Ciel bleu, douceur
relative de l'air mais un nez et une gorge en éruption... une sortie
utilitaire (pharmacien, blanchisseur, produits d'entretien et pâtes
de qualité) en souriant au bleu jaspé, un détour méditatif sur le chemin de l'antre, miser
sur une amélioration demain pour un bref passage Rosmerta sans
risque d'exportation de ma petite crève suivi d'une soirée opéra...
Me cocoter, soigner
l'intérieur du nez sans le moucher, thé-whisky-miel, plonger dans
le mystère de la généalogie paternelle en suivant les différentes
branches, trouver sujets de rêverie... en lien avec l'atelier
d'hiver du tiers livre https://youtu.be/y64WwoGS5ug,
lectures, tenter de mettre à distance la splendeur du texte de Saint-John Perse... et reprise de ma contribution répondant à la dixième
vidéo de l'atelier d'été
https://www.tierslivre.net/ateliers/category/cycle-ete-2019-pousser-la-langue/ete-2019-10-il-elle-corps/
Est ce je qui
ment ?
J'ai menti, j'ai aimé
mentir, j'ai trouvé cela plus joli et drôle, je n'ai jamais menti
utilement ou ne le voulais pas. J'ai imaginé des histoires pour les
petits... elle
constate que dans son tout compte non
fait qui
refusait, comme elle le fait souvent, le je qui l'importune – se
regarder dans une glace et depuis des années reconnaissant ce qui
est là, me faisant face, je ne puis toujours pas admettre que ce
corps, ce visage, soient le logis de mon moi, ou que le je qui
regarde, scrute, juge, soit ce je qui sent la brise se lever et
danser sur ses bras – ce je, donc, s'était invité et pour parler
justement de mensonge.
Elle
a écrit j'ai menti et
son esprit a souri, s'est attardé un moment avec plaisir,
complaisance sans doute – j'ai beau m'en défendre y suis sujette
– et puis elle a continué ; mais un je, le même, un autre, s'en
amusait, retrouvait ce qu'elle avait déjà dit, tant et tant de
fois, ou pensé si souvent que cela devenait une formule, quelque
chose qui était extérieur à ce je qui prétendait l'affirmer.
Elle
a écrit j'ai menti et
elle a pensé je mens, je me mens, et c'était vrai en partie, mais
pas totalement. Elle a pensé je mens et, par ce mensonge qui n'est
que fixation par les mots d'une vérité passagère, je retrouve
cette instabilité, ce mouvement du réel et de l'esprit le
considérant qui me semble être la vérité du monde, même si
j'aimerais tant que mon écriture ait la science, la profondeur, la
fermeté pour l'exprimer.
Elle
relit le fichier, s'insurge contre la maladresse des mots, la façon
dont ils refusent de venir, de tomber juste, de dresser la solidité,
l'ossature qui règne sous le miroitement des sensations auxquelles
je m'attache quand la lumière baisse ou me fait signe sur les
pierres du mur, derrière les vitres, pendant que passent les nuages
ou que la voix d'une conférencière que j'écoute d'une oreille
distraite pour que mon attention ne soit pas distraite se fait
désagréablement métallique, et vient poser son aigreur dans ce qui
s'écrit…
Mais
elle se rappelle le plaisir, cette nuit, de trouver dans le
lac de Jean-Pierre Suaudeau
(publié par publie.net) l'unité du narrateur qui se décline en je
et il.
8 commentaires:
N'abusez pas du whisky (bientôt on devrait l'interdire dans les pharmacies)... :-)
Le pouvoir des mots..AA
Dominique, le whisky interdit dans les pharmacies ? quel moindre on vit !
Arlette, en fait je le déteste ce texte que je trouvais passable à l'époque
En tant que lecteur, je ne partage pas votre détestation. En partant du mensonge, invariant humain, vous arrivez à exprimer ces notions si difficiles à appréhender du je et du moi. Beau texte en miroir (et un peu en tiroir).
merci Godart, mais ce que je n'ai pas aimé ce matin c'est la gaucherie dans l'expression que je n'avais pas repéré avant (sauf la répétition que j'avais choisi de conserver)
pareil que Godart, votre texte m'a tapé dans le je
j'espère qu'il ne lui a pas fait mal (sourire)
Enregistrer un commentaire