juron hier au souper en
réalisant que n'avais pas prêté attention... et qu'avec l'éternel
problème de la tranche de pain et du bout de fromage qui fait que
l'un manque toujours à l'autre et que la correction amène au bout
d'un moment le manque inverse, je n'avais plus pour ce jour de petite
boite en réserve pour l'un de mes médicaments, non pas vital bien
sûr, mais l'un de ces trucs indispensables même si pas toujours
suffisants au fonctionnement presque normal d'un des organes semés
sur le chemin de mes canalisations internes... et que, c'était sot
mais ainsi, ce nouveau jour qui s'ouvrait était un dimanche..
ai quitté l'idée de
fraîcheur de la nuit et m'en suis allée dans les rues un peu avant
dix heures, seulement suis fille des temps anciens où les noms des
pharmacies de garde étaient affichées sur les devantures de celles
en repos, et je suis vieille rétive à nos temps par le refus d'être
constamment reliée au monde par un téléphone.
La ville était chaude
mais s'offrait un petit souffle pour retarder l'arrivée des 30
degrés, les rares passants, habitants ou touristes, avaient l'air
frais et souriants, me suis cognée à une grille, à une autre, m'y
attendais, ai continué, ai pris une photo vaguement fleurie pour ma
malade entre deux bancs servant de lits puisqu'il en existe encore
et sur la quatrième
pharmacie, au coin de la rue des Fourbisseurs et des Corps Saints il
y avait un numéro de téléphone à appeler – ai juré
intérieurement devant ma sottise ai regardé les deux tables d'un
café et les visages détendus les entourant, ai osé... les premiers
étaient anglais et adeptes du regard interrogatif, autour de la
troisième un vieux, comme moi, un jeune couple, leur ai proposé la
lune ou davantage, le vieux m'a répondu avec un sourire ensoleillé
qu'il ne comprenait pas vraiment mais... le jeune a sorti son
téléphone, la jeune femme a baragouiné en réponse à mon
baragouin, ça a pris presque le temps de la naissance d'une amitié
et il est apparu que la pharmacie la plus proche était avenue de la
Grillade, et l'autre ouverte à quatre kilomètres de là selon la
voix enregistré avons échangé de grands gestes découragés et
rigolards et m'en suis allée.
Les lieux du in ont leur
oriflamme rouge, les théâtres provisoires dorment encore dans
l'anonymat pour la plupart mais il y a devant certains un début
d'affairement encore peu affairé
Comme les halles étaient
sur mon parcours, comme n'avais aucun besoin urgent et surtout rien
pour porter à part le petit sac de secours habituel suis quand même
entrée pour, parce que ça peut toujours servir, acheter une
bouteille d'huile de Barbentane que j'aime bien, pas uniquement à
cause de la modération relative de son prix, un bout de morue et un peu moins
d'un kilo de pommes de terre nouvelles de Camargue
M'en suis revenue, me suis
lavée les cheveux etc... ai peu lu, ai décidé qu'il était temps
de tenter le deuxième texte pour l'atelier d'été de François Bon,
ce que vais faire dès que j'en aurai fini avec ce billet, forte de
l'entrain que me donnent Rokia Taoré, Sona Jobarthé, Mamadou Sarr,
Toumani Diabaté, Fatouma Diawara etc... et avant la nuit en
viendrais avec mesure aux corvées...
6 commentaires:
"ça a pris presque le temps de la naissance d'une amitié", phrase qui vous appartient et qui explique en partie pourquoi on aime bien vous suivre.
merci !
langage universel des mains et des cœurs
mille graces Claudine de venir le soutenir un peu (suis dans le trou d'internet là)
Tu dis être timide ...moi je n'aurais pas oser Bravo enfin non mais pour la démarche AA
d"habitude je n'ose pas... sauf éventuellement en proposition d'aide, mais là ils avaient l'air si ouverts et sympathiques (et avant même que je découvre qu'ils étaient italiens, pas ces italiens bruyants de comédie, les italiens comme les aime). Par contre la timidité avait envoyé à des mille nautiques de moi mes vagues notions d'italien
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