Petite vieille se jugeant
réparée, en gros, en opération plaisir (en étais pas certaine, ça
a plutôt marché)
départ sous un ciel
majoritairement bleu et dans un vent plein de foucades qui
rafraîchissait nettement les rues vers la Collection Lambert
Un désir refoulé pour le
moment de retrouver, connues ou non les oeuvres exposées cet été,
un petit recul devant la très chic file d'attente, mettre les pieds
en dedans, me dire rester ou non et voir la file s'ébranler avec
courtoisie grande
au sous-sol un bref coup
d'oeil en traversant la zone réservée à la sélection Suisse, et
au collectif A normal working day
http://www.selectionsuisse.ch/fr/programmation-2019/various-days-36
et
m'installer dans un confortable fauteuil rouge vers le fond de
l'amphithéâtre pour assister dans le cadre du in à une production
du Théâtre Vidy : Phèdre ! de
François Gremaud, interprété par Romain Daroles
Ce Phèdre
! de
Racine pourrait avoir en sous-titre : conférence espiègle et
insolite. La salle de spectacle devient salle de cours, et nous,
devant un Romain Daroles en jeune professeur exalté qui veut nous
transmettre sa passion ardente pour Phèdre, nous rions. Seul sur
scène, armé d'un livre, le comédien campe tous les personnages et
fait revivre sous nos yeux la force des passions à l'oeuvre dans la
pièce. Habité d'un enthousiasme communicatif pour la langue
classique, il retrace d'une verve cocasse la descendance mythologique
des personnages, démêle l'intrigue foisonnante, déchiffre la
beauté merveilleuse des alexandrins... Ajouté au titre, le point
d'exclamation – ou point d'« admiration » comme il était appelé
à l'époque – vient marquer l'émerveillement du metteur en scène
et de l'interprète et leur amour pour un théâtre toujours aussi
vivant. Tout en humour, François Gremaud coupe le mal « à la
Racine » et fait de cette grande tragédie classique une odyssée
moderne et joyeuse. Le drame qui se noue est, « en vers » et contre
toute attente, une ode à la vie, un hymne à la joie.
Interviennent la saveur et les règles de l'alexandrin, un humour d'Almanach Vermot surtout au début, un rappel de la mythologie et des dynasties mêlant dieux, héros et humains, un joli talent de mime très codifié (les codes expliqués peu à peu pour faciliter l'identification des personnages) une Œnone venue du Panier ou du port de Marseille etc... des rires un peu hésitants au début, francs à en pleurer presque, peu à peu, et une durée prévue de 1 heure 30 pulvérisée allègrement
Interviennent la saveur et les règles de l'alexandrin, un humour d'Almanach Vermot surtout au début, un rappel de la mythologie et des dynasties mêlant dieux, héros et humains, un joli talent de mime très codifié (les codes expliqués peu à peu pour faciliter l'identification des personnages) une Œnone venue du Panier ou du port de Marseille etc... des rires un peu hésitants au début, francs à en pleurer presque, peu à peu, et une durée prévue de 1 heure 30 pulvérisée allègrement
Retour
déjeuner,
sieste profonde (passe ma vie à dormir)
pour un spectacle qui me tentait, même s'il semble que l'on n'en parle guère, Mutiple-s de Salia Sanou (Ouagadougou) – la dernière a lieu demain… (photos de Christophe Raynaud de Lage)
« Qui
es-tu, toi, Salia Sanou ? Qui es-tu, toi, le danseur, le
déraciné ? Qui es-tu ? » Avec Multiple-s,
Salia Sanou a cherché sa voix intérieure, s'est mis au pied de ses
questions trop longtemps évitées. Chercher donc, répondre aussi et
surtout partager. Jamais seul, dira-t-il, mais au contraire dans le
dialogue avec des figures chères. En trois duos successifs, à la
rencontre de l'écrivaine Nancy Huston, la danseuse et pédagogue
Germaine Acogny et le musicien David Babin alias Babx, l'artiste
burkinabé crée plus que des face à face. Une alliance, un alliage
entre les danses et les paroles, les engagements des corps et les
rythmes intérieurs….
cela commence par
beaucoup de vous avec une femme merveilleuse, Germaine Acogny
(72 ans et une canne comme troisième jambe – mais pas tout le
temps) qui fut son professeur – pour danser et dire la mémoire, la
transmission, les différentes danses leurs dissemblances et leur
parenté (beau, complice, tendre, et malicieux)
un rapide enchaînement et
De vous à moi avec Nancy Huston avec laquelle il avait déjà
collaboré, elle lui a envoyé un texte, il en a retenu cinq pages
qu'il danse pendant qu'elle parle, ils échangent quelques phrases et
pas: ce qui se passe entre deux personnes, comment faire dialoguer
littérature et corps, ce que c'est que d'être dans une langue et
donc une façon de voir le monde et la vie qui ne sont pas celles de
votre naissance, le rapport avec le public aussi (le plus grave, même
s'il y a une grâce dans la tentative de danse)
et puis dans la pénombre
arrive un piano pour le troisième duo et vous serez là avec
le musicien Babx, qui a créé la musique des deux premiers duos,
décalage entre piano et Afrique, chansons romantiques et comique du
musicien et du danseur, assis sur un banc, mimant la musique...
incapable de raconter tant pis, mais c'était bien.
8 commentaires:
délicieux votre selfie!
euh...
(ah, tout me plaît) (merci Brigitte :-)))
ça m'a plu aussi (juste trajet de retour nocturne un peu on arrive, on arrive,… sourire)
oui, tout est bon
le spectacle de danse avait l'air très très beau
oui, sans rien de spectaculaire, la danse comme une conversation
Si le fond de l'air est chaud, le fond de l'œil est clair, un regard à la fois déterminé et bienveillant.
et l'oeil de Godart est indulgent
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