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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, mars 29, 2021

Depuis l'antre, juste quelques lignes lues


De ce jour où j'ai laissé la ville sous son ciel bleu, où mon temps se passa sans grande utilité apparente mais fort agréablement et assez richement dans l'antre sans que rien mérite d'en être dit, garderai juste des photos, assez récentes, pour accompagner ces quelques lignes :


«... on est parmi vous, partout, à côté, devant, caché·es par la condition de sans, parce que désigné·es par l’absence, ce qui manque, sans-papiers, et pas n’importe lequel de papier, pas celui-ci, extrait du carnet noir par simple pression du pouce, tout fin et grisâtre, ce papier, quasi translucide, juste les moyens d’acheter ces toutes petites feuilles de gomme arabique, quoi ? un euro vingt, un euro cinquante le carnet de 100 feuillets, ça en fait déjà du papier, ça en fera des clopes roulés avec mélange de tabacs puisés dans les mégots cueillis au hasard des rues, les frotter ces mégots, en extraire la sève granuleuse, des miettes ou de la poudre, c’est qu’on est peu de choses sans-papiers....

Quelques pas, suivre les ondulations de la rue Carreterie, un coup à gauche ; place Pie. Marché hebdomadaire déployé, étals divers ; livres, meubles et babioles. Lui sur un banc, il colmate le rembourrage de son manteau bleu crasseux, ignorant ce qui se trame à l’entour, il chiffonne du papier journal, le glisse par la fente incisée à même la doublure, coup sur coup, il met des dizaines de feuilles, tasse le tout comme ça, de la paume, lui c’est Arsim, il râle, contre tout....»


Extrait proche du début de « Marche-frontière. » d'Ahmed Slama paru chez publie.net https://www.publie.net/livre/marche-frontiere-ahmed-slama/, commencé cette nuit avant que le sommeil me prenne... et qui m'attend ce soir. 



Je me suis arrêtée dix pages plus loin que ce passage, mais j'ai pris les noms de la rue Carreterie et de la place Pie dans les yeux et ça me les a rendus plus évidents ces personnages, même si majoritairement ils ont des papiers (avec le souci des renouvellements) permettant de vrais embauches poyr des petits boulots misérables et nécessaires mais sans rapport avec les éventuelles formations qu'ils amènent avec eux... ce gâchis (celui aussi des gigantesques ou non gamins qui viennent étudier et sont fatalement, vu leur âge, orientés vers des métiers allant du balayeur pour les cas les plus difficiles à carrosier ou techniciens divers pour ceux qui s'en acfcomident mais avaient rêvé de tellement davantage)

2 commentaires:

Godart a dit…

Ce texte me fait penser aux fameuses cigarettes P4. Une petite madeleine de Proust pour les anciennes et les anciens.

Brigetoun a dit…

oh vous les avez connues ? (moi oui)