sommes en
jours pluvieux
tenter trajet
entre ondées
pendant une
heure
et ne pas y
parvenir tout à fait... admirer au cours d'un des détours que
m'imposent cette durée les platanes s'élançant dans un passage
souterrain et se demander qui inventera le parapluie amovible
s'accrochant à une canne.
Au sec,
écoutant les gouttes sur les dalles et l'arrosoir de zinc reprendre,
à partir de la placette au bout de la rue de la Bonnetterie (le
carrefour avec la rue Philonarde, mon cheminement de dimanche,
passant devant les Cordeliers, suivant la rue des Teinturiers,
avec petite
honte causée par ma tenue hétéroclite en voyant les élégantes
qui sortaient de la salle Benoît XII où venait de s'achever un
spectacle pour le dernier jour de la semaine provençale…
En entrant
dans la salle d'exposition au rez-de-chaussée, voir surtout sur fond
de très grand dessins, deux sculptures de Carmen Stahlschmidt
(l'auteur du taureau du palais du Roure sur le billet de vendredi)
https://www.carmen-stahlschmidt.de/
et puis, tout
en circulant, regardant, tomber sous le charme de son petit lapin.
D'elle aussi
ces grands dessins où le monde animal se mêle à l'humain avec
grâce, angoisse ou compassion, créatures hybrides nées de son
imaginaire.
Le “requiem“
est une série de 7 dessins (j’en montre 6) sur le Requiem Allemand
de Johannes Brahms. Je chante dans un choeur et les dessins ont été
réalisés pendant des répétitions de la musique de Brahms. En même
temps il y avait beaucoup d’évènements très tristes dans ma
famille - la rencontre avec la fin de la vie. Cette situation et la
composition de Brahms si émouvante m’ont inspiré très fortement.
Ce sont les bêtes qui consolent l’homme. Comme je travaille très
intuitivement, je ne peux pas dire grand chose. La bête est
peut-être l‘homme supérieur - ?
La “Reine
de Saba“ est une série de 8 dessins (j’en montre 2). Ils ont été
réalisés pour l’opéra “Königin von Saba“ de Karl Goldmark.
Le fond de l’opéra est la vie et la mort – appliqué par une
musique très dramatique. Mon symbole le plus important est le
pigeon. Les 2 portraits aux animaux montrent encore une fois l’union
de tous les êtres vivants ….
Dans
cette salle où s'ils n'étaient pas là tout serait voué, à part
les trois animaux, au noir et blanc, les dessins de barquettes
de 1011 Grenoble https://1011-art.blogspot.com
(Laurence Gervot-Rostaing) mette une note de sang figé …
Vous aimez
les bêtes ? Le doux agneau de lait à la toison frisée si douce aux
doigts ? Le gentil veau au regard humide et au mufle frémissant
grandi sous la mère ? Le cochonnet rose bonbon qui fait rire les
enfants ? Ces poules, ces oies, ces canards qui courent en pépiant
dans les champs ? Mais peut-être n’avez-vous pas le temps, pas
l’occasion de les approcher ? Alors une seule solution : les
retrouver dans votre assiette ! Là, c’est plus facile, il vous
suffit de faire un saut au supermarché...
Plaisir
grand de retrouver après la chapelle des miracles (et Forbin mais ça
ce sera pour un autre jour) l'un des deux graveurs aimés cette année
– mon préféré – Didier Hamey (Saoû dans la Drôme 26)
http://didier.hamey.free.fr
qui a commencé, lors d'une récente résidence à la Casa Velasquez
de Madrid, une série de pointes sèches
intitulée “ Les Bonshommes”.
Ces gravures sont un bestiaire de
petits et grands formats autour de la représentation de figures
hybrides, mystérieuses, en osmose avec la Nature et le paysage. La
représentation de ces êtres hybrides issues d’unions inavouables,
nous rappellent à la mémoire un ensemble d’êtres multiformes
appartenant aux folklores de certains carnavals rupestres.
Me
suis retrouvée en sortant derrière quelques arlésiennes et
provençaux, puis ai continué sans eux, jusqu'au bout de la rue, là
où la Sorgue passe sous le rempart, et par la tour qui abrite les
vannes suis sortie hors murs pour revenir en longeant les remparts,
furieuse contre ce sacré tram qui maintenant occupe ses rails.
Quant
à ce lundi soir, ai rendossé mon ciré pour aller, en fin de
journée vers Utopia, assister à Murs
de papiers (2018)
« en présence du réalisateur Olivier Cousin. Séance
proposée par Cent pour un pays d’Apt et en partenariat
avec le MRAP, 123 Soleil, Collectif Réfugiés Vaucluse, Cent pour
un Avignon- Carpentras, RESF et Rosmerta. »
http://www.cinemas-utopia.org/avignon/index.php?id=4850&mode=film
documentaire sur
une permanence Cimade d'aide aux sans-papiers à Belleville, film
bien présenté sur l'article d'Utopia, tourné de l'intérieur, plus
ou moins, puisque découvrant l'absurdité ou la dureté des lois,
les situations absurdes, la réalité de ce que représente en fait
cette immigration à mille lieux des discours politiques, Olivier
Cousin est devenu bénévole.
une
vidéo que je ne suis pas arrivée à mettre en ligne : la bande-annonce https://vimeo.com/270056781
Des
rires, une colère qui sourt, et qui se renforçait en moi et sans
doute chez la majorité des assistants, d'où un débat, à la suite,
qui pour une fois n'était pas filandreux mais animé et a duré un
peu plus d'une heure vingt (les télévisions n'en ont pas voulu
parce qu'il ne s'agit pas de « bons » migrants (ce qui
n'empêche pour une mère le souvenir avec allusions presque
imperceptibles – il y a aussi leur très grande dignité – au
passage par la Lybie et à la traversée avec naufrage – mais "nous
avons eu de la chance" – par contre il est invité par des députés
à l'assemblée... ce qui à mon triste avis ne devrait pas changer
grand chose, sauf de les rendre provisoirement malheureux de
certaines décisions)
11 commentaires:
Invention d'un bestiaire si proche du nôtre...
Ce lièvre (?) semble avoir échappé à un chasseur - comme certains migrants au refus de l'État...
Belle réflexion sur les animaux ! :-)
Pierre comme tus les bestiaires finalement
Dominique j'avoue que j'avais un faible pour lui
Stahlschmidt encore <3
la remarque de Laurence Gervot-Rostaing est percutante et drôle, mais cette artiste a-t'elle oublié qu'on peint aussi avec l'estomac?
peut-être comme moi ne mage-t-elle pas de viande et peint uniquement le dégoût de la chair figée sos barquette (une façon de laisser parler même négativement l'estomac)
Un peu comme Modiano tes parcours me fascinent là un souvenir là une question mais où quand ... je reconnais une oeuvre et tes récits comme des trous écrits à l'encre sympathique " en trous de mémoire .(son dernier opus)AA.Merci
Arlette tranquillise moi : nous sommes tous un peu ainsi, non ?
Oui mais peu l'admettent et laissent filer le temps
Merci d'avoir mis en ligne quelques barquettes de ma série "Pouvoir d'achat", ainsi que le lien vers mon site !
Pour les curieux des animaux, en ce moment en Isère j'expose une série de grands formats aussi aux crayons de couleur évoquant, par une suite d'abeilles mortes, la pollution par les substances chimiques et les pesticides utilisés dans l'agriculture. A découvrir :
https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
grand merci pour votre passage (je mets le lien que vous donnez sur ma page Facebook et dans le billet de demain - à propos de Forbin)
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