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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juillet 20, 2019

Avignon – jour 15 – des out... des danseurs, pas que

suis partie un peu après une heure dans des rues où les affiches se raréfient (un peu) et la chaleur remonte
vers la gare routière, la navette pour Vedène pour assister à Outside de Kirill Serebrennikov et vais être consensuelle (décidément... à propos mon voisin de premier rang m'a fait regretter un peu, mais tant pis, mon renoncement d'hier soir) l'ai aimé (petite réserve personnelle, j'ai trouvé juste un chouya trop longue une des pourtant fort belles séance de photos par Ren Hang.
Sur le programme
« La vie est un mensonge. La vérité est un mensonge. Quand je photographie, je suis nu...» Ren Hang
Dehors. Des corps. Espiègles, distants, décomplexés, désinvoltes. Nus. Fenêtres ouvertes sur les toits de la ville. L'artiste chinois Ren Hang photographiait l'urbain, la nature aussi, dévêtant les corps comme des paysages stylisés et oniriques. Avec tendresse, humour ou détachement, il sublimait la grâce d'une jeunesse chinoise insoumise, belle, libre. Ses poèmes, plus sombres, sont empreints de sexe et de solitude, d'amour et de mort. Une vie pulvérisée, persécutée, fragile et mélancolique. Une trop brève existence qui a bouleversé le metteur en scène Kirill Serebrennikov. Deux artistes dont les histoires personnelles et les oeuvres se font écho. Censurés, attaqués, ils ont pourtant créé un art libre qui leur ressemble, qui questionne l'identité, la sexualité, l'individu dans son environnement. Un art qui provoque, bouscule, dérange. Cru, poétique, insolent, il met à mal la morale dominante et le totalitarisme. Une arme nécessaire quand il s'agit de recouvrer la liberté d'expression...
les photos sont comme d'habitude de Christophe Raynaud de Lage et proviennent du site du festival
Outre ce qui est rappelé à peu près partout comme chez Fabienne Darge pour le Monde https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/07/17/kirill-serebrennikov-s-evade-en-beaute-au-festival-d-avignon_5490490_3246.html il y a, au début, le moment où tous les gestes de celui qui joue Kirill Serebrennikov, avant et pendant l'intrusion brutale et grotesque d'agents de la sécurité ou on ne sait quoi, sont doublés ou presque doublés par son ombre (un danseur gainé de noir) – beaucoup aussi le troisième artiste entravé, un danseur que l'on a forcé à se faire un gros cul, de grosses jambes, pour que le public vienne applaudir son élan intérieur, digne d'un successeur de Noureev, ou l'idée de cet élan mais que lui ne puisse s'envoler, la musique et notamment la voix du faux Kirill, la tendresse, la douceur des nus jouant avec les fleurs, et la dernière image qui invite des lucioles, minuscules lumières nichées au creux des mains des danseurs que la nuit submerge
applaudissements, quatre saluts
retour dans l'antre... vaquer un peu, repos un peu, se changer
et partir pour ce qui sera finalement mon seul passage dans la cour d'honneur cette année et une pas très bonne place (pas très)
pour Outwing the devill de Akram Khan que mon autre voisine à Vedène, la même que pour l'Orestie, a beaucoup aimé hier soir (si ce n'est qu'un des danseurs s'est blessé, remplacé maintenant par le répétiteur qui a travaillé le rôle en urgence et que nous avons ovationné)
En cherchant à maîtriser la course folle du temps et à dompter la nature, les hommes semblent se mesurer aux dieux dans un effort vain pour tromper la mort et en oublient leur responsabilité de « transmetteurs ». Par leur désir d'immortalité, ils tentent de « se jouer du Diable ». Victimes et complices d'un monde qui épuise ses ressources trop inégalement réparties, nos sociétés évoluent dans une ambivalence entre clair et obscur, entre savoir et oubli, entre force de création et pouvoir de destruction. Sur le plateau, le chorégraphe britannique d'origine bangladaise, Akram Khan, convoque six danseurs qui, par leur diversité d'âge, de mémoire et d'histoire, deviennent les acteurs d'un rite essentiel et collectif. Danse et musique délivrent un message universel d'alerte sur la condition humaine, sur l'épuisement de la terre, dans une puissante exhortation au partage.
Comme les photos de Christophe Raynaud de Lage, fidèles à ce que nous voyions, sont toutes très belles, eu du mal à en choisir trois.
Et le public était bien de cet avis qui debout, criait bravo et ne voulait pas mettre fin aux applaudissements

avant de se décider à se disperser dans la nuit


4 commentaires:

Anonyme a dit…

Et pour terminer cette belle image des voûtes le lieu en plus est si mythique

Brigetoun a dit…

et le mur respecté là

Claudine a dit…

Hier soir on a pensé à vous parce que le site de notre télé locale disait que le spectacle Outwitting the Devil avait été annullé sur ordre du metteur en scène qui s'était fait la même blessure au tendon d'Achille six ans auparavant

RTL.lu >> https://www.rtl.lu/kultur/news/a/1378683.html

Brigetoun a dit…

Claudine, je ne sais pas d'où ils tenaient ça parce que ma voisine de siège l'après midi qui était présente le soir de la blessure (la veille) savait déjà que le danseur (qui était assis dans le public et a été lui aussi ovationné) serait remplacé par le répétiteur (gris boulot pour ce dernier)