Sur mes pas ce matin un
ciel encore d'un bleu sans fond, devant, derrière moi encore les
grosses machines faussement menaçantes,
une grande lumière, de
belles ombres dessinées mais surtout sur mes joues, contre mes pas,
pénétrant nos cous et nos épaules, un bon gros vent qui parlait de
l'hiver proche
travail satisfaisant et
rappel de l'idée d'écrire notre livre...
en fait sans doute à partir de l'expérience que, moi, je n'ai pas –
acheté un classeur pour tenter écritures communes, confrontées,
corrigées etc… on verra
et
fatigue telle que, outre la continuation des cours de Jean-Pierre
Brun sur l'économie et les technques de l a culture de l'olive dans
l'antiquité, et malgré le rangement des teeshirts les plus fins,
pour que mes mains occupées aident les idées à se préciser, j'en
reste, en ce qui concerne l'atelier de François Bon
http://www.tierslivre.net/ateliers/
au passé et je reprends ma contribution au #3 cinq fois
sur le métier
Trente deux lattes fines,
en bois clair, perforées industriellement, selon le modèle
consacré, s'amenuisent sans décor, jusqu'à ce tout petit trou,
jusqu'à la très fine barre, jusqu'à leur maintien. En attente du
poignet, du mouvement sec, de leur déploiement, de l'éclosion de ce
qu'un importateur grossiste nomme ventilateur manuel.
Un mouvement un peu trop
vif a désolidarisé la première latte celle qui, lorsqu'il est
replié, lui tient lieu de couverture et l'objet rejoint presque son
modèle, le vieux, au bois légèrement mordoré et odorant, aux
motifs plus fournis, raffinés, même s'ils sont presque aussi
stéréotypés, et dont les lattes très fines et fragiles présentent
des manques.
Trente deux lattes que
l'on déploie d'un mouvement de poignet soit un éventail, avec le
souvenir de ses trésors décrépis, plumes, soie... fragments
d'élégances très anciennes qui me faisaient rêver, et ces
quelques branches d'écaille filigranées veuves de leur habillage,
brimborions depuis longtemps disparus au point que leur souvenir
s'efface, ne revient qu'avec l'évocation d'après midi d'ennui, de
lattes de parquet, d'un tapis chinois poussiéreux.
Ces ventilateurs manuels,
qu'ils soient de papier illustré, copies ironiques des parures
d'antan, ou simple feuille pliée, programme agité, longtemps
détestés et fuis, quand, mal maniés, ils éventent moins la
personne – à mes yeux en colère forcément grasse et avachie –
qu'ils n'envoient des courants d'air non désirés sur leurs voisins.
Trente
deux lattes que l'on déploie, avec lesquelles on joue, retrouvailles
utiles qui accompagnent la canne mais, malgré leur piètre qualité,
y ajoutent un petit sourire, le souvenir de l'enfance, des histoires
qu'on se raconte et de l'admiration et l'agacement devant ce modèle
critiqué, la grand-mère.
6 commentaires:
Un virage à négocier ?
à contre coeur (sourire)
Comme dans un célèbre tableau de Caillebotte (1875), l'écriture doit parfois se raboter... :-)
Dominique, et comme pour les parquets cela demande de la patience
Le choix d'un classeur est important ...un peu comme le sage lettré qui place avec soin la pierre l'encre et les pinceaux avec précision afin que l'esprit se libère et entre en action
on verra le résultat (qui sera peut-être nul si la scolarisation intervient rapidement ce qui serait un bien… essaierais de remotiver)
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