Antre et compressions

ciel blanc ou voilé

flemme et petite forme

un jour annulé

pas de rendez-vous précis pour leçon... ai, honte, renoncé à la réunion de bénévoles dont je lirai le compte-rendu, ai fait l'argenterie, ai continué à assembler des éléments, voulant suivre l'idée que j'avais eue pour le 3ème exercice transversal de l'atelier de François Bon... me suis amusée à cela depuis deux jours, par moments, mais il m'est de plus en plus évident que je m'embarquerais dans quelque chose qui serait un projet (moi qui justement me singularise, enfin presque, en n'en ayant pas en dehors de vivre comme puis ce reste) projet au long cours, de plusieurs années au moins, ce qui est je l'espère, bien plus que je n'en dispose, et que bon je vais passer en sifflotant (sauf que sais pas) à côté de cette proposition, et je reprends... crains fort que cela n'ai d'intérêt que pour moi,  les « compressions » de livres (L), pièces de théâtre (T) ou films (F) infligées à des œuvres pendant une semaine pour la seconde transversale de l'atelier

une semaine de réductions

Dimanche 13 février

Ce vers d'Horace « carpe diem »... cette question : pourquoi l'homme arrache-t-il la beauté, le bonheur, au risque de le détruire... au Japon « l'art c'est couper sans couper »... un bref livre qui s'épanouit, plein de sève, et défie toute compression (L)

Un passionné brigand toulonnais se réfugie dans l'arrière-pays puis les alpages ; découvre la vie lente, des bergers, un guérisseur, une veuve fragile qu'il veut protéger, une nouvelle vie et du livre ce schéma ne dit à peu près rien. (L)

Une série de très brèves nouvelles ou notes sur les hommes et la ville, leur place, leur fonction, leurs corps et les modifications qu'ils subissent – petites proses ironiques, oniriques, juste un peu décalées du réel – leurs noms, et les corps dessinés (L)

Samedi 12 février

Une photo sortie d'un album. Une mère assise en noir, trois enfants et un bébé. Un plateau au centre de la France, presque figé dans le temps. Des vies arrimées à cette terre ou qui y reviennent s'ils s'en échappent ou la quittent. Et ce que chacune de ces vies contient (une langue merveilleuse aussi).

En quelques pages ou presque, toute la guerre de1914,le départ, l'arrière, les tranchées etc... au plus près de cinq hommes et de leur entourage. Comme une cantate à leur souvenir.

Six récits autobiographiques ou non. Ce qu'une femme tire d'un journal intime retrouvé. Les horreurs de cette époque, l'attente d'un retour, ceux qui arrivent, les bruits qui couraient devenus corps, les rencontres avec un ignoble pour obtenir renseignements. Et puis l'interrogatoire d'un traitre, un jeune milicien condamné à mort et ce qui a dû l'amener là, une enfant juive abandonnée.

Vendredi 11 février

Dix reprises du récit de la recherche d'un lecteur suivi du début d'un livre, et un texte englobant... le lecteur se trouvant entraîné vers les textes et leurs formes chaque fois différente. Une petite merveille. (L)

Une trentaine de biographies de tailles variées d'auteurs et artistes américains, de toutes origines et tous statuts, totalement fictives mais détaillées et vraisemblables, donnant en creux une image d'une certaine Amérique latine. (L)

Depuis le lieu familier, celui de l'enfance et de la vie chercher au carrefour le chemin qui mène à une contrée pour l'âme. Un peu d'autobiographie, un peu de Tibet, beaucoup d'Italie, méditation, harmonie des paysages, analyse sensible des œuvres d'art, philosophie des techniques et de la naissance de la perspective, une langue poétique, un voyage merveilleux en Toscane et dans les Marches. (L)

Jeudi 10 février

Un village allemand de tradition luthérienne avant la première guerre mondiale, un médecin accidenté, un pasteur, des enfants élevés avec rigueur, une série d'accidents frappant les notables (F)

Un studio de télévision à Cinecittà, une émission d'une chaîne commerciale enregistrée pour le soir de Noël, une satire virulente, parmi le troupeau des intervenants un couple de danseurs de claquettes qui fut célèbre (F)

Un port, deux dépressifs, la femme d'un ingénieur qui accompagne un ami de son mari dans ses démarches, leurs confidences, une farce cruelle de son fils, un réconfort cherché dont l'homme profite, une fuite, la rencontre avec un marin étranger, un dialogue sans compréhension possible... et de superbes images (F)

Mercredi 9 février

Un épouseur de richesse, une fiancée travestie en homme, une comtesse épousable, la découverte du travestissement transformé en celui de suivante, la confusion des « fourbes », l'indépendance de demoiselle-suivante et la cruauté qui transperce plus que d'ordinaire le sourire spirituel (T)

Un serviteur philosophe et bavard et son maître, leurs aventures et récits, une écriture qui donne impression de liberté et de gaité spirituelle se maintenant à travers toutes les vicissitudes (L)

En plusieurs volumes, une autobiographie perturbée, bousculée par des digressions, des associations d'idées, l'irruption de plusieurs thèmes, un défi au résumé que ne saurais relever, un livre satyrique et un chef d'œuvre d'humour qui n'enlève rien à la pensée et aux sciences de l'époque (L)

Mardi 8 février

Un très long poème, la création, les dieux et des anecdotes terribles ou merveilleuses, expliquer le monde (L)

Retour sur un ancêtre. Lyrisme et récits entremêlés, contrepoint. Personnages formidables et une terre, deux frères, des lettres retrouvées, une femme qui garde la terre du premier. Un retour sur la Catalogne et l'hommage, ce qu'est l'écriture dans l'histoire mais non l'écriture politique. Le temps qui passe sur une terre. Un livre merveilleux. (L)

Lundi 7 février

La guerre silencieuse, la responsabilité, les maisons amies dans les villages, les portraits de jeunes hommes, de paysans, de femmes, la nature, la sensualité, la méditation lucide sur ce que serait ce monde d'après la victoire attendue, ce qu'il y a de fraternité, de dévouement, d'amour, de courage et de saloperie dans l'homme et la société. (L)

Les deux hommes et la statuette, les rires des enfants. Les commentaires, les réactions évidentes sur ces rires, qui dérivent à partir de la convention, et ce qui court sous ce qui est dit, tout ce qui se développe à partir d'eux, ce que cela peut signifier, et l'improbable, l'inconscient, cette façon de faire sentir un malaise, d'amener le lecteur à penser que cela est trop indicible et puis de lui faire entendre tout ce que l'on désigne comme caché. (L)

Deux parties, deux hommes et le fils du second, des bicyclettes et des béquilles, des jambes qui ne peuvent, les longues phrases qui se retournent, la fatigue, la solitude, le courage et l'abandon, s'embarquer avec eux, difficultés parfois de lecture mais impossibilité de les quitter même s'ils se quittent en apparence. (L)

codicille - même si je pense pas que l'hésitation puise être très grande (quoique, tombe souvent à côté) je n'ai comme prévu pas mentionné de quelle œuvre il s'agissait... mais voulais laisser au moins une trace alors L signifie livre ou à la rigueur, ne sais si cela arrivera, revue (en tous genres), T théâtre et F film, ce qui est d'une originalité confondante