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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juillet 14, 2020

Comme avant


Comme avant la lumière aimait les pierres d'Avignon et comme avant la chaleur montait doucement et comme avant j'étais en colère vaguement et sans raison (bon la raison annuelle tout de même)


comme avant, comme toujours, un rayon de soleil illuminant le rejet d'un platane me fut un instant d'émerveillement


comme avant ou presque des groupes circulaient et même des avec appareils de photo sur le ventre


comme avant comme toujours les ombres jouaient sur Saint Didier



comme avant ou presque à midi (mais midi dix cette année) un feuilleton a lieu dans le jardin de Ceccano, mais cette année ce sont des lectures assurées par les théâtres permanents, comme avant ou presque l'heure m'est un repoussoir, comme deux ou trois fois avant une envie m'est venue d'y assister, comme avant comme souvent je n'avais pas réfléchi et le lundi les jardins et la médiathèque sont fermés
comme avant comme certaines années je supporte extrêmement mal les clims, suis entrée et sortie d'une boutique, l'ai rayée de mes adresses jusqu'à l'automne et me suis appuyée au mur dans un coin d'ombre un instant brumisateur en main pour me remettre en maudissant le monde moderne
comme avant, comme souvent n'ai rien fait avant de presque comme avant sortir dans la ville pleine de musiques, de tables joyeuses, et, pour le plaisir d'y croire, monter l'escalier du palais un peu avant 22 heures – si ce n'est que maintenant on monte par la rampe ce qui est beaucoup moins glorieux et que nous étions en petit troupeau –
et m'installer dans la cour d'honneur (bon il n'y a pas les gradins mais des transats, ai d'ailleurs commencé par leur préférer des marches, et si comme depuis des siècles le mur est là, on le salue et on s'installe face au mur latéral, tout nu, qui donne ensuite aux acteurs un visage un peu grêlé) pour assister à une projection de la captation dans cette même cour d'honneur de l'Ecole des Femmes dans la mise en scène intelligente de Didier Bezace (en 2001) avec Pierre Aditi, Christian Buillette, Gilles David, Agnès Sourdillon etc... (pardon demandé aux etc...) https://festival-avignon.com/fr/edition-2001/programmation/l-ecole-des-femmes-29851
et j'avoue que je n'avais jamais entendu la scène 2 de l'acte 3 comme cela (la première des trois versions reprises sur cette vidéo
le côté patelin me semblait le meilleur, mais on y perd la netteté des sentences qu'il entend mettre dans la tête de cette fille de peu pour en faire une docile épouse – par la suite Arditi est un Arnolphe si amoureux (mal mais amoureux) et émouvant que je trouvais bien dommage pour Agnès qu'ayant trouvé de l'esprit elle n'ai pas envie de l'utiliser à le polir un peu et le préférer ainsi à son benêt.
En préambule de belles photos de Varda de la mise en place, des répétions, des actrices se reposant en maillot, de bribes de spectacles, avec tous ces visages légendaires.

Mais comme avant le vent même léger adore la cour et dans ma petite robe de coton à manches courtes j'étais gelée.



6 commentaires:

Marie-christine Grimard a dit…

Comme avant ... ou presque
Belles photos !

Brigetoun a dit…

merci (pas toujours très nettes mais enfin ..)

lanlanhue a dit…

comme toujours ;-) magie des mots et des images belle journée à vous

Brigetoun a dit…

merci... et à vous aussi

Claudine a dit…

excellente mauvaise humeur annuelle :))))
la voix d'Arditi - mais, non, lui n'a pas le droit de lire le bottin.

Brigetoun a dit…

et ses cheveux blancs (perruque) dans le mistral... jouait la fin en tonalité grave et vraiment, bon Arnolphe a besoin d'être remis au pas par une donzelle, mais ceci étant fait n'aurais pas fait le choix d'Agnès (sourire)