encore une fois, réveil
tardif, panique en regardant l'heure, panique n'ayant d'autre effet
que de ralentir tous mes gestes, comme pour savourer plaisir
d'hésiter à l'entrée dans la vie de ce jour
sous un ciel absent m'en
aller vers machine, attendre que deux garçons tirent des montages
d'images souvenirs d'un concert de leur groupe, et puis prendre
possession de la place pour que de la clé noire sortent trois
petites bouilles en noir sur jaune... chercher à Monoprix (vivent
les soldes) deux ou trois sacs à dos pour lycéens et ne trouver que
des cartables roses avec petites fleurs ou princesses ce qui ne
convenait pas
me résigner, suivre l'arc
de la rue des Lices, prolonger jusqu'à Carnot, prendre au passage du riz, du
lait, des oignons pour la communauté, des yaourts et d'ignobles et
indispensables bonbons prétendument à la réglisse pour moi,
petit piapia avec une
permanente et une mère au dos brisé qui préparait cuisine
appétissante,
repartir sous un ciel
toujours palot mais plus animé, faire quelques pas avec un très
grand et large jeune qui m'avait reconnue, reprendre recherche de
sacs, n'en trouver que de trop chers pour moi...
et revenir, ayant
pulvérisé mon temps de marche obligatoire dans une presque douceur
de l'air immobile, bien trop sage pour que le landau aux pains qui
attendait avec patience depuis le matin, comme il le fait depuis
plusieurs mois, de pouvoir se mettre en route, poussé par son
éolienne, vers ceux qui rêvaient de le voir apparaître et doivent
se désespérer (pas malin le landau, quand le mistral s'en vient il
se réfugie dans la boutique proche)
et puis ne faire que
dormir ou brouillasser des projets
6 commentaires:
Joli landau, une idée à démultiplier comme les baguettes qu'il contient... :-)
oisiveté et brouillasse / rouge goulu / tendresse et pain béni
Dominique, je crains que si l'idée est trop reprise o ne verra plus en la chose que l'encombrement du trottoir (là je dois dire que les passants en restent à l'indifférence, moi je m'amuse comme avec les enseignes Paul quand elles sont apparues) la fausse ancienneté de la boutique
Claudine, je ne sais s'il est béni (et même s'il est bon) mais il le pourrait le transept de l'église est juste de l'autre côté de la rue
Amusantes vos photos de l'antre façon puzzle. Un peu de Perrec ou sous forme de jeu, on pourrait reconstituer photo après photo l'ensemble de votre lieu de vie.
hors les lieux ostensiblement pagailleux (là un amas de pantalons et chandails en attente de repassage sur un fauteuil… en train de s'installer dans la durée)
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