commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, avril 13, 2020

Journal du C force 3 – 28

de très légers voiles
pour que les cloches passent
avec discrétion
et le printemps avait mis
un peu d'ail dans sa tiédeur
Brigetoun, pendant que lentement séchaient ses cheveux a enfin entrepris un petit texte soigneusement banal, piteusement gentillet et légèrement pascal pour le #9 du l'atelier du tiers livre
et recopie sa contribution au #6 fabrique Koltès du personnage https://youtu.be/jEvi5fk8pDE ou http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4883 du tiers.livre de François Bon établissant une série comprenant
  1. un détail physique et une image de son «for intérieur»,
  2. un lieu qui le concerne sans rapport avec une éventuelle histoire ou scène les réunissant
  3. et pour finir un bref monologue ou soliloque pour chacun des quatre personnages A, B, D, D que j'imaginais
Quatre

1

A - un raide triangle aigu tendu entre deux fentes noires et une bouche noyée de barbe bouclée – en son for intérieur, un goéland à bout de forces agrippé à une souche penchée au dessus d'une falaise

B - un front bombé et une bouche de myrtille en bouton – en son for intérieur, la dernière marche d'un escalier, celle qui moussue trempe dans un canal

C - une pomme trop mure comme visage, deux perles usées comme yeux et une mousse de cheveux roux caressant les rides – en son for intérieur, l'attente d'un chien attaché devant l'entrée d'un magasin

D – plutôt Afrique que les îles, une grande fente entre deux plats bourrelets comme bouche et les plis du cou envahis de grains d'impétigo – en son for intérieur, une arche si belle que la mer ne peut rien y faire

2

A – une longue fenêtre donnant sur une rue assez étroite, devant laquelle on peut se tenir debout comme dans un poste de pilotage en l'ouvrant sur une idée de mer froissée d'un vert sombre

B – une chambre claire, des murs d'un blanc grisé, un peu de bois blond et des percales claires, avec deux jacinthes sur le bord de la fenêtre

C – un quai de gare, deux valises qui furent élégantes, un manteau froissé posé sur l'une, une lumière d'aube humide

D – une petite chambre, un lit avec une couverture bleu sombre, une petite lampe au sol, un sac souple ouvert sur vêtements en désordre, un carton qui sert d'abri à six livres, un petit appareil photo couleur cuivre, un sac à dos de collégien, des tatanes

3

A – voir les petites jambes un peu écartées de mon fils bien plantées sur le pont du bateau que j'aurais et son rire en épousant ses hanchements, comme le faisais, c'était mon rêve

B – ce serait une lumière filtrée comme si les vitres avaient encore l'épaisseur un peu irrégulière de naguère, ce serait des coins de pénombre, pas cet écrasement brûlé

C – C'est idiot, ma fille de quoi as-tu peur ? Le connais mal au fond, oui mais ces lettres, les siennes, les miennes étaient en accord si simples. Cette expression atroce et ridicule: nous faisons famille. Le risque est de nous appuyer uniquement sur nos deuils. Souris, ça ira mieux comme disait la vieille, et boudiou que ça m'agaçait. Et voilà que je ris. La femme devant moi se retourne pour me regarder. Ne pas lui répondre par une grimace.

D – C'est peu, c'est tant.. et la première, celle qui m'a ouvert la maison, m'a souri et m'a dit de souffler avant d'énoncer des règles évidentes, et puis il y a ce garçon qui riait ; la seconde, la vieille branquignole comme elle dit – c'est idiot – avec une grimace : «ne fais pas de charme ce n'est pas la peine, tu n'en as pas besoin...» Sommes trop, vas y doucement.

10 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

L'ombre des végétaux est aussi en bas. ;-)

Claudine a dit…

notations mystérieuses des écrivains, comme manies bizarres :))))

Brigetoun a dit…

Dpminique, c'est moi qui ai eu un grand coup d'ombre paniquée à cause de la présidente de l'UE et de son idée de confiner les vieux jusqu'à la fin de l'année - tu parles d'une protection !

Brigetoun a dit…

Claudine, sourire

mémoire du silence a dit…

J'aime la douceur et le bruissement des trois premières photos.



Confiner les personnes âgées jusqu'à la fin de l'année, une forme de suicide.


Brigetoun a dit…

fomenter une révolte des vieux ?

mémoire du silence a dit…

Oui, ça serait mieux ! :-)

Brigetoun a dit…

sourions (quoique... j'en connais qui seraient assez bons pour cela)

Arlette A a dit…

Exercice de style ..et pour les "vieux" cest pour mieux vous protéger..mes enfants dirait le loup ou ou

Brigetoun a dit…

Arlette, on fait la révolution ?