ou 2/4 sais pas
encore...
Matin, ai descendu mon
escalier sans que la canne me gêne (pour appuyer mes mains aux murs)
et suis partie vers la rue
Pasteur, un peu secouée par le mistral au début, ai retrouvé un
couple un peu plus jeune que moi, ceux avec lesquels suis le plus en
sympathie immédiate... mais les ai laissé (calme plat) pour, après
avoir récupéré ma canne qui s'était glissée sous le bureau (on
en a un neuf superbe et encore presque en ordre) rentrer avec
quelques sinuosités pour le plaisir de la lumière et la durée de
marche imposée
et m'en vais tenter de ne
pas trop enfler le Paumée du jour avec Viva Villa, mais au lieu de
suivre l'ordre prévu et de descendre vers le sous-sol (vidéos et
films), j'ai, suivant le choix général, continué par les salles au
rez-de-chaussée de l'hôtel de Montfaucon
les premières, sur le
boulevard et la grande en retour qui traverse et longe la cour
intérieure, placées sous le titre de Imaginaires écologiques.
Herbiers avec, en exergue, cette
citation de Thoreau (…) un parc, ou plutôt une forêt
primitive, de cinq cents ou mille arpents, où l'on ne devrait jamais
couper la moindre branche pour en faire du bois de chauffe, un bien
éternellement commun, pour l'instruction et la récréation. suivie,
sur le petit programme distribué (j'ai dédaigné – comme un héron
– le catalogue), et enfoui dans mon sac pour l'en sortir
maintenant, de ce développement auquel, bien entendu, j'adhère à
80° environ (les 20% étant pour le regard surplombant sur le passé
et les qualificatifs taxinomique et morbides entre autres...)
Comment imaginer les
rapports et les interactions entre les êtres vivants et leurs
écosystèmes dans nos sociétés contemporaines ?
Animés
par un dessein taxinomique, les encyclopédistes puis les
scientifiques du XIXe siècle ont cru répondre à cette question en
entreprenant une véritable classification et, par là même, une
hiérarchisation du monde – des êtres humains aux insectes en
passant par les monuments historiques. Ils ont notamment poursuivi la
construction de planches d'herbier que les botanistes du Cabinet du
Roi avaient commencés dès le début du XVIIIe siècle en France.
(ce dont à mon avis on peut leur savoir gré)
Recensement presque
morbide d'espèces végétales en voie de disparition ou de
prolifération au détriment d'autres, les herbiers servent toutefois
aujourd'hui à la conservation et à la diffusion de la mémoire de
la Terre. (n'y avaient-ils
vraiment pas pensé?)
Cette
partie (la 2) s'ouvre donc par une salle avec Yann Lacroix (qui,
comme les autres participants venus de la Casa Velasquez, présente
sur sa page https://vivavilla.info/artistes/yann-lacroix/
une petite et belle vidéo – et je vous souhaite vraiment d'avoir
le temps de la voir – pour information, également, son site
https://www.yannlacroix.com/
) représenté par deux grandes huiles dont summer days has gone
ci-dessus
et ce
palmier avec piscine silent pool
… en
lisant : India Song de Marguerite Duras sème le trouble. « Pas
d’ambassadeur. Pas de mousson. Mais les voix lointaines de la
peinture des musées madrilènes et l’immobilité d’un atelier
devenu laboratoire des motifs de l’ailleurs. » Par la soustraction
du thème et du récit, Yann Lacroix déconstruit le discours
officiel de la peinture, lui fournissant ses outils critiques en
faveur d’une créolisation des images et des points de vue. Cette «
écriture » polyphonique de la peinture marque un renversement
critique personnel et une perspective artistique ouverte....
(Théo-Mario Coppola)
ainsi
qu'avec une série de trois toiles de Thomas Levy Lasne (Académie de
France à Rome ou Villa Médicis) page
https://vivavilla.info/artistes/thomas-levy-lasne/
site
http://www.thomaslevylasne.com/,
illustrant notre rapport à l'histoire et la nature : la bambouseraie
d'Anduze, le Biôdome de Montréal et le site d'Auschwitz dont
certains font une attraction touristique (avec selfies sur les
rails).
Outre qu’il est broyé
et déçu par la vie quotidienne, s’agite bavard dans tous les sens
comme tout le monde, le peintre est un type qui s’arrête et qui se
tait. Il a souvent l’air bête à jubiler tout seul dans son coin
et à s’exaspérer de la contingence. Mon embêtement fut
terrible lorsque je compris que l’ensemble des clichés autour du
métier que je voulais faire était vrai.
La
petite salle suivante réunit les gravures de Marie Bonnin (ai
beaucoup aimé sa façon de présenter son travail sur la vidéo à
laquelle elle a droit puisque venant de la Casa Velasquez
https://vivavilla.info/artistes/marie-bonnin/
) - site : https://mariebonnin.com/
– voie https://mariebonnin.com/a-propos
cartel
: partant de la lecture d'un balcon en forêt de
Julien Gracq des images gravées (eaux-fortes et aquatintes) et
imprimées (sur papier japonnais pour permettre des superpositions)
pour transcrire la matière du livre, le laisser-aller et
la presque dissolution du personnage dans le paysage lui
qui, à force d'attendre, se laisse glisser dans l'abîme que lui
offre la forêt.
ainsi
qu'une nouvelle toile de Yann Lacroix.
Et
dans la première partie de la dernière des salles, qui traverse
presque le bâtiment, placée sous le signe du projet Endeavour objet
de la recherche de Clément Verger, photographe.. mais pas que (plus
longuement évoquée, détaillée sur la vidéo le concernant
https://vivavilla.info/artistes/clement-verger/
et surtout sur son site avec, plus spécialement,
http://clementverger.com/index.php/endeavour/statement/)
de Clément Verger,
projet
qui évoque l'introduction de l'eucalyptus en Europe, exemple du
transport et de l'implantation d'espèces et des complexes
ramifications de l'influence de l'homme sur son environnement. (j'ai loupé la photo de l'une de ses belles planches d'herbier photographié)
ainsi
que les petites oeuvres-traces très variées de la recherche (là
aussi, je vous souhaite, presque jusqu'à vous en donner ordre, de
regarder la vidéo https://vivavilla.info/artistes/carla-nicolas/
) de Carla Nicolàs
qui fait de la peau d'ail (qui aurait cru que ce
matériau pouvait être si riche) le support de sa réflexion de
femme enceinte sur l'idéalisation de la maternité
https://cargocollective.com/carlanicolas
(pour la variété de son travail)
La
seconde partie de la salle, qui est couloir-galerie tournant autour
de deux côtés de la cour pour rejoindre un escalier montant vers
les combles, présente d'abord les bannières-tissus, les pages
d'herbier, les échantillons sous cloches, de l'installation Indigo
breath de Sandrine Rozier (Villa Kujoyama, métiers d'art
https://vivavilla.info/artistes/sandrine-rozier/
et https://www.sandrinerozier.com/
),
dans le cadre de son projet «couleurs vivantes» - s'appuyant
sur un réseau de maîtres teinturiers... elle a exploré, du nord à
l'extrême sud de l'archipel, le lien entre usage des plantes et
sensorialité de la couleur, notamment les différentes teintures à
l'indigo en cuves par fermentation...
face
aux fenêtres par lesquelles je voyais le bleu gagner la partie
contre les nuages,
et entre lesquelles étaient accrochées plusieurs
photographies de Mathieu Lucas (Villa Médicis –
architecture/paysage –
https://vivavilla.info/artistes/mathieu-lucas/
site ) consacrées à l'ailante au sein
d'un bois de chênes verts vieillissant au coeur de Rome....
considérée comme envahissante, sa présence bouleverse les paysages
traditionnels et nos représentations pastorales... (je
me refuse à l'arracher, c'est la plante qui s'accommode le mieux des
conditions de la cour aggravées par mon non-talent de jardinière)
Mathieu Lucas présente surtout, au rez-de-chaussée un film
Ponentino évoqué
sur sa page et par quelques images sur son site
http://www.studiomathieulucas.com/
dont n'ai vu que quelques minutes... désolée il y avait trop à
voir pour moi et le temps disponible – et les auteurs, danseurs,
musiciens je n'en ai rien su ou je les ai effleurés...
Sur le même mur que Sandrine Rozier, plaisir pour moi en tout cas de tenter de détailler et de ne pas y arriver la foultitude des petits objets tirés du bambou (travail de recherche depuis quatre ans) par Samy Rio (Villa Kujoyama – design https://vivavilla.info/artistes/samy-rio/
et http://www.samyrio.fr/ )
au croisement de l'artisanat et de
l'industrie, de la tradition et de l'innovation,... se demander
quelle est culturellement se place (au
bambou) au coeur des traditions auxquelles il
appartient et comment il peut évoluer... et,
à partir de la pratique des artisans japonnais, développer
un matériau composite alvéolaire en papier et bambou ou placage de
bois et bambou...
Présents
également, Stéphanie Lacombe (Rome – Fondation J L Lagardère,
bourse photographique 2006 -
https://vivavilla.info/artistes/stephanie-lacombe/
) avec deux (je crois) photos ramenées de ses errances fuori le
mura pour suivre le conseil de Poussin, dans les banlieues
ex-bidonvilles puis dans la nature environnante, par des sentiers
sans autre but que de cultiver le vide, d'être absorbée dans un
paysage, de cesser d'être moi.
Martine
Rey (Villa Kujoyama – métiers d'art -
https://vivavilla.info/artistes/martine-rey/
) recherches sur la technique de
l'urushinagashi... en interprétant la laque comme médium. À l'aide
d'un liant qui permet de faire tenir la matière végétale à la
surface de l'eau, elle manipule la laque qui devient des motifs
flottants, offerts aux ombres et à la lumière... et
avec de la soie laquée elle crée des récipients d'un grand
raffinement.
et
Sylvain Konyali (Casa Velasquez – gravure
https://vivavilla.info/artistes/sylvain-konyali/)
que l'on retrouvera sous les combles avec une oeuvre qui est une des
choses qui m'ont le plus fascinée, évoquée d'ailleurs dans la
vidéo, même si le principe est très simple... avec, ici, une
gravure sur papier Zerkall Astrag (aquatinte au sucre, pointe-sèche
et grattoir sur la même plaque de cuivre, trois passages en couleur)
Palmitos
et je
vais fractionner mon fractionnement en gardant pour le prochain
billet la grande salle suivante qui constitue un autre chapitre de
l'exposition.
11 commentaires:
Jamais trop tard pour reprendre Thoreau par les cornes... :-)
sauf qu'il y a dans son choix comme un effet de mode
Riche reportage pédagogique
pas se moquer (sourire)
Super intéressant ! Merci pour ces découvertes et notamment Marie Bonnin.
J'aime la maquette si haut perchée et moi qui croyait à la montée des eaux...
joli chapeau
Laura Solange merci… il y a trois suites dont deux à peu près montrable (la fin c'étaient des films et vidéos que je n'ai pas toutes vues loin de là et difficilement évocables
Claudine, ah non ! c'est un vieux minable - celui choisi par Youssouf est beaucoup mieux (et surtout en le rangeant j'ai retrouvé le bonnet presque neuf qui m'allait bien à la fin de l'hiver dernier - sourire)
Quelle belle présentation de votre journée. L'escalier abrupte semble manquer d'une rampe.
compte tenu de sa largeur elle serait gênante, la paume sur le mur ça marche
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