Raoul, édité par Abrüpt
«signal : 1»,
«navire :
saudade»
«chavire : [
14.883571,
-20.492766»
J'ai
dit presque, parce qu'à deux heures un gars baraqué à grimpé
toutes les marches en cinq ou six bonds pour me remettre, un peu plus
épais mais encore plus petit que le Benjamin, un livre jaune
Verdier, Nos cabanes de Marielle Macé
Au milieu de la zone à
défendre de Notre-Dame-des-Landes, un lieu-dit porte ce nom, et
continue de le porter malgré les destructions et les délogements :
La Noue ; et
plusieurs autres, un peu plus loin (mais c'est le même mot) :
La Grande Nohe, La Petite Noë,
La Noë Verte.
Et
j'espère que le minuscule défi consistant à citer la première
phrase de chacun de ces livres n'est pas pendable.
6 commentaires:
la vie petite-grande passe au plus profond de vous
en tout cas le réel joue de tous les trucs infimes pour m'éviter de m'ennuyer (entre dix heures et maintenant une connexion qui faisait du yoyo)
Essai
réussi - peuple un peu mon désert
ZAD, on n'en parle plus....
Maintenant, les initiales en vogue... c'est ADP.
Le Maire, matamore lisse, gère bien les affaires du pays, mais le VRP Macron a l'air de le surpasser question Airbus...
Profitez bien de ce beau ciel ! :-)
ils me fatiguent… qu'ils vendent et détruisent tranquillement sans faire de grands discours moralisateurs et mensongers
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