chaleur joyeuse
quand elle permet aux ombres
d'être ce repos
après la nuit, lourd néant,
avant de tout envahir
muscles des jambes
protestant comme on sourit
marche utile
environ une heure, un poco plus, un poco moins je ne sais... et puis l'égoïsme qui veut s'assumer, juste quelques pensées dédiées qui rodent derrière le crâne... les yeux qui décidément se lassent un peu trop vite, ou est-ce l'attention... et ces assoupissements auxquels ne céder qu'avec modération.
En buvant mon thé noir aux épices, délicieusement tiède d'avoir été oublié, chercher mer fraiche dans le recueil « Outremer, Trois océans en poésie » publié par les Editions Bruno Doucey, choisir Saint Pierre et Miquelon et Alexis Gloaguen
« La neige fond en granulés sur les roches du bord de mer. Les escarpements étagent leurs glaces en offrandes liserées d'embruns....
Autre fonte en moi : celle du thé, liqueur en l'écrin de froid, rêche comme la brûlure de l'herbe. C'est un mélange des humeurs de l'eau et du corps, de l'air des pierres et de la pensée. Ainsi la mer flue dans les failles et, en suspens, entremêle mort et beauté... » mais je n'ai pas de mer, juste un fleuve derrière des murs.
Et puis, comme l'antre derrière ses volets a maintenu la neutralité de l'air contre l'assaut (qui n'a pas dépassé 38°5) de l'été, m'en suis allée plus loin, plus sud, pour finir dans la sensualité avec Anne Bihan, en Nouvelle Calédonie
« Gousse longue du flamboyant
sexe d'arbre
à foison
tu brûles
tout est cendre ce soir même
l'homme dans sa case
l'enfant
le ciel ou la montagne
part en poussière
et l'igname pleure
l'eau rêvée
de l'étrangère. »
Le soir approche, les pigeons revivent dans l'air un peu moins solide et roucoulent avec vigueur. Je pense aux garçons qui font des stages de maçonnerie ou autre en ce moment, et du coup aux adultes aussi.
6 commentaires:
Et vos écrits si poétiques qui me font penser ce matin au sourire de Jean-Louis Trintignant, un voisin près de chez vous à Uzes. Protégez-vous et excellente journée à l'ombre.
Merci pour le picorage, la poésie cette chose de l'intime qui comme l'écrivait Rimbaud nous fait "voyant" ...
Oui, pensons à tous ceux qui sous des chaleurs caniculaires sur des chantiers quels qu'ils soient gagnent leur petit quignon de pain.
Godart, Trintignant plus voisin encore que le pensais, ai découvert chez un ami qu'il a fait ses études secondaires au Lycée Mistral.. proche de l'antre, enfin assez proche
Maria... oui (mais être sage aussi, ne serait-ce que pour ne pas encombrer)
Canicule, matraquage assuré du bleu de l'ocre du jaune, vive les Fauves !
Rêve d'une petite pasteladerie
oh Claudine je renforce un peu les couleurs parce que justement sous la chaleur elles palissent dans le réel mais que ça ne correspond pas à ce que nous attendons
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