le fleuve fumait au
contact de l'air, le ciel se crevait de bleu très doux
puis dans le service,
attendre en compagnie de Stefan Zweig, de Lénine en 1917, d'une
visite à Moscou en 1928 en entendant les rires francs ou tremblants
du médecin et de quatre consultants... passer la dernière à cause
de l'opération projetée et puis après avoir tâté, parlé, marché
un peu : on essaie... une main qui tord, une grimace mienne, un
oh de douleur imaginaire de l'infirmière, mon nez redressé (ai
senti le clic comme quand je remet en place le tube du grand suceur
de mon aspirateur) un : vous n'êtes vraiment pas douillette
un barrage policier nous
obligeant à traverser le Rhône, à longer un bout de rive de la
Barthelasse et une Brigetoun prenant pied au milieu de ceux qui
rejoignaient la manifestation au bout des allées de l'Oulle,
une envie de les
rejoindre, une centaine de mètres trébuchant – le nez rouspétait
un peu contre la désinvolture avec lequel l'avions traité et ma
sciatique soutenait sa manif avec conviction –
hésitation, trois mots
échangés, ou un peu plus, avec deux cégétistes et le judicieux
conseil de les laisser marcher sans moi... - déjeuner, paracétamol,
dodo, ménage, regardé un peu RT pour leur façon tranquille de
filmer les manifs (ne se bornent pas aux clashs éventuels mais à la
vie normale de la chose) la foule comprenant des pompiers, un drapeau
corse, des torches ou fumigènes rouges, des téléphones brandis, des bonnets de
couleurs, des petites conversations tranquilles captées dans le
bruit de fond etc... la marge des violences organisées, et puis bien entendu -- merci l'Intérieur -- des quasi nasses, des
excités, un peu de la violence prévue, classiquement organisée, et des manifestants interviewés tranquillement.
Et puis m'en suis allée
dans la nuit tombée vers le Théâtre des Halles pour assister, dans
la nouvelle mise en scène de Vincent Franchi (Compagnie Souricière)
à Europe Connexion une pièce d'Alexandra Badea, interprétée
par Nicolas Violin
https://www.theatredeshalles.com/pieces/europe-connexion/
Pour percer dans son
milieu, un lobbyiste au service de l’industrie des pesticides
alimentaires manipule tour à tour les députés, les commissaires
européens, les associations de consommateurs, forge de toutes pièces
de fausses ONG, de faux rapports scientifiques et se construit un
réseau organisé au service de sa propre réussite. Mais cette
ascension fulgurante le conduit progressivement au burn-out…
(un lien vers les
critiques de la pièce lors de sa création dans une mise en scène
de Mathieu Roy à Taipei en 2016) une plongée terrifiante (enfin
on commence à comprendre et savoir) dans l'Europe
technocratique
https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Europe-connexion/critiques/idcontent/74679
une
belle performance d'acteur, un monologue où le je se dit tu,
l'argent étant moins le but que le pouvoir, la réussite enfermant
dans l'obligation de continuer ou de tout perdre, une démonstration
impeccable, avec comme seul inconvénient, parfois, qu'on devine,
l'habitude aidant, quels seront la manoeuvre ou l'argument du lobbyiste
depuis le temps que nous vivons dans leur monde et même sous leur
gouverne.
6 commentaires:
Bon rétablissement !
Pesticides ? Étonnant qu'on n'en balance pas encore durant les manifestations ! :-)
euh (pas dans les manifestations avignonnaises, nous avons un préfet d'une mollesse !) est-on sûrs de la composition des gaz comparée à celle des pesticides ?
Pas douillette ...on s'en serait douté Bravo
euh Arlette, pas sur le coup.. mais en descendant du taxi et envisageant la manif. si… et dans le secret de l'antre
Bravo et bon rétablissement <3
il y aura sans doute d'autres manifestations
je crains que mes jambes m'en excluent définitivement (même à leur meilleur ne supportent plus lmd piétinement manifestant)
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