commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, juillet 21, 2019

Avignon – jour 16 – bonne marche et Alice je ne sais pas

Matin emmener deux draps jusque chez blanchisseur, revenir avec quatre draps, deux robes, une jupe - une des robes à re-repasser) et avancer dans ma petite sociologie de la canne, qui veut qu'il y ait fraternité discrète, ou non et ceci dans les cas pas vraiment souhaitable, entre les porteurs-portés par canne, que dans un théâtre, une salle d'exposition, certains commerces elle déclenche une courtoisie extrême, entachée souvent chez les jeunes-femmes d'un peu trop d'attention maternelle pour la pauvre créature diminuée et perdue devant la vie, mais que, sauf exceptions délicates, il y a des gens ainsi, portée avec une robe de lin un peu froissée, un jean, une vieille jupe et surtout un cabas, un couffin, une housse de vêtement cela va du regard légèrement méprisant à un rien de rudesse indifférente (en fait c'est si peu marqué que cela reste éventuellement pratique ou plutôt comique)
Je devais aller à la FabricA à six heures pour voir Lewis versus Alice de Macha Makeïeff avec la résolution de ne pas tenir compte de la déception générale, mais auparavant suis partie en bon gros périple vers le point off de la porte Saint Michel, longeant affiches restantes, files d'attente,
et puis munie d'une belle feuille me tenant lieu de carte pour les spectacles off des derniers jours (mais je pense ce soir que vais faire un break, rejoindre la grande poste, un bus qui m'a presque aussitôt déposée devant les peupliers de Giéra et la FabricA.
Je reprends la présentation du spectacle sur le site (et trois des photos de Christophe Raynaud de Lage qui vous donneront une faible idée de mes difficultés pour la suite)
Qui du public est au clair sur Lewis ? Et qui des spectateurs croit comprendre Alice ? Avec Lewis versus Alice, Macha Makeïeff entre dans l'univers fantastique de l'immense écrivain britannique et approche le psychisme de ce poète énigmatique, indocile avec les conventions victoriennes, collectionneur bizarre, excentrique clergyman d'Oxford, photographe, logicien, spirite, célébré par les Surréalistes...Sa rêverie nous plonge dans les contradictions d'un monde trouble, où tout fluctue, se traverse et s'inverse avec humour et fragilité. Parce que « chez Lewis Carroll tout est mot, et n'est que ça, ce n'est pas dramatique, cela reste de l'ordre de la conversation dans un rêve. Cela “ se dit ” puis disparaît... » Avec la musique pop gothique, les sons et les voix d'ailleurs, le spectateur est mis à l'épreuve du surnaturel : un décor  et son envers, des personnages qui apparaissent, la pénombre et les éclats du rêve,  des jeux de langues française et anglaise... Des mondes superposés et en  miroir à l'image de Lewis-Alice qui aimait tant contredire la cruauté du réel.


Alors que dire ? Que, comme l'avais lu je suppose qu'elle est passée un peu à côté avec cette explication en partie psychologique, qu'Alice relève davantage de la logique absurde que du surnaturel d'après ce que j'en ai compris... mais que les images sont souvent belles, qu'il y a des sourires que j'ai esquissé sans avoir le temps de m'y attarder, et que la musique, souvent présente, était doublement la bienvenue parce que le chef des tee-shirt rouge m'a trouvé une place au premier rang (savait-il ou non ce qu'il faisait) à côté d'un homme assez imposant, un peu tassé, que nous avons échangé quelques mots aimables et qu'au moment où le noir se faisait il s'est collé contre moi pour me demander d'être ses yeux et de lui murmurer ce qui se passait sur scène... et bien pour être franche même avec quelqu'un d'aimé, de très sympathique, ce qui n'était pas vraiment le cas, même et encore davantage pour le plaisir d'aider, la tâche était tout sauf aisée et  du coup suis bien incapable de dire ce que j'ai pensé de la pièce... si ce n'est mon léger remords parce que, quelques minutes avant la fin, à la troisième allusion à la chasse au Snark, fort allusive justement  j'ai chuchoté : «désolée, j'ai mal» (ce qui était en grande partie vrai, parce que le siège était passablement remuant ce qui ne me vaut rien) et me suis éclipsée,

et sans attendre le bus suis rentrée, totalement hors service en arrivant, très fière de la durée de ma marche, un peu moins de mon manque de vraie sympathie et petit sursaut d'égoïsme et de l'imperfection certaine de ma version orale des images...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh!!!j'imagine la situation avec ce voisin pressant ..donc tu es partie rapidement désolée mais l'absurde Alice ..etait complice tout une histoire à vous deux 😃 belle marche pour aération des esprits contradictoires Bravo

Brigetoun a dit…

pas si rapidement tout de même (l y a devoir d'assistance évident) j'ai tenu pas tour à fait deux heures mais sans doute sans y mettre tendresse juste attention forcément maladroite parce que c'était vraiment difficile (peinais à comprendre moi même parfois)

Claudine a dit…

dernier épisode qui rentre dans votre sociologie de la canne (que j'expérimente du côté luxembourgeois)

Brigetoun a dit…

salut ô soeur !