Réveil tardif et courte, très courte panique, une liste de besoins, un aller et retour dans le sourire de la lumière et la relative fraîcheur, avec sac fort encombrant au retour...
longue et lourde sieste (ce besoin de dormir qui me prend tout mon temps ces jours-ci) et tenter de mettre de l'ordre dans les photos prises à la Collection Lambert : comme j'utilise une vieille carte mémoire les photos s'enregistrent dans un ordre totalement aléatoire, avec de longs intervalles vides et je me retrouve avec un puzzle... comme je n'ai pris aucune note, que je ne sais plus ce qui était dans telle ou telle salle ni, parfois, quel était le sujet de la prise de vue, je vais, petit crâne que suis, improviser.
Avec tout de même deux certitudes, la première salle de l'hôtel de Caumont et un long couloir dans l'hôtel de Montfaucon. Dans la première salle, le salon d'honneur qui s'ouvre directement sur le hall, cinq grands autoportraits (un des sujets récurrents chez Yan Pei-Ming) qui nous entourent, nous dominent, écrasent presque, avec bienveillance, les grandes touches emportées détruisant l'image si on veut regarder de trop près.
Venant je ne sais plus de quelles salles un des très beaux portraits, lumineux, qu'il a fait de sa mère, et un portrait de son père (je viens de réaliser que les six tableaux regroupés qui viennent un peu plus bas dans ce billet, représentent également son père qui, selon a pris dans son parcours la suite des portraits de Mao exécutés dans sa jeunesse, après ses premières tentatives d'adolescent – selon ce qu'il dit dans l'assez passionnante vidéo présentant l'exposition qui a lieu à Colmar https://youtu.be/J54wjFW963k )
Images ensuite de personnages, connus, très, ou inconnus, toujours à base de gris, de noir et blanc, avec quelques touches de couleurs. « J’ai commencé à peindre d’après modèle. Bien que je reste encore intéressé par l’aspect général, je ne veux nullement me restreindre car ce que je souhaite, c’est plus d’ouverture. On m’a souvent demandé la raison de mon attirance pour l’humanité. C’est parce que je suis minable, petit et donc je suis attiré par la grandeur. C’est une utopie. L’homme qui est minuscule veut devenir un géant » (le long et beau texte du dossier de presse d'une exposition à la Villa Arson https://www.basis-wien.at/avdt/pdf/043/00066859.pdf)
quelques paysages assez rares, une clairière et ce temple survolé par une multitude sombre...
et puis les tigres, puissants, souples et inquiétants... dont cette toile qui donne son titre à l'exposition « tigres et vautours » repris comme couverture pour le programme du festival avorté de 2020 (et qu'il aurait été bien de garder a lieu de la très moche couverture – à mon goût – de celui de 2021, puisque l'exposition n'a en fait ouvert que pour cette édition)
deux salles, à la fin de la partie Caumont de l'exposition, à la charnière et à côté desquelles on peu passer, pour poser une petite touche d'Eros.
Un beau crucifix et un grand diptyque somptueux (et pas que) l'« aube noire » de 2015, une mer énergique et dans la partie gauche du premier tableau un bateau chargé de migrants.
Et, après un visage de jeune soudanais (ou autre mais le texte figurant sur le site de la collection Lambert évoque des « portraits d’hommes et de femmes — militaires américains, clandestins et enfants soudanais, prostituées, visages inconnus, père et mère de l’artiste »... une longue file de visages d'enfants, un peu flous, fragiles, sans expression)
Oh et j'oubliais l'autre touche de rouge ! Le pape Innocent X.
Sur ce, ai pris masque canne et sac et m'en suis allée le long de la rue Joseph Vernet, du boulevard Raspail (me fait toujours l'impression d'avancer dans l'envers du réel... ai trop fréquenté celui de Paris), la rue Velouterie caresser la pierre de la chapelle du miracle et traverser pour récupérer mon dossier médical.
7 commentaires:
Beaux portraits de migrants (il devait déjà y avoir quelques Afghans parmi eux), et la rougeur du Pape, un Innocent par définition... :-)
pauvre Innocent X son portrait par Velasquez a déjà été détourné formidablement par Baccon avant de l'être par Yan Pei-Ming (qui en a fait toute une série en changeant sur celui-ci la pose mais gardant l'impression d'ensemble... à moins que ce soit à partir d'un autre portrait)
Plaisir et grande envie de revoir des expositions Merci tu me "rebouste" je viens de lire un grand reportage qui complète tes images sur Yan Pei-Ming
Une telle puissance dans votre vieille carte mémoire ! merci infiniment.
Je crois que mon commentaire s'est envolé internet pas raccordé
Oh ! merci
Je les connais presque tous, et j'aime la force de son travail
mais les portraits de sa mère restent pour moi les plus beaux et les plus touchants
merci pour ce partage
https://www.youtube.com/watch?v=D8U_681Kero
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