Le ciel était
mort,
les pierres
des églises,
des anciens
remparts,
attendaient
la caresse
du soleil et
des ombres
ai marché
entre pensées remâchées et attente résignée de la pluie qui
n'est pas venue.
Avec des
hésitations le soleil dans l'après-mdi s'est fait promesse puis un
peu davantage, Brigetoun elle ne s'intéressait guère à Paumée,
alors pour rester dans les images grises elle recopie un texte que
les cosaques des frontières ont publié
http://lescosaquesdesfrontieres.com
et la photo très morne qui l'accompagnait.
Le trou
En longeant la
muraille il avait, chaque fois ou presque, avec plus ou moins de
distraction, l'oeil attiré par ce trou, un peu sous le sommet, qui
révélait le vide existant entre les deux murs qui la constituaient.
En longeant la muraille en vague ennui, lorsqu'il n'était pas pressé
par son but, il y accrochait une vague curiosité et des rêveries.
Et peu à peu il se sentait appelé par cet oeil obscur.
Il a cherché,
il a trouvé un peu plus loin – n'y avait jamais prêté attention
– des marches, ou plutôt des saillants espacés, un peu dégradés,
rappel d'un semblant d’escalier ancien... ne manquaient que les
trois échelons les plus bas. Un jour où il était vacant, un
dimanche ou un jour de fête, il s'est arrêté sous les saillants,
il a mesuré de l'oeil la hauteur à franchir, a tenté d'évaluer la
taille des appuis, a vérifié qu'il n'y avait trace de passant, même
lointain, à droite ou à gauche, a entrepris de grimper.
Est arrivé au
sommet, s'est dressé sur les dalles appuyées sur les deux murs –
et peut-être sur un remplissage caché – est resté en
contemplation sur la campagne, les champs, qui s'étendaient au delà
et puis sur les maisons plus ou moins dégradées de la ville. Il a
pensé que si elle revivait, il faudrait établir un escalier
confortable, en utilisant des pierres provenant de la carrière,
abandonnée ou non, qui avait servi au temps jadis à l'édification
de ce rempart, pour faire de ce cheminement, après en avoir contrôlé
la solidité, un attrait pour des touristes, une ressource.
Et il a avancé,
constatant avec plaisir que la largeur du chemin était exactement
adaptée à une marche confortable et assurée, même si un croisement
devait être un peu acrobatique sans être impossible – c'était
bien un chemin de ronde – ce mot, en s'imposant l'a fait sourire de
ravissement, éveillant des traces de souvenirs de ces histoires q'il
se racontait au temps des genoux couronnés et de la voix de canard
enroué.
Il s'est arrêté
au bord du trou... un escalier, en bien meilleur état de
conservation, y plongeait, mais rien ne permettait de le franchir
pour rejoindre le chemin au delà et il s'est interrogé un instant
sur ce manque, ne pouvant croire qu'il avait toujours été, qu'il
faisait partie du projet d'origine, comme semblaient l'être ces larges
marches sans rebords qui descendaient à travers la pénombre vers
l'obscurité.
Il a commencé
la descente, tâtant précautionneusement du pied, levant la tête au
risque de trébucher pour que ses yeux restent accrochés à la
lumière, longuement, jusqu'à sentir qu'il avait atteint un sol, a
regardé, n'a vu que des murs effacés par l'ombre, a deviné une
salle rectangulaire dans laquelle s'ouvrait, du côté de la
campagne, une ouverture sur le noir. À côté de la dernière marche
s'alignaient contre le mur une série de pierres sur le devant
desquelles se devinaient vaguement des traces de sculpture. S'est mis
à quatre pattes, a tâté, a senti sous ses doigts se dessiner un
âne ou un cheval attelé à une carriole, s'est assis sur la pierre
en souriant aux images anciennes qui lui venaient, et s'est, comme
dans ses après-midi d'enfant solitaire, appliqué à se raconter des
histoires. Mais l'âge l'avait abîmé, elles se détruisaient
presque instantanément, n'avaient que le temps d'un petit élan, il
n'y croyait plus assez. Ont été remplacées par ces pensées
maudites qu'il voulait justement fuir. Alors il a entrepris de
remonter vers la lumière réverbérée par les pierres, là-haut.
8 commentaires:
pas mal tout ça (pan dans la paumitude)
ouille dit la paumitude
Il y a toujours des trous, des p'tits trous, encore des p'tits trous (parfois dans notre mémoire)... :-)
Le trou, vertige devant la fuite du temps. Ces réminiscences, même fugaces, béances du passé sont à la fois douloureuses et doucereuses, parties intégrantes du vivant. Beau texte.
La photo n°3 est un petit bijou
Dominique, la tête penchée en me lavant les cheveux, là, tout de suite, je suivais les sols dans ma mémoire pour l'atelier du tiers livre… je tente de les garder avant que s'effacent (quoique, il y en a tant, plus encore que de trous)
Godart merci… quant aux trous dans le passé en ai tant que j'ai du mal à situer les ilots de mémoire et me perds dans la chronologie
Claudine ce gros bouton qui m'interrogeai, et qui est en fait un des seuls vestiges des remparts du 12ème sièle, ceux que suivent la rue Joseph Vernet et les rues des Lices etc… à l'intérieur des remparts actuels
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