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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juin 20, 2022

Dimanche de vote avec un peu de lecture


après neuf heures

quand s'éveille la chaleur

encore douce

suis montée vers la mairie

dans les rues ensommeillées

ai voté, seule (même le président de bureau n'avait pas encore daigné venir) avec l'espoir tremblant que les bonnes gens de mon quartier bourgeois daigneront se commettre à voter pour la plèbe (MREM et LR ayant à ma connaissance gardé silence total et l'avancée de mon candidat sur le brun n'étant pas bien forte...)

et m'en suis allée

avec autres petits vieux

vers banque et halles

pour du pain, des tomates

du flétan, de l'emmental


et rien de plus... retour dans une chaleur de bel été sans grand excès... paresse, écouter en début d'après-midi une partie des podcasts de la nuit reprenant des interventions de Senghor, Césaire et Rabemananjara lors du premier festival mondial des arts nègres (comme le revendiquaient alors... et je me permets de penser qu'ils avaient raison) à Dakar en 1966, et comme suis paresseuse, avant d'envisager un poco de repassage, me suis assise devant un panier, ai cherché un peu, retrouvé une génération postérieure avec le beau et fort recueil de Raharimanana « Rêves sous le linceul » édité par Le Serpent àPlumes dans la collection Motifs, pour relire à haute voix (mais en trébuchant, pour moi) la deuxième partie « Volutes » puis l'épilogue dont je garde ce passage, presque apaisé (et tant pis si c'est une trop longue citation, le poème heurté, morcelé, répétitif mais pas vraiment, ne se conçoit vraiment que dans son rythme, son déroulement)

« Mais des lourds pas de soldats guerroyants, mais des clameurs de crevasses tombales. Cette pluie ne finira jamais.

Exquise est la nuit se couchant sur mon âme endolorie. Paix sur la ville. Une paix quand s'éveille la poussière sous les brodequins des soldats. Une paix quand se love l'enfant des rues contre les portes muettes. Une paix quand, sur le seuil des couvents, des bébés vagissent abandonnés. Une paix quand puent dans les égouts salubres les cadavres de ceux qu'on a fait croire vivants. Exquise la parole qui viole ma bouche. J'ai dit : Tue ! Tue !

Et vive Messieurs les ventrus ! Vive Vous les héritiers des âges ! Vous, les incarnations des rois. Vous, qui ne souffrez pour quelques millions d'agonies. Viva ! Mais la Nation Esclave Vous adore, Vous vénère. Vous êtes de Ceux devant qui l'on s'agenouille, l'on se prosterne. Vive Vous qui remplaces nos maisons de bois en tente de cellophane ! Viva !

Pluie. Ma douceur rampe sur les pavés. Pluie. »...

PS très triste ce soir le FN a eu les voix de Zemmour des voix LR , pas LREM j'espère pour eux mais mais pas non plus pour le Nupes, (même si ce matin étudiant un peu mieux le profil du candidat, et découvrant une campagne qui a plané contre lui à tort ou à raison, je me demande si le choix était le plus sage) ... résultat même  Avignon est FN ce soir avec un peu plus de 600 voix de retard pour la gauche après avoir été en tête au premier tour... nous dans le Vaucluse sommes des imbéciles dangereux)

 

2 commentaires:

Godart a dit…

"Messieurs les ventrus........Nation Esclave" que ces choses là sont bien dîtes et tellement d'actualité (malheureusement).

Brigetoun a dit…

Godart à vrai dire avons encore de la chance par rapport aux malgaches (surtout de 47.. il s'en souvient même s'il n'était pas né)