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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, novembre 13, 2019

Viva Villa 2/5

ou 2/4 sais pas encore...
Matin, ai descendu mon escalier sans que la canne me gêne (pour appuyer mes mains aux murs)
et suis partie vers la rue Pasteur, un peu secouée par le mistral au début, ai retrouvé un couple un peu plus jeune que moi, ceux avec lesquels suis le plus en sympathie immédiate... mais les ai laissé (calme plat) pour, après avoir récupéré ma canne qui s'était glissée sous le bureau (on en a un neuf superbe et encore presque en ordre) rentrer avec quelques sinuosités pour le plaisir de la lumière et la durée de marche imposée
et m'en vais tenter de ne pas trop enfler le Paumée du jour avec Viva Villa, mais au lieu de suivre l'ordre prévu et de descendre vers le sous-sol (vidéos et films), j'ai, suivant le choix général, continué par les salles au rez-de-chaussée de l'hôtel de Montfaucon
les premières, sur le boulevard et la grande en retour qui traverse et longe la cour intérieure, placées sous le titre de Imaginaires écologiques. Herbiers avec, en exergue, cette citation de Thoreau (…) un parc, ou plutôt une forêt primitive, de cinq cents ou mille arpents, où l'on ne devrait jamais couper la moindre branche pour en faire du bois de chauffe, un bien éternellement commun, pour l'instruction et la récréation. suivie, sur le petit programme distribué (j'ai dédaigné – comme un héron – le catalogue), et enfoui dans mon sac pour l'en sortir maintenant, de ce développement auquel, bien entendu, j'adhère à 80° environ (les 20% étant pour le regard surplombant sur le passé et les qualificatifs taxinomique et morbides entre autres...)
Comment imaginer les rapports et les interactions entre les êtres vivants et leurs écosystèmes dans nos sociétés contemporaines ?
Animés par un dessein taxinomique, les encyclopédistes puis les scientifiques du XIXe siècle ont cru répondre à cette question en entreprenant une véritable classification et, par là même, une hiérarchisation du monde – des êtres humains aux insectes en passant par les monuments historiques. Ils ont notamment poursuivi la construction de planches d'herbier que les botanistes du Cabinet du Roi avaient commencés dès le début du XVIIIe siècle en France. (ce dont à mon avis on peut leur savoir gré)
Recensement presque morbide d'espèces végétales en voie de disparition ou de prolifération au détriment d'autres, les herbiers servent toutefois aujourd'hui à la conservation et à la diffusion de la mémoire de la Terre. (n'y avaient-ils vraiment pas pensé?)
Cette partie (la 2) s'ouvre donc par une salle avec Yann Lacroix (qui, comme les autres participants venus de la Casa Velasquez, présente sur sa page https://vivavilla.info/artistes/yann-lacroix/ une petite et belle vidéo – et je vous souhaite vraiment d'avoir le temps de la voir – pour information, également, son site https://www.yannlacroix.com/ ) représenté par deux grandes huiles dont summer days has gone ci-dessus
et ce palmier avec piscine silent pool
en lisant : India Song de Marguerite Duras sème le trouble. « Pas d’ambassadeur. Pas de mousson. Mais les voix lointaines de la peinture des musées madrilènes et l’immobilité d’un atelier devenu laboratoire des motifs de l’ailleurs. » Par la soustraction du thème et du récit, Yann Lacroix déconstruit le discours officiel de la peinture, lui fournissant ses outils critiques en faveur d’une créolisation des images et des points de vue. Cette « écriture » polyphonique de la peinture marque un renversement critique personnel et une perspective artistique ouverte.... (Théo-Mario Coppola)
ainsi qu'avec une série de trois toiles de Thomas Levy Lasne (Académie de France à Rome ou Villa Médicis) page https://vivavilla.info/artistes/thomas-levy-lasne/ site http://www.thomaslevylasne.com/, illustrant notre rapport à l'histoire et la nature : la bambouseraie d'Anduze, le Biôdome de Montréal et le site d'Auschwitz dont certains font une attraction touristique (avec selfies sur les rails).
Outre qu’il est broyé et déçu par la vie quotidienne, s’agite bavard dans tous les sens comme tout le monde, le peintre est un type qui s’arrête et qui se tait. Il a souvent l’air bête à jubiler tout seul dans son coin et à s’exaspérer de la contingence. Mon embêtement fut terrible lorsque je compris que l’ensemble des clichés autour du métier que je voulais faire était vrai.
La petite salle suivante réunit les gravures de Marie Bonnin (ai beaucoup aimé sa façon de présenter son travail sur la vidéo à laquelle elle a droit puisque venant de la Casa Velasquez https://vivavilla.info/artistes/marie-bonnin/ ) - site : https://mariebonnin.com/ – voie https://mariebonnin.com/a-propos
cartel : partant de la lecture d'un balcon en forêt de Julien Gracq des images gravées (eaux-fortes et aquatintes) et imprimées (sur papier japonnais pour permettre des superpositions) pour transcrire la matière du livre, le laisser-aller et la presque dissolution du personnage dans le paysage lui qui, à force d'attendre, se laisse glisser dans l'abîme que lui offre la forêt.
ainsi qu'une nouvelle toile de Yann Lacroix.
Et dans la première partie de la dernière des salles, qui traverse presque le bâtiment, placée sous le signe du projet Endeavour objet de la recherche de Clément Verger, photographe.. mais pas que (plus longuement évoquée, détaillée sur la vidéo le concernant https://vivavilla.info/artistes/clement-verger/ et surtout sur son site avec, plus spécialement, http://clementverger.com/index.php/endeavour/statement/) de Clément Verger,
projet qui évoque l'introduction de l'eucalyptus en Europe, exemple du transport et de l'implantation d'espèces et des complexes ramifications de l'influence de l'homme sur son environnement. (j'ai loupé la photo de l'une de ses belles planches d'herbier photographié)
ainsi que les petites oeuvres-traces très variées de la recherche (là aussi, je vous souhaite, presque jusqu'à vous en donner ordre, de regarder la vidéo https://vivavilla.info/artistes/carla-nicolas/ ) de Carla Nicolàs 
qui fait de la peau d'ail (qui aurait cru que ce matériau pouvait être si riche) le support de sa réflexion de femme enceinte sur l'idéalisation de la maternité https://cargocollective.com/carlanicolas (pour la variété de son travail)
La seconde partie de la salle, qui est couloir-galerie tournant autour de deux côtés de la cour pour rejoindre un escalier montant vers les combles, présente d'abord les bannières-tissus, les pages d'herbier, les échantillons sous cloches, de l'installation Indigo breath de Sandrine Rozier (Villa Kujoyama, métiers d'art https://vivavilla.info/artistes/sandrine-rozier/ et https://www.sandrinerozier.com/ ), 
dans le cadre de son projet «couleurs vivantes» - s'appuyant sur un réseau de maîtres teinturiers... elle a exploré, du nord à l'extrême sud de l'archipel, le lien entre usage des plantes et sensorialité de la couleur, notamment les différentes teintures à l'indigo en cuves par fermentation...
face aux fenêtres par lesquelles je voyais le bleu gagner la partie contre les nuages, 
et entre lesquelles étaient accrochées plusieurs photographies de Mathieu Lucas (Villa Médicis – architecture/paysage – https://vivavilla.info/artistes/mathieu-lucas/ site ) consacrées à l'ailante au sein d'un bois de chênes verts vieillissant au coeur de Rome.... considérée comme envahissante, sa présence bouleverse les paysages traditionnels et nos représentations pastorales... (je me refuse à l'arracher, c'est la plante qui s'accommode le mieux des conditions de la cour aggravées par mon non-talent de jardinière) Mathieu Lucas présente surtout, au rez-de-chaussée un film Ponentino évoqué sur sa page et par quelques images sur son site http://www.studiomathieulucas.com/ dont n'ai vu que quelques minutes... désolée il y avait trop à voir pour moi et le temps disponible – et les auteurs, danseurs, musiciens je n'en ai rien su ou je les ai effleurés...
Sur le même mur que Sandrine Rozier, plaisir pour moi en tout cas de tenter de détailler et de ne pas y arriver la foultitude des petits objets tirés du bambou (travail de recherche depuis quatre ans) par Samy Rio (Villa Kujoyama – design https://vivavilla.info/artistes/samy-rio/ et http://www.samyrio.fr/ ) au croisement de l'artisanat et de l'industrie, de la tradition et de l'innovation,... se demander quelle est culturellement se place (au bambou) au coeur des traditions auxquelles il appartient et comment il peut évoluer... et, à partir de la pratique des artisans japonnais, développer un matériau composite alvéolaire en papier et bambou ou placage de bois et bambou...

(voir aussi si avez le temps – à vrai dire j'en doute cela fait beaucoup beaucoup – ses vases composés https://www.cirva.fr/artiste/samy-rio/)
Présents également, Stéphanie Lacombe (Rome – Fondation J L Lagardère, bourse photographique 2006 - https://vivavilla.info/artistes/stephanie-lacombe/ ) avec deux (je crois) photos ramenées de ses errances fuori le mura pour suivre le conseil de Poussin, dans les banlieues ex-bidonvilles puis dans la nature environnante, par des sentiers sans autre but que de cultiver le vide, d'être absorbée dans un paysage, de cesser d'être moi.
Martine Rey (Villa Kujoyama – métiers d'art - https://vivavilla.info/artistes/martine-rey/ ) recherches sur la technique de l'urushinagashi... en interprétant la laque comme médium. À l'aide d'un liant qui permet de faire tenir la matière végétale à la surface de l'eau, elle manipule la laque qui devient des motifs flottants, offerts aux ombres et à la lumière... et avec de la soie laquée elle crée des récipients d'un grand raffinement. 
et Sylvain Konyali (Casa Velasquez – gravure https://vivavilla.info/artistes/sylvain-konyali/) que l'on retrouvera sous les combles avec une oeuvre qui est une des choses qui m'ont le plus fascinée, évoquée d'ailleurs dans la vidéo, même si le principe est très simple... avec, ici, une gravure sur papier Zerkall Astrag (aquatinte au sucre, pointe-sèche et grattoir sur la même plaque de cuivre, trois passages en couleur) Palmitos

et je vais fractionner mon fractionnement en gardant pour le prochain billet la grande salle suivante qui constitue un autre chapitre de l'exposition.

11 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Jamais trop tard pour reprendre Thoreau par les cornes... :-)

Brigetoun a dit…

sauf qu'il y a dans son choix comme un effet de mode

Anonyme a dit…

Riche reportage pédagogique

Brigetoun a dit…

pas se moquer (sourire)

Laura-Solange a dit…

Super intéressant ! Merci pour ces découvertes et notamment Marie Bonnin.

jeandler a dit…

J'aime la maquette si haut perchée et moi qui croyait à la montée des eaux...

Claudine a dit…

joli chapeau

Brigetoun a dit…

Laura Solange merci… il y a trois suites dont deux à peu près montrable (la fin c'étaient des films et vidéos que je n'ai pas toutes vues loin de là et difficilement évocables

Brigetoun a dit…

Claudine, ah non ! c'est un vieux minable - celui choisi par Youssouf est beaucoup mieux (et surtout en le rangeant j'ai retrouvé le bonnet presque neuf qui m'allait bien à la fin de l'hiver dernier - sourire)

Godart a dit…

Quelle belle présentation de votre journée. L'escalier abrupte semble manquer d'une rampe.

Brigetoun a dit…

compte tenu de sa largeur elle serait gênante, la paume sur le mur ça marche