commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juin 18, 2022

Dans les rues du matin et picorage poétique

chaleur joyeuse

quand elle permet aux ombres

d'être ce repos

après la nuit, lourd néant,

avant de tout envahir


muscles des jambes

protestant comme on sourit

marche utile

environ une heure, un poco plus, un poco moins je ne sais... et puis l'égoïsme qui veut s'assumer, juste quelques pensées dédiées qui rodent derrière le crâne... les yeux qui décidément se lassent un peu trop vite, ou est-ce l'attention... et ces assoupissements auxquels ne céder qu'avec modération.

En buvant mon thé noir aux épices, délicieusement tiède d'avoir été oublié, chercher mer fraiche dans le recueil « Outremer, Trois océans en poésie » publié par les Editions Bruno Doucey, choisir Saint Pierre et Miquelon et Alexis Gloaguen

« La neige fond en granulés sur les roches du bord de mer. Les escarpements étagent leurs glaces en offrandes liserées d'embruns....

Autre fonte en moi : celle du thé, liqueur en l'écrin de froid, rêche comme la brûlure de l'herbe. C'est un mélange des humeurs de l'eau et du corps, de l'air des pierres et de la pensée. Ainsi la mer flue dans les failles et, en suspens, entremêle mort et beauté... » mais je n'ai pas de mer, juste un fleuve derrière des murs.

Et puis, comme l'antre derrière ses volets a maintenu la neutralité de l'air contre l'assaut (qui n'a pas dépassé 38°5) de l'été, m'en suis allée plus loin, plus sud, pour finir dans la sensualité avec Anne Bihan, en Nouvelle Calédonie

« Gousse longue du flamboyant

sexe d'arbre

à foison

tu brûles

tout est cendre ce soir même

l'homme dans sa case

l'enfant

le ciel ou la montagne

part en poussière


et l'igname pleure

l'eau rêvée

de l'étrangère. »

Le soir approche, les pigeons revivent dans l'air un peu moins solide et roucoulent avec vigueur. Je pense aux garçons qui font des stages de maçonnerie ou autre en ce moment, et du coup aux adultes aussi.

6 commentaires:

Godart a dit…

Et vos écrits si poétiques qui me font penser ce matin au sourire de Jean-Louis Trintignant, un voisin près de chez vous à Uzes. Protégez-vous et excellente journée à l'ombre.

mémoire du silence a dit…

Merci pour le picorage, la poésie cette chose de l'intime qui comme l'écrivait Rimbaud nous fait "voyant" ...

Oui, pensons à tous ceux qui sous des chaleurs caniculaires sur des chantiers quels qu'ils soient gagnent leur petit quignon de pain.

Brigetoun a dit…

Godart, Trintignant plus voisin encore que le pensais, ai découvert chez un ami qu'il a fait ses études secondaires au Lycée Mistral.. proche de l'antre, enfin assez proche

Brigetoun a dit…

Maria... oui (mais être sage aussi, ne serait-ce que pour ne pas encombrer)

Claudine a dit…

Canicule, matraquage assuré du bleu de l'ocre du jaune, vive les Fauves !
Rêve d'une petite pasteladerie

Brigetoun a dit…

oh Claudine je renforce un peu les couleurs parce que justement sous la chaleur elles palissent dans le réel mais que ça ne correspond pas à ce que nous attendons