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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juillet 24, 2021

Festival 18 – Merteuil


Du jour ne dirai rien... ai rassemblé mes restes encore bien grassouillets, ai refoulé inquiétude sotte, m'en suis allée, par rues calmes, un peu après dx huit heures, sous un ciel qui avait adouci le bleu dur qui transparaissait le matin à travers mes volets,


saluant le petit théâtre ami pour lequel j'ai un billet, lundi, sans certitude de m'en servir,


ayant l'heureuse surprise, en débouchant sur la place des Carmes (ou juste un peu après de trouver devant la porte de son exposition, que je pensais fermée à cette heure là et que je regrettais de renoncer à voir, l'amie Martine Belay-Benoit... n'ai vu qu'à travers la fenêtre les belles langues et Michel en gloire http://avignon.hautetfort.com/ trop occupée à bavarder avec elle, à comparer en souriant nos fatigues, et j'ose à peine dire après cela quel grand plaisir cela m'a fait... (comme elle me disait que l'équipe du spectacle était amie, j'ai pensé, trop tard,  en attendant assise dans la salle, que j'aurais dû l'arracher et l'entraîner avec moi)


ai continué vers le théâtre des Carmes-André Benedetto (et la jeune femme préposée aux billets m'a dit « oh Martine c'est ma copine », me voici obligée de mettre des mots sur le plaisir attendu et trouvé comme promis, ce à quoi ne suis guère habile). Je venais voir/écouter David Arribe dans « Merteuil, variation » adaptation et mise en scène de Jean-François Matignon, d'après « Quartett » d'Heiner Muller, ainsi présenté sur le programme

« Merteuil, variation d’après Quartett : Merteuil et Valmont ont vieilli, mais leur terrain de jeu demeure l’érotisme. Une image féconde : le musée de nos amours avec les statues de nos désirs en décomposition. Frissons des identités mouvantes, obsession de la jouissance, angoisse du temps qui passe.
Lui : Je crois que je pourrais m’habituer à être une femme. Elle : J’aimerais le pouvoir.
Merteuil, jouée par un homme, David Arribe, est seule en scène, le désir palpite encore et avec lui le fantôme de Valmont. Continuons à jouer… L’art dramatique des bêtes féroces. Eros et Thanatos forever.... »
et, sur le petit PDF de présentation : « Comme dans
Quartett, où Merteuil et Valmont « jouent » à être Madame de Tourvel et Cécile de Volanges, deux proies séduites par Valmont, dans Merteuil, Variation, Merteuil « joue » a être Valmont et Tourvel dans ce qui se révèle être le rituel de la mise à mort (une nouvelle fois) de Madame de Tourvel. Les ombres familières d’Artaud et de Genet veillent en coulisse. »

Alors beaucoup aimé le jeu de David Arribe – et pas uniquement parce que j'admire humblement tout personne capable de se déplacer et plus encore de jouer perchée sur des hauts et fins talons – une Merteuil qui commence un peu bas, on doit tendre l'oreille pour crier sans hurler dans la passion (et un souvenir dans le timbre, léger, comme une évocation, de Jeanne Moreau qui sauvait le film de Vadim, je crois du moins que c'était de lui), un Valmont un peu ennuyeux, les séducteurs sont toujours ennuyeux sauf pour leurs proies, au début de son encerclement de la Présidente, impérieux ensuite, et une très jolie incarnation, voix presque plate pour faire ressortir les inflexions sensibles de Madame de Tourvel... )

retour avec les rares spectacles de rue et les distributeurs de tracts souriant leur fatigue et la liesse insouciante. 

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Le théâtre comme un miroir... à la Orson Welles (Merteuil en "Dame de Shangaï" ?)... les planches seraient donc en verre.

Avignon semble se diriger vers le baisser de rideau : espérons que la prochaine pièce ne s'appelle pas "Covid-22/23" ! :-)

Brigetoun a dit…

fin du in demain, fin du off ente demain et le 31 selon les cas... quant à l'espoir que... me ballade avec ça en tête et les touristes s'en moquent royalement

mémoire du silence a dit…

"Les liaisons dangereuses", oui, de Vadim avec Jeanne Moreau et Gérard Philipe, et JL Trintignant dans le rôle de Danceny...

"les séducteurs sont toujours ennuyeux sauf pour leurs proies", Oh ! Comme c'est joliment dit...eh oui!!!

Brigetoun a dit…

Maria, ma fou mon rôle s'st souvent réduit à celui de témoin (ou de victime trop rétive pour qu'on insiste)

Claudine a dit…

les séducteurs ennuyeux... j'ai bien ri

Brigetoun a dit…

sais pas ce que vous en pensez, mais...