commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, décembre 05, 2020

Depuis l'antre, voir d'en haut


 Jour couci-couça, attente pluie ou pluie selon les heures, moral et carcasse un peu out, ménage, repassage, lecture... et, même si ai fait la grimace en la relisant sur tiers.livre.fr, ma contribution à la proposition 00 de l'atelier d'hiver de François Bon (si avez le temps allez faire votre petit marché sur https://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article621



J'entendais parler de liberté concédée, le ciel était bleu, m'est venu un besoin d'espace et m'en suis allée grimper sur notre rocher... mais le mistral était plus fort que mes jambes et heurtait l'espace de peau libre de mon visage, mais la place, les rampes vides de toute présence humaine me donnaient le vertige, ai renoncé, et dûment fouettée, ragaillardie, suis rentrée me souvenir du printemps, du mois de mai quand les jardins ont été à nouveau ouverts et que la foule a commencé à s'en lasser, de ce jour où sous un soleil, une chaleur qui était en avance sur la saison, j'ai grimpé, avec, faute des jumelles – ne sais dans quel foyer sont celles de notre père – qui m'auraient offert l'espace que mes jambes ne peuvent parcourir, mon appareil muni d'un téléobjectif pour, après avoir fait le tour du jardin, dominant les toits de la ville côté fleuve, les toits de la ville et la campagne côté terre, la prison, me poster comme sur une passerelle devant la table d'orientation

a) sous le muret qui avance, la dégringolade herbue entre deux allées et les trois groupes qui paressaient, baignés de soleil, et, en zoomant, les épaules serrées l'une contre l'autre, en dépit des consignes de distanciation, d'un couple, la nuque jeune du garçon, le chapeau de paille de la fille, ses genoux et le chat qui s'y blottissait, et puis, un peu en dessous, à la limite de l'image que je n'ai pas prise, le désordre d'un groupe adolescent et une énorme machine à diffuser du son pour le moment silencieuse

b) sur la droite, au delà d'un muret en ruine, des broussailles, un petit chemin à mi-côte, une silhouette assise inconfortablement sur des racines, un livre et le corps penché, un bras appuyé sur une pierre, la lectrice indifférente à l'homme qui passait, la saluait, se dirigeant vers l'endroit où la pente chutait brusquement au dessus de la petite vigne du pape hors de ma vue

c) à la limite basse de l'herbe, appuyée sur la balustrade qui sépare les deux branches d'escaliers qui encadrent, vues de la route, cachée pour moi, une délicate vierge, une jeune femme, le bout des doigts appuyés sur la pierre, les épaules en biais, le visage de trois quart, dans la position d'une photo de mode, le regard perdu vers on ne sait quoi, sans doute vers rien

d) au delà, un arbre, une bordure de lauriers, un groupe de gens immobiles, une poussette, deux vélos, la barrière et le ponton blanc de la navette fluviale qui se détachent sur le vert du fleuve, et dans le ronronnement affaibli de la circulation la note claire des voix, un rire, un appel grondeur comme des petites croches sur une nappe de violons

e) la coque blanche de la navette qui s'éloigne de l'île, amorce une courbe avant de se diriger vers notre rive

f) plus loin sur le fleuve, à droite, le quai où dorment des péniches et, dans l'image, la largeur du fleuve, la guinguette au delà, quelques kayaks qui jouent

g) en mettant au point l'objectif, en visant plus loin, par dessus les arbres, l'île, le fleuve qui reparait, et une tache blanche qui est sans doute un des ouvrages d'EDF

h) au dessus, au fond, plaquée sur un nouveau méandre, la barrière des collines qui s'élève, devient montagne et à la limite, à droite, presque au delà de l'image, la pente oblique, dont l'autorité impériale est ramenée par la distance à une idée, du Ventoux.


4 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Belle photo et je repense au Ventoux comme à celui qu'escalada Pétrarque... :-)

Brigetoun a dit…

pour parler surtout de Dieu (bin l'était plus près du ciel)

Claudine a dit…

Heureux point de vue
ici je ne vais voir le château de Larochette que s'il fait beau, comme sur vos photos

Brigetoun a dit…

là, la photo a plus d'un an (sourire)