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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 19, 2019

Avignon – jour 14 – Le Pontet à Villeneuve pour Macbeth et nada mas

attendre bus à 10 heures devant la porte de l'Oulle, marcher tranquillement pour le plaisir dans les rues de Villeneuve puisque me sentais en avance
et déboucher, à la Chartreuse, dans le grand cloître Saint Jean pour buter sur des spectateurs commençant à plonger vers le grand tinel, m'en étonner et me voir conformer que l'on entrait déjà par un responsable qui paternellement (enfin ce qui correspond à paternellement) m'a incité à descendre, écartant ceux qui se présentaient et s'écartaient gentiment malgré mes protestations et malgré les protestations virulentes venues de plus loin (ai constaté à ce moment avec confusion, confusion qu'une jeune voisine a prétendu idiote) qu'une longue file s'étendait le long du bâtiment...
Deux images de la disposition du plateau et de ce mur qui, ne sais trop pourquoi, me fait penser à Pasolini, Je n'ai, droit à l'image bien compréhensible s'imposant, aucune image, ni publiée par le festival, ni à plus forte raison prise par moi, du spectacle que venais voir, un Macbeth, joué par huit prisonniers du Centre pénitentiaire du Pontet, adapté et dirigé par Olivier Py qui l'a rebaptisé Macbeth philosophe, il s'en explique dans cette vidéo (dans laquelle lui-même et Enzo Verdet, responsable de l'atelier théâtre de la prison évoquent le travail avec les prisonniers en général et plus précisément pour ce spectacle – nous ne voyons pas exactement la même distribution que pour la première sur place à cause des autorisations de sortie)


présentation Macbeth est hantée par le désir du pouvoir, marquée du sceau de la destruction des valeurs humanistes et progresse jusqu'aux crimes les plus atroces. Adaptée par le metteur en scène dans un souci de métrique comme un livret d'opéra, la pièce avance sans relâche, jouée par huit détenus du Centre pénitentiaire Avignon-Le Pontet qui éprouvent leur corps à la parole. Olivier Py révèle d'une lumière noire la langue hautement poétique de Shakespeare. En jouissant d'exercer sans partage leur pouvoir, Macbeth et Lady Macbeth entrent dans un processus sans retour. Par sa folie que rien ne diminue, le tyran interroge le monde et en devient poète. Un poète amoureux du mal. Une oeuvre essentielle, violente, sauvage, qui interroge la notion de destin, l'assouvissement des désirs, l'écrasement de toute résistance.
Alors : la saveur, en entrée, de l'accent des trois sorcières baraquées ça c'est pour le petit côté mais ça a sa saveur introductive, une des qualités du spectacle tient à la franchise avec laquelle s'impose la convention théâtrale, comme lorsque nous émeut l'homme au crâne rasé et aux épaules fortement musclé qui joue Lady Macbeth (comme il jouait Ismène), un très très bon (à mon avis) Macbeth plutôt mince comme un démon, une évidence de la violence, une prise en charge des rôles... et un effet dont nous nous sommes demandés un moment s'il était voulu, qui s'est prolongé en rendant difficile la compréhension du texte lorsqu'une voix a retenti nous demandant de nous diriger calmement vers les sorties, avant qu'une sirène au son mat mais fort s'installe, se prolonge... les acteurs ont tenu dix minutes environ, sont sortis sous nos applaudissements... un moment et dans le calme revenu Macbeth a repris sa tirade de défi au sort, avant que cela recommence... et que cette fois nous nous regardions avec la certitude que cela ne faisait pas partie du spectacle, contrairement aux fumigènes pourtant pas si forts qui accompagnaient ces quasi remords comme d'autres moments dans l'action (les sorcières, le meurtre nocturne...) arrêt jusqu'à l'épuisement de la sirène, venue d'une responsable de la Chartreuse pour expliquer que celle-ci en tant que monument historique est excessivement susceptible et n'aime pas qu'on l'enfume... Nous avons donc repris et terminé le spectacle en prohibant les fumigènes (mais je me demande si la même chose s'était passée lors des deux représentations du 17)
Remonter vers la lumière, la chaleur des rues de Villeneuve, et en attendant le bus ai acheté deux courgettes vert clair qui se sont révélés de piètre qualité...
Mais honte à moi, me suis un tantinet effondrée, carcasse un peu (toujours cette sacrée toux et du flou dans les jambes en allant vers les containers des remparts) volonté bien davantage et, tant pis si du coup je n'aurai sans doute pas assez marché aujourd'hui, tant pis surtout si je le regrette fortement parce que ce spectacle m'avait tenté lorsque j'ai pris un billet, n'ai pas eu envie, cela me semblait inutile, bizarre, de repartir un peu après neuf heures ce soir pour aller aux Carmes voir/écouter les trombones de La Havane de Rimini Protokoll https://www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2019/granma-les-trombones-de-la-havane – je préfère me retaper un peu pour demain (Vedène, là l'envie est grande, très, et la cour d'honneur, là suis perplexe un peu)
Par contre, comme je vois ce soir, que contrairement à ce qui était dit, le site du festival publie quatre photos de Macbeth (sans doute d'acteurs y ayant consenti) prises par Christophe Raynaud de Lage, je vous présente le couple Macbeth (Madame Macbeth au fond)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aurais aimé et le lieu plusieurs fois visite .. prends soin de toi ..jeune fille intrépide

Brigetoun a dit…

vais être très Villeneuve cette année (ou plutôt assez) en principe un concert dimanche soir (et je devis y aller le jour où j'ai montré bobos au petit toubib (il semble que pas perdu beaucoup)

Claudine a dit…

ah oui merci l'Anonyme qui a écrit "jeune fille intrépide", c'est tout Brigetoun ça !

Brigetoun a dit…

tout sauf jeune et encore moins intrépide