et partir à dix heures
dans les rues où parapluie ou non les passants ne sont ni plus ni
vraiment moins humides de cette eau froide qui se fait air, de cet
air d'automne qui se mue en très fines gouttes
vers Utopia, pour
sacrifier – avec plaisir et sentiment de nécessité – à une
partie, la plus avignonnaise, de la version locale du festival des
solidarités, en commençant dans la grande salle du bas par un film,
un film sur l'amitié, sur la camaraderie et les différences, avec
la beauté de la nature en sus et une vache tendre dont ils caressent
le visage Green boys
http://www.cinemas-utopia.org/avignon/index.php?id=4910&mode=film
écouter les courtes prises de paroles des représentants des
diverses associations et de deux jeunes qui font partie du collectif
123 soleil (en me disant une fois encore, sans franchir le pas,
pourquoi ne pas les rejoindre)
et
puis (en suis très fière, on l'est de ce qu'on peut) en trente cinq
minutes, repasser par l'antre, monter, prendre un petit pot de gâteau
de riz pour mon déjeuner improvisé, et mes médicaments de table
que j'ai failli oublier, repartir en passant par la place Pie,
arriver cinq minutes avant la fermeture des Halles, rafler les quatre
derniers petits cakes à la tomate et à la mozzarella sur un stand,
et gagner Rosmerta, piapiater dans le petit sas d'entrée installé
entre les deux cours, piapiater dans la cour,
aller
dans le préfabriqué bleu déposer les petits cakes, manger le riz
au lait debout devant des images en repiapiatant et louant Rosmerta
aux étrangers
repiapiater
dans la cour (avec un petit retour dans la première cour moins
bruyante pour parler avec Youssouf, qui a trouvé quelqu'un de très
bien, snif, pour travailler en littérature, de la naissance de la
tragédie, de Bacchus (pour Dionysos – pardon j'improvisais –,
des fêtes avec trois tragédies et une comédie – aurais dû
corriger le nom à ce moment, mais suis petite vieille qui a appris
au fil des ans avec anarchie, et je me fixe le but de lire enfin
Nietzsche ce soir, après avoir fait recherche pour retrouver le
terme dionysiennes et faire bonne figure ici –, de Shakespeare, de
la tragédie classique française et au moment d'aborder les
romantiques (il s'agit d'un exposé à préparer pour lus tard),
rire
et regagner la cour principale où écouter de loin un duo de
chanteurs folk, si j'ai bien compris, parce que, pendant que les
gens, le temps devenant froid mais moins humide, commencent à
arriver
et que je me suis installée pour aider puis relayer une très
sympathique amie ou future amie, mon ainée d'un an, derrière des
gâteaux qu'on nous amenait pour les installer, les couper, et tenter
de vendre – à votre bon coeur – des parts, puis continuer seule
(en payer quelques parts aux gosses les plus gentils, dans la faible
mesure du liquide que j'avais sur moi)... être relayée, aller voir
quelques uns des petits films du Collectif 123 soleils, écouter,
transie, un garçon/rappeur et le trouver ma foi fort bon, vouloir
re-relayer l'amie et constater, vexée, navrée, que la douleur qui
s'installait depuis le matin dans une fesse/une jambe, carcasse est
imaginative, devenait vraiment trop forte et lâchement tout
abandonner, rentrer, m'allonger, dormir une heure et me sentir
minable en pensant à elle, et à tous ces gens formidables... le
ciel se dégageait.
8 commentaires:
Bravo pour votre courage et votre dévouement, chère Brigitte !
Belle activité de solidarité (il faudrait inviter le président de la République chez "Rosmerta", lui qui a tant besoin de "s'ancrer" dans la vraie vie... :-)
Wouah tu as fait ta part superbement .
Marie Christine, en mineur, bouche-trou, sourire et puis grimaces et départ bien avant la fin (va falloir que je m'occupe de cette jambe - sciatique ou circulation ? et éviter l'opération envisagée)
Dominique, en lui conseillant de changer de chaussures, et le priant de bien payer les parts de gâteaux (avec l'amie nous amusions de constater une fois de plus que la générosité des gens fauchés correspondait à la quasi-lésine des à-l'aise, comme toujours… enfin avons dû récolter le prix d'un blouson ou d'une paire de baskets)
Arlette, euh moins superbement que mon aînée… mais vraiment pouvais pas davantage, je tremblais comme une feuille dans le vent en boitant mon retour
eh ben... 1,2,3, et vous voilà repartie...
Papiater, que le babillage soit doux à ceux qui l'entendront.
Ne pourrait-on parler aussi de mamiater en ce cas ?
Claudine euh en claudiquant et main posée sur rein ou jambe droite
Pierre, je découvre maintenant miamiater, j'adore, mais crains de ne pas en être digne
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