pendant que la pluie se
calme provisoirement (certaines météos parlaient de risques
d'orage, mais en fait toutes sont d'accord pour dire demain le pire)
et que je ne regarde plus l'eau au ras de la porte-fenêtre je
reviens au Parcours de l'art et à l'Hôtel de Forbin La Barben parce
que, avec des rappels d'autres artistes déjà rencontrés, il y a un
petit univers à découvrir avec ou sans plaisir.
Ai traversé le chantier qui s'éternise, sous le regard des
deux rangées de mascarons, et retrouvé dans le hall d'entrée, ou sa
première partie, entre les pièces en façades,
Ranou Kadi (La
Rochelle) http://ranoukadi.com et
ses oiseaux (même si j'ai préféré ceux exposés à la Chapelle du
Miracle
https://brigetoun.blogspot.com/2019/10/un-poco-du-miracle.html)
Il ne pratique
quasiment pas l’esquisse, pourtant celle-ci est bien présente
mentalement. Le contact avec la matière va venir troubler l’idée
initiale. Commence alors une lutte avec elle pour composer,
structurer et équilibrer l’espace de la toile. En effet, cette
matière n’est pas inerte, comme la terre glaise elle réagit sous
la pression du pinceau.
Triturer cette matière c’est comme malaxer une idée enfouie en lui qu’il s’agit de faire remonter afin qu’elle jaillisse sur la surface de la toile. La matière est mise en tension pour devenir le vecteur de sa pensée profonde.
Triturer cette matière c’est comme malaxer une idée enfouie en lui qu’il s’agit de faire remonter afin qu’elle jaillisse sur la surface de la toile. La matière est mise en tension pour devenir le vecteur de sa pensée profonde.
Ce qui
fait la spécificité de ce lieu c'est la présence, dans les trois
petites salles en façade et le bref couloir desservant les deux de
gauche, de l'installation de Kate Gorney (New-York)
http://kategorney.art/com
Le processus commence
par l'écriture. Je passe beaucoup de temps à méditer et à écouter
de la musique dans mon studio tout en lisant des poèmes. Ensuite je
dessine et je consacre mon temps à fabriquer et à rechercher des
objets à rassembler pour exprimer ma vision. (et
qu'importe si cette vision est presque douce, sans grandes aspérités si on
la compare à d'autres dans sa liberté, son imagination, sa
tentative de dénouer les liens conventionnels, elle n'en est
peut-être que plus authentique)
L'installation
à Forbin est intitulée «Archipelago : les îles nombreuses de
la mémoire »
et
bien entendu je n'ai capté qu'une toute petite partie de ce qui est
montré
installation qui a pour
thème les arrivées et les départs soudains ou progressifs. Une
recherche incessante déguisée en métaphores personnelle, ayant
pour but de capturer les souvenirs perdus et enterrés, sous une
couverture émotionnelle, lors des moments cruciaux de notre vie.
Cela s'adresse à l'identité dans son côté sauvage, à la perte de
l'innocence vue dans toute sa poésie. Un désir de retrouver le
temps perdu, représenté et détaillé en symboliques naturelles et
fondamentales, en anachronismes et dans le surréalisme de paysages
familiers...
Revenant
dans le hall (la première partie) j'ai retrouvé Véronique Wirth
(l'auteur du grand disque dans la cour d'entrée de Calvet) avec ce
qui m'a suggéré au premier coup d'oeil des nasses, qui sont en fait
des cocons – (reprenant le cartel : succession de
constructions de petites maisons imaginaires. Ils sont comme des
«peaux» protectrices, sortes d'abris primitifs... Le fil d'acier
prend un aspect bois, fil d'osier, brindilles...
Passant
la grille, sous la verrière qui couronne le trou-de-lumière-patio,
l'ours d'acier et d'air annoncé au Cloître à propos des deux
formes réalisées en commun par Isabelle Doblas-Coutaud et à
Isabelle Frings, oeuvre de cette dernière (Saint-Quentin
la Poterie)
https://www.facebook.com/pg/izaizaartisticproduction/posts/
L’humour
et la simplicité́ sont les mots clefs de ma façon de voir et de
créer. L’élan de la création est ce qui me fait vivre au sens
propre du terme, là où je me rencontre, où j’apprends à me
connaître à chaque fois un peu plus. Comprendre comment
«fonctionne» la matière est une chose qui me passionne. Chaque
mise en forme de projet est une aventure d’évasion.
Sur
le mur, à côté de la porte donnant sur la salle d'exposition
commune, une série de gravures de Didier Hamey (encore une fois mais
m'en lasse peu)
«Violence cachée de
l'extrême douceur» a dit Alain Jouffroy en parlant de mon travail.
Des mots qui définissent bien mes intentions.
La nature, dans son
extraordinaire richesse, est pour moi un merveilleux espace de
découverte plastique et en même temps un exemple d'harmonie et de
simplicité...
et
dans la baie ouvrant sur cette pièce un rideau constitué de petits
coeurs de porcelaine suspendus de Juli About (Nîmes) en écho à
son installation dans la chapelle du miracle
https://brigetoun.blogspot.com/2019/10/miracle-suite-et-fin.html
Dans
la salle qui regroupe des artistes déjà rencontrés, à côté de
la baie, un autre aspect de Didier Hamey avec «assemblage»
regroupement de quelques unes de ses trouvailles/sculptures
http://didier.hamey.free.fr/oeuvres.php?lang=FR&rubrique=04
Au
centre de la salle, une nouvelle forme, très agrandie par
comparaison avec celles du rez-de-chaussée du Cloître d'Isabelle
Doblas-Coutaud (Saturargues)
http://doblascoutaud-sculpture.blogspot.com
Exposent
également
Amélie
Lengrand – Paris http://amelielengrand.com
– pour la joie des couleurs comme au Cloître (rez-de-chaussée
itou)
«1011»
avec des barquettes écho de celles de la salle Benoît XII
L’homme est soumis à
l’épreuve de l’histoire et de la technique. C’est pourquoi
mes photographies, dessins ou installations ne sont jamais rien
d’autre qu’une représentation physique de la question à
laquelle l’histoire ou la technique moderne soumettent les hommes
des XXé et XXIé siècles.
Anna
Novika (Sète) http://anna-novika-sobierajski.com
qui ajoute des châteaux aux maisons figurant chez Jean Vilar et à
la chapelle du miracle
Myrtille
Béal http://myrtille-beal.com
(vue à la chapelle et au cloître) est présente avec une seule de
ses poupées «Penthésilée»
Ces êtres qui sortent
de mon atelier et que je vous présente aujourd’hui, je ne sais si
c'est eux qui me manipulent ou moi qui suis l'artiste démiurge. Ce
que je sais, c'est qu'il n'y a pas de dessin préparatoire, je
débute ce travail de longue haleine sans savoir où je vais. La
pièce commence par la conception d'un œil puis deux puis trois,
une joue, un sein, des mains.... Elle naît d'un chaos, de montagnes
de tissus, de dentelles, de boutons, de fils.
Christophe Salles
http://christophesalles.com
(premier étage du cloître) présente une photo de villes
dont l'artificialité est cette fois évidente
Se référant à un
réservoir iconographique préexistant ces mises en scène
photographiques usant des stéréotypes de cadrages et d’angle de
vue , de motifs maintes fois recyclés suscitent une impression de
déjà vu voire d’indifférence avant que la double lecture ne
se révèle.
Caroline Bizalion Lille
http://carolinebizalion.com
(cloître) revient avec cette fois des dessins sans transparence (et
moi j'aime)
Et j'en ai fini avec le
Parcours des arts, promis…
sauf que : je
reproduis le commentaire de «1011» sur le billet d'hier puisqu'elle
figure
aussi sur celui-ci :
Pour les curieux des animaux, en ce moment en Isère j'expose une
série de grands formats aussi aux crayons de couleur évoquant, par
une suite d'abeilles mortes, la pollution par les substances
chimiques et les pesticides utilisés dans l'agriculture. A découvrir
:
8 commentaires:
Le recyclage en détournant l'usage des objets devient un art...et peut-être une solution à la pollution.
L'Hôtel de Forbin La Barben est à lui seul une très belle "installation" : il devrait se rendre hommage à lui-même... :-)
Pierre le détournement des objets c'est une habitude chez moi
Dominique, au rez de chaussée en tout cas il est très décor de théâtre (les étages aussi avec ce trou central
Archipelago ...Philippe Taillez ami et voisin de longues années parlait souvent des îles sous la mer pour le projet de sa ville sous la mer Aquarius... une sorte d'utopie aime beaucoup ton reportage AA
Arlette, oui, une belle utopie (plaisir de voir surgir ce nom)
Formidable !
merci, même si je n'y suis pour rien
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