et même s'il se confirme que je n'aurais pas dû... je continue jusqu'à ce que Paumée achève sa descente vers le néant. Or doncques m'en suis allée une fois encore à Rosmerta dans la ville qui se voulait presque estivale, même si dans la cour le début de soirée justifiait le port d'un veston...
pour un défrichage lecture/écriture avec une jeune fille appliquée et gentille et une réunion de quelques bénévoles dont je viens de rédiger le très très bref compte-rendu...
retour dans la lumière qui se décide de plus en plus tard à s'endormir, et pour meubler Paumée je recors à ma contribution au #6 de l'atelier « écrire-film » de François Bon :
Les pigeons
Mes pas las | main canne et main dos | pas las | maintenant, là, un pied devant l'autre | là, sur le trottoir | pour une fois sur ce qu'on appelle trottoir | pas de place pour deux pieds, yeux levés | le soir tombe ou va tomber | je le sais | le sais plus que ne le vois | le bleu qui pâlit et se dore | peut-être ou peut-être pas | mes yeux ne savent pas | aussi las que les pas dans le tournant du jour | sur la courbe tendue de la rue qui insensiblement déplace le tracé des toits | yeux qui se hissent avec l'apparition de cette masse sculptée s'élevant soudain au dessus d'une volute creusée sous la ligne | pas las qui s'allègent dans le chant de la pierre que dorent les rayons, des ombres qui la creusent, du trou qui divise la masse peu à peu en deux frontons voisins entre lesquels un couteau de bleu | pas et yeux qui sourient à la rangée solennelle de pigeons échelonnés presque régulièrement sur le triangle lancé à l'assaut du ciel | rangée qui se déploie sous l'avancée lente des pas | rangée immobile, imperturbable | rangée que ne dégarnit aucun vol, que n'augmente aucune arrivée | guetteurs de nuit qui me surmontent maintenant | pas qui se font presque suspendus dans le désir de partager leur attente | pieds qui se tordent sur l'étroitesse de la pierre dite trottoir | nuit qui se glisse en moi avec désir du repos | pieds et canne sur la chaussée, yeux dardés sur le trou lointain du bout de la rue, pas qui s'accélèrent | pigeons oubliés, douceur de la nuit qui vient.
Codicille – image reprise du #3, cet embryon de texte étant une tentative à partir de l'un des fragments qu'elle surmontait
6 commentaires:
Rivalité entre l'équilibre des pigeons et les petits pas sur le trottoir ..mais équilibre précaire si tu lèves trop les yeux
les pigeons sont mes compagnons de marche piétinante (mais je ne les suis pas jusqu'aux frontons)
Ils font de bons personnages, les pigeons
Joie de vous retrouver!
Claudine, là ça va, j'aime moins quand ma cour devient l'endroit à la mode pour se soulager (sourire)
casabotha lointain souvenir, bonjour
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