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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, octobre 16, 2019

Miracle suite et fin

Après l'orage du petit matin et la pluie abondante, le ciel m'a fait la grâce de se calmer lorsque suis partie charrier vêtements et linge dans la ville tristounette où nous souriions
Et cet après-midi, après petites tâches ménagères pendant que la lumière revient sur ma cour je reprends la visite de la Chapelle du Miracle avec la chapelle qui suit celle des nids rouges et le mélange de sensualité gourmande et intelligence d'Emma Bourgin Paris, Bobigny) http://emmabourgin.wix.com/emma http://l-homme-eponge.blogspot.fr également présente à l'Hôtel de Forbin et qui présente ici la Chûte d'Icare (béton et cire d'abeille)
La peau est la première interface, le premier «écran» entre l'être que nous sommes et le monde qui nous entoure, le théâtre de tous les conflits. La cire d'abeille seule ou accompagnée par d'autres matériaux est devenue ma seconde peau, celle qui guérit la première, fond avec la brûlure, nourrit le bois, amortit les angles rugueux et saillants du marbre brisé, donne corps et odeur à ce qui n'en a pas ou plus, réchauffe la pierre.
et le dictionnaire amoureux : d'après le cartel explicatif : les mille pages d'un dictionnaire datant du début du siècle dernier ont été trempées une par une dans la cire d'abeille et assemblées pour réaliser ce nouveau vitrail. Certaines n'ont été que partiellement recouvertes afin de mettre en évidence les définiions correspondant aux soixante dix neuf notices, de s'abîmer à vouloir-saisir, des Fragments d'un discours amoureux de Barthes.
Au centre de la Chapelle, aperçu sur ma dernière photo d'hier, le réseau de fils métalliques avec des pièces de verre nommé Perspicuum mot latin pour transparent, qui se laisse traverser par la lumière, oeuvre de Nadya Bertaux (Issy les Moulineaux) http://nadyabertaux.com
Mon cheminement est jalonné d’une perméabilité au cycle du vivant. La figure du vent sert de socle à mes recherches par son évocation au passage. Défini par le mouvement, le vent nous projette symboliquement vers de nouveaux horizons. Métaphore de la vie, il favorise les croisements entre trajectoires enrichissantes, variées, parfois chaotiques. On l’entend chuchoter l’incertitude mais aussi l’extraordinaire ouverture qui mène à la rencontre.
Dans la chapelle qui suit le dictionnaire amoureux, chapelle qui ne désemplissait pas, alors que moi j'ai loupé ma photo générale quand j'ai pu enfin la prendre sans capter l'image de belles dames (donc vous renvoie à la très belle photo prise par Michel Benoît http://avignon.hautetfort.com/archive/2019/10/07/escrin-miraculous-6181200.html) l'oeuvre de Juli About (Nîmes) http://juliabout.wix.com/ceramique
et l'oeuvre née de sa performance le jour de l'inauguration avec Mickaël Plihon/Ernest de Jouy
Juli About questionne le corps. Son enveloppe, sa limite avec le paysage. Ce qui entre ou sort, ce qui nourrit ou blesse.
Ernest de Jouy sculpte la musique ; il tente la Translation musicale réunissant différentes esthétiques, gardant la voix en ligne de fuite.
Le duo About-de Jouy élabore des installations liées au corps. Ex-voto céramique et musical, un discours sans compromission face à ce corps qui nous héberge.
Performance qui a fait l'objet d'une vidéo de Catherine Mainguy visible sur https://www.facebook.com/galerie.catherine.mainguy/videos/680425012448734/
avec ce texte Georges Carmen Tardy
"L’action et l’être sont similaires au sang, à la chair. Un croisement de deux mondes sensoriels.
Le corps est un arbre enveloppé de peau.
Une vie d’auto régénération. Métamorphose constante, la peau lisse devient plis, les os se fragilisent, le corps capture notre temps.
Se transformer, c’est changer d’apparat.
Descendre, pour non se perdre, mais pour venir à soi. Ressentir un autre souffle, voir, et non plus regarder une guerre de l’instant. Avancer dans ses propres abysses, être dans son enfer, c’est se choyer. L’enfer c’est celui qui réclame de se défaire de tout bien matériel, spirituel ; c’est celui qui réclame une renaissance. Se défaire de l’avoir pour commencer à désirer. Effacer ce que l’on accumulé. Retirer ses multiples peaux non pas pour arriver à un état entier de nature mais commencer à se contempler.
Ressentir son corps, ses tensions, entendre ses battements, se sentir changer. L’océan de sang intraveineux, un cœur volcan, le cerveau doté de mille et une racines.
Chaque corps est alors sa propre métamorphose."
Tous deux sont également intervenus à l'Hôtel de Forbin
Sur le mur du fond de la chapelle et sur le mur en retour, on retrouve les fins dessins d'Anna Novika (Sète) http://anna-novika-sobierajski.com déjà rencontrée à la Maison de Jean Vilar https://brigetoun.blogspot.com/2019/10/retour-vers-la-maison-de-jean-vilar.html
Puis, dans la première chapelle en revenant vers l'entrée une photographe Margot Gaches (Toulouse, Paris)
A cheval entre l’argentique et le numérique, je mets en exergue la temporalité de la photographie. Le fantôme en est une résultante.
et ses photos à côté desquelles suis passée je le crains et que j'ai très mal re-photographiées, alors que l'intention, la recherche auraient dû me retenir
les Petits Monstres https://margotgaches.wixsite.com/margotgacheswebsite/petits-monstres (tirage jet d'encre pigmentaire d'après négatifs, verre, ruban flexible)
Dans un premier temps, attirée par l’esthétique dix-neuvièmiste de la photographie spirite, je suis aujourd’hui à la recherche du fantôme contemporain.  Le temps et l’espace étant à chaque fois, deux des plus importants vecteurs.
Aujourd’hui, dans des décors contemporains, la mise en scène de fantôme est un prétexte pour montrer des espaces.
Et enfin dans la dernière chapelle, deux très très grandes poupées, auxquelles là aussi mes photos ne rendent pas justice, de Myrille Béal (Strasbourg) qui se désigne sur son site comme «sculptrice textile» http://myrtille-beal.com (figure aussi au cloître St Louis et à l'Hôtel de Forbin)
«Ses sculptures sont les personnages d’un théâtre taillé à vif. Myrtille Béal orchestre avec brio les plus singulières facettes de l’humaine condition, la grandeur et la décadence d’une humanité qui se cherche aux confins du désir et du tourment.
Alors, son travail prend soudain une dimension presque sacrée face à la Création, elle recrée, ou plutôt elle répare.» Isabelle Schmitt-Liseron
avec La Reine (2016/2017) ci-dessus

et La Faucheuse (2015/2016) En construisant ma pièce pour l’exposition Animalité, je pensais à l’œuvre d’Arnold Böcklin intitulée La Peste(1898) et à celle du Douanier Rousseau, La Guerre (1894). Dans La Peste, la mort incarne ce fléau. Un squelette chevauche un oiseau monstrueux parcourant les rues d’une ville abandonnée. Dans La Guerre, un cheval noir, sauvage et hérissé, représente la force brutale de la guerre. Sur son dos, la femme armée, laide et sauvage, suggère que la guerre apporte la primitivité…
Pardon imploré (et ça risque de ne guère changer si je vais demain après-midi au Cloître Saint Louis)

11 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Je retiens ces œuvres à base de cire d'abeille : leur durabilité, grâce aux pesticides autorisés, sera suspendue dans le vent, l'art est éphémère aussi... :-)

casabatho a dit…

le miracle est de vous retrouver chaque jour la fin elle attendra poliment derrière

jeandler a dit…

J'aime particulièrement la petite maison dans l'arbre et son échelle pour atteindre le ciel. Merci.

Anonyme a dit…

Chaque sujet explore demande une réflexion profonde un beau travail de réflexion et d'inventivité Merci Brigitte pour cette transmission mais je reviendrai sur chaque image il m'est difficile de parcourir en surface je laisse fondre un bout de pain d'épices au miel maison pour mon premier petit dejeuner

Brigetoun a dit…

Dominique, ont réveillée la gourmande en moi (gourmande jamais loin du réveil)

Brigetoun a dit…

casabotha la fin arrivera quand voudra bien, puisque je ne sais la provoquer

Brigetoun a dit…

Pierre, à Vilar les cabanes se détruisaient ici elle reste fièrement perchée

Brigetoun a dit…

Arlette, moi j'en suis à guetter le bruit du café montant dans la cafetière (me suis réveillée en retard)

Claudine a dit…

beau compagnonnage entre toutes ces œuvres, j'aime beaucoup

mémoire du silence a dit…

oui, vraiment SUPERBE !

Brigetoun a dit…

grand merci pour vos deux visites