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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, mars 06, 2022

Au bord d'un torrent pour l'agenda ironique de mars


Me suis assise sur l'herbe jeune, dure, verte, presque haute, comme nous n'en connaissons point ici, ou si brièvement, ondulant sur la petite pente vers l'eau fraîche venue avec allégresse reconquérir le petit lit du torrent, chantant autour des pierres qu'elle repeignait de frais. Jambes étendues, buste renversé, appuyée sur mes bras nus plantés dans un colloque de pâquerettes sans crainte que nous vienne le frimas qui n'est que des contes nordiques, ni même la violente froidure de messire notre vent, je regardais le bleu violet du ciel entre les branches. Le chant d'un oiseau invisible a jailli, sans fendre cette paix, cet accord du frémissement de l'herbe encore neuve, de la course de l'eau entre les pierres, du velours des bourgeons que lançaient les ramilles, de mon vieux corps reconnaissant, de nos souffles retenus sur le seuil de ce printemps revenu jusqu'à nous depuis les temps antiques, sous la caresse d'un zéphyr d'autres temps et d'autres lieux. Il y a eu un caillou roulant sous un pas, une voix qui disait « encore un peu trop tôt pour planter la sarriette, l'amour attendra », il est venu s'assoir près de moi pour jeter des graviers dans l'eau et je ne lui ai pas demandé ce qu'il voulait dire.

15 commentaires:

Anonyme a dit…

bien joli

Brigetoun a dit…

merci

Lyssa Mara a dit…

Ce caillou vous enjoignait de supprimer ce "vieux" utilisé pour un oui, pour un rien . Et il avait raison !
🙂

tiniak a dit…

Sympa, ce moment de grâce, au seuil du printemps et dans les clapotis de l'onde. Merci, Brigitte.

Brigetoun a dit…

vieux c'est le printemps qui pour notre bonheur revient chaque année depuis des siècles et des siècles, et ce côté campagne grecque que prennent parfois les collines provençales

Brigetoun a dit…

merci Tiniak

Claudine a dit…

fraîcheur des impressions de printemps <3

Brigetoun a dit…

encore un peu tôt (elle s'accompagnent encore de trop de frais)

Patchcath a dit…

Juste apprécier le moment présent. C'est ce que j'ai fait. Et j'ai relu ta prose. Si jolie et fraiche. Merci

Brigetoun a dit…

merci... mais peu de contributions jusqu'à maintenant (trop facile ?)

John Duff a dit…

Joli texte.
Vive printemps, vive la nature et vive la sarriette...sans oublier les pâquerettes.

Max-LouisM a dit…

Bon jour,
"je ne lui ai pas demandé ce qu'il voulait dire." une question restera... :)
Bonne soirée
Max-Louis

Brigetoun a dit…

un peu honte mais les qualités de la sarriette :
"son effet anti-fatigue se mesure à sa capacité à redonner de l'énergie, qu'elle soit intellectuelle, physique ou sexuelle."

Laurence a dit…

La terre a bien raison de se réjouir de cet éternel recommencement, et nous aussi. :)
Ton texte l'exprime fort bien.

La Licorne a dit…

J'aime beaucoup ton texte...tout en émerveillement...

...ça m'a même rappelé un autre agenda ironique :
https://filigrane1234.blogspot.com/2020/06/jai-embrasse-une-nuit-dete.html

Eté ou printemps,
du moment qu'on entre en communication
avec ce qui nous entoure...
ça n'a pas d'importance ! :-)