second réveil à six
heures aux sons de grognements vagabondant dans le ciel et d'une
courte et forte averse de grêlons
départ sous le
ciel que le bleu gagnait, longeant des murs dégarnis, marchant sur
une bouillie de papier et carton, croyant sentir petite liesse et
encourageant ceux qui entreprenaient de remplir les vides des murs
d'affiche (une bourrasque de vent et courte averse en début
d'après-midi aura raison de ce qui n'es pas fixé en partie haute et
partie basse)
vers le Lycée Saint Joseph et le jardin de la vierge
pour le premier des programmes de deux courtes formes montées par
des duos (cette année cela ne s'appelle plus «sujets à vif» mais
«indiscipline – mot qui s'était déjà infiltré par
l'intermédiaire des belges – vive le sujet» mais qui correspondent toujours peu ou prou à la même formule (et cela fait partie depuis
le début de mes plus fortes attentes) qui sont toujours coproduits par
la SACD et le Festival et qui, merveilleuse surprise – je me
demandais comment nous surmonterions son absence (à peine ironique)
se déroule encore cette année sous la protection de notre ange
gardien Jean-Philippe (navrée je ne connais que le prénom) qui
après les adieux que nous luis avions adressés l'année dernière
assure son nouveau dernier festival.
Ambiance courtoise et même
détendue dans le couloir en attendant, et puis alors qu'un couple de
grands quadra à l'air vaguement et artificiellement baroudeurs dont
l'un au moins était anglais et dont je ne savais s'ils étaient
légèrement agaçants ou libres et sympathiques me laissait
gentiment le premier rang (deux petites vieilles encadrant le preneur
de son cameraman du festival) et s'installait derrière moi, ce
fut le début d'une comédie qui aurait pu être vaguement gênante
mais qui par la grâce de la bonne humeur et de la simplicité de
l'intéressé fut parfaitement drôle sans que les rires soient
entachés de quelque façon que ce soit, lorsque, par confort
personnel, il a enlevé la jambe (mollet) artificielle que personne
n'avait devinée et a perdu sous le début du gradin des éléments
de la fixation ce qui a entraîné une chasse au trésor attentive et
joyeuse (finalement ils furent retrouvés dans son chapeau ce qui me
l'a rendu encore plus admirable et sympathique)
et les deux courtes pièces -- les photos proviennent du site du festival -- ont tenu le coup (surtout la seconde)
d'abord
ils se jettent dans des endroits où on ne peut les trouver ainsi
résumé sur le programme
C'est une forêt, ou un
désert, ou un marais. Un lieu où les équipements sont partis en
fumée. Pendant et après le désastre, grâce entre autres à la
décomposition des racines, la vie est toujours là.
avec
le charme de leurs courtes conversations d'une banalité parfaite,
Mehdi-Georges Lahlou – (Les Sables
d'Olonnes, 1983), plasticien et artiste de la performance,
franco-marocain, vivant et travaillant aujourd'hui entre Bruxelles,
Paris et Maastricht – organisant avec des touffes d'alfa des
plantes en pots... etc un espace qui pourrait être de vacances,
avant de modifier le cadre et l'ambiance pendant que Marie Payen avec
la maladresse, le léger égarement, d'une femme aux grandes idées,
légèrement dépassée par les évènements mais prête chaque fois
à s'adapter, tâtonne avec les mots pour arriver à formuler peu à
peu les phrases rendant compte de ce que doit être leur attitude.
Et puis, après le
nettoyage du plateau, le plaisir, unissant beauté et comique de
situations Axis mundi de
Anne Nguyen (danseuse et chorégraphe autodidacte qui s'inspire des
sciences et des arts martiaux, mêlant selon le programme la
virtuosité du hip-hop à une écriture épurée) et Elise Vigneron
(formée aux arts plastiques, au cirque, puis à la marionnette)
beauté
formelle donc dont le résumé ne peut donner idée qu'à force
d'imagination... vous laisse faire Dans
un dispositif plastique évolutif et éphémère fait de glace,
breakeuse et marionnettiste questionnent la norme géométrique et sa
destruction. La chaleur libère la matière, le corps-statue
s'élargit au cosmos. Un univers où l'équilibre est sans cesse
remis en jeu, sur fond de musique techno.
et
après une courte sieste, enfiler robe et repartir, tout près du
Jardin de la Vierge pour assister au théâtre des Halles, sous le
chapiteau, à l'une des trois pièces de Valetti que Timar a choisi
de mettre en scène pour ce festival (auxquelles s'ajoutent des
lectures et rencontres) – ne pouvant toutes les voir mais tenant à
profiter au moins de l'une j'avais choisie celle dont l'horaire m'était le
plus facile, A plein gaz, interprétée par Nicolas Geny
le
teaser (mais j'ai préféré... murissement et enchaînement, ce que
j'ai entendu)
et
la note d'Alain Timar
Que ça saute ! Ou
quand un homme décide d’entrer par effraction dans un théâtre
pour témoigner d’un parcours de vie… sous la menace d’une
bouteille de gaz !
Le personnage est excentrique, extravagant, inquiétant, cynique par moments mais terriblement attachant. Il en aura traversé des histoires, il en aura subi des tourments, pris dans l’engrenage des évènements qui s’enchaînent au quotidien.
Le personnage est excentrique, extravagant, inquiétant, cynique par moments mais terriblement attachant. Il en aura traversé des histoires, il en aura subi des tourments, pris dans l’engrenage des évènements qui s’enchaînent au quotidien.
C’est un homme
cabossé qui nous parle : de ses peines, de ses joies, qui nous fait
rire et pleurer de sa réalité et de ses affabulations. Il mène un
combat pour continuer à vivre, quitte à inventer au-delà du
raisonnable.
Une imagination et une truculence qui ne sont pas sans rappeler Mangeclous, le célèbre personnage du roman d’Albert Cohen, mais avec le désespoir en plus.
La vie l’a-t-elle malmené ou bien a-t-il malmené sa vie ? Qu’importe car cette tragédie et comédie d’une vie ordinaire nous trouble, nous questionne et nous touche, non pas par l’émotion qu’elle entraîne mais par l’image de la société qu’elle renvoie. AT
Une imagination et une truculence qui ne sont pas sans rappeler Mangeclous, le célèbre personnage du roman d’Albert Cohen, mais avec le désespoir en plus.
La vie l’a-t-elle malmené ou bien a-t-il malmené sa vie ? Qu’importe car cette tragédie et comédie d’une vie ordinaire nous trouble, nous questionne et nous touche, non pas par l’émotion qu’elle entraîne mais par l’image de la société qu’elle renvoie. AT
sortie
avec envie de continuer un peu sur le même chemin (la façon dont le
théâtre au moyen de légères distorsions rend compte du réel),
alors, parce que j'avais remarqué que cela se combinait assez bien
au point de vue horaire et parce que j'aime aller au moins une fois
chaque année à la Chapelle du verbe incarné, ai parcouru les
quelques centaines de mètres qui séparent les deux théâtres,
ai fait un tour dans la galerie provisoire à côté du Lycée Saint Joseph pour regarder les toiles de Sylvie Séma-Glissant https://www.avignonleoff.com/programme/2019/les-traversants-de-sylvie-sema-glissant-s27246/
ai fait un tour dans la galerie provisoire à côté du Lycée Saint Joseph pour regarder les toiles de Sylvie Séma-Glissant https://www.avignonleoff.com/programme/2019/les-traversants-de-sylvie-sema-glissant-s27246/
et
puis ai fait la queue, en face du Lycée pour assister à Tous
mes rêves partent de la Gare d'Austerlitz de
Mohamed Kacimi, monté par le Studio-Théâtre de Stains (qui a deux
autres spectacles dans le off) dans une mise en scène de sa
fondatrice Marjorie Nakache (également actrice)
Dans une maison
d’arrêt, cinq femmes se retrouvent tous les jours à bibliothèque.
Un soir de Noël, débarque une primo-arrivante Frida, arrêtée pour
l’enlèvement de sa fille. Elle a été dénoncée au moment où
elle achetait pour celle-ci la pièce de Musset On ne badine pas avec
l’amour. Confrontée soudain à la réalité de l’enfermement,
Frida veut mourir. Pour « s’évader », les autres
détenues lui proposent de jouer une scène de la pièce.
Pièce
qui, au delà de ce thème de l'évasion par le refus et
l'imagination, est pleine de petites notations sur ce qu'est la vie
des prisonnières (sans entrer dans tous les détails féminins)
ai
trouvé sur YouTube un teaser
et
cette courte vidéo du retour des actrices après une représentation
à la prison pour femmes de Fleury-Mérogis
en
gardant à l'esprit qu'il y a sans doute une petite part d'illusion
née du désir réciproque des détenues, de la troupe et des
auteurs..
pour
moi par moment un petit sentiment d'irréalité face aux minuscules
facilités dont semble disposer le groupe, la vérification que tous
les cas imaginables et fortement émouvants sont représentés, mais
en même temps le sentiment que ce n'est pas gênant, que la fable
englobe bien le côté documentaire, la jouissance de quelques
trouvailles, formules, comme des bonbons discrètement distribués...
pas un chef d'oeuvre, un très beau travail, une émotion, une
fugitive communion
Et
la conclusion que petite vieille n'avait plus qu'à rentrer (sera
sage demain, un spectacle désiré et puis cheveux, repassage, repos
etc.. ) et moins éprouvante pour les dévoués passants
11 commentaires:
Le festival plein gaz, c'est parti....
Pierre, merci
et donc, sourire, j'appuie sur freins pour festival et internet (antre et carcasse ont besoin de moi)
L'humour et la dérision est le plus jouissif d'un spectacle tu choisis bien Bravo Merci AA
Suis toujours anonyme sur ma tablette hier grosse crise tout mon article sur les mangas a sauté impossible de le récupérer. ..maudit ordinateur pourtant récent
Quatre étapes en un jour : vous voulez concurrencer le Tour de France ? :-)
épatant de vous suivre
oh Arlette suis navrée pour toi ( (ai vu passer le titre, n'y avait rien, ai pensé que tu avais changé d'idée ou voulais le perfectionner
Dominique, ils font aussi bien ?
Claudine, merci
Quel régal de cheminer avec toi :-))))
heureusement pour toi que ce n'est pas vraiment, je m'appuierai sur toi et puis j'entreprendrais de fouiller dans le sac et tu te retrouverais chargée de mon poids, d'un éventail, d'un brumisateur, d'un kobo à la batterie à plat, d'un ou deux appareils photos avant que je triomphe en sortant ma carte bleue et le fond d'un sac de bonbons
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