Matin éternuements encenseurs, toux, qui se calment peu à peu, aspirateur, repassage, bruit du chantier qui redémarre, épuisement, déjeuner et sortie dans le bleu solidement fouetté de mon quartier, juste assez vigoureusement fouetté pour m'immobiliser par courts instants, pour re-déclencher la toux, me faire perdre mon souffle, ouvrir grand le bec pour le retrouver et avaler ainsi toutes les petites saletés, pollens et autres, qui s'en donnent à cœur joie et sont une raison supplémentaire de désirer (quoique) la pluie... rencontré un ami/blogueur qui a du penser que j'étais complètement idiote (du mal à trouver idée et phrase)
et déguster le calme que retrouve carcasse dans la salle de classe... mais en fait mon élève avait mal aux yeux (même cause?) et nous en sommes restées au calcul des fractions, lui ai laissé des exercices, elle m'a demandé de passer demain, ai dit en principe oui (je pense ce soir que ce sera sans doute non...
parce que le retour fut un rien ardu même avec un trajet moins direct, parce que j'avais un petit programme, parce qu'après un quart d'heure allongé pour récupérer je pense qu'il serait sage de ne pas marcher trop longuement nez et bec dans le vent (suis très vexée)... et comme suis totalement incapable de mettre par écrit l'idée de base que suis arrivée à faire naître pour la proposition 6 de l'atelier techniques du tiers livre avec le regard nécessaire (même si l'idée me plait) et de taper deux mots sans faire trois fautes de frappe... je recopie le premier tiers de ma réponse au #4 (trois portraits d'inconnus rencontrés en leur inventant réalité) gardant les autres pour une nouvelle panne (avec la photo qui, je le confesse, m'avait servi de base, leur couple m'ayant frappée)
José
ce que c'est qu'être père
Il ne pouvait pas la laisser seule. Elle, Marie, elle n'avait pas voulu changer le jour auquel il avait droit, elle ne pouvait pas, selon elle, et c'était presque certainement vrai. Alors il était passé très tôt ce matin la prendre, la petite. Elle l'attendait dans l'entrée du deux pièces et elle lui avait fait admirer la petite tresse que Marie lui avait faite avec quelques mèches au milieu de ses cheveux ; elle disait que c'était un tout petit peu comme son amie qui en avait plein, toutes petites et très serrées autour de sa tête avec des rubans pris dedans ; il l'avait prise cette natte, l'avait soulevée pour l'admirer et l'embrasser et par dessus la tête de sa fille il regardait le sourire de Marie. Ils avaient laissé la voiture au parking de l'île Piot avec le petit sac à dos trop lourd pour elle et puis, avec la navette et une baladine, ils étaient partis rejoindre les camarades. Il avait commencé à lui expliquer qu'ils allaient marcher un peu et elle lui avait coupé la parole parce que oui elle savait, sa mère en était sûre qu'il l'emmènerait et ça la mettait en colère parce que ce n'était pas un peu qu'elle allait devoir marcher mais que, elle, elle s'en moquait parce qu'ils étaient ensemble, comme elle lui aurait fait un cadeau. Et maintenant pendant qu'ils marchaient sur l'herbe du tram, à côté du cortège qui s'étalait, laissait s'échapper des groupes, rejoignaient des gens de tous les âges en « civil », sans le beau gilet rouge siglé qu'il portait, il sentait, serrée dans la sienne, sa petite main douce, et il avait plus conscience de sa présence que des chants et slogans qui partaient du camion, même si bien entendu ils illustraient les raisons de la colère rentrée et silencieuse qui faisait qu'il ne pouvait pas ne pas être là. Il souriait un peu en se souvenant qu'elle avait dit qu'elle était fière mais aussi que ce serait amusant et quand il la regardait il voyait qu'elle avait l'air non pas franchement amusée mais intéressée, curieuse, bouche un peu ouverte, main vivante dans sa poigne à lui et regard fureteur.
6 commentaires:
Fractionnement des images ..et Henri IV !!! Le parcours de l'enfant..une belle page Chère Brigitte
merci Arlette
il avait le sens de la formule Henri IV
Un beau texte... j'aime
J'aime aussi les portes et les graffitis
merci Maria
que c'est beau cette marche, père et fille, merci
nos manifs ici se font sans casse avec poussettes, embrassades , désespoirs tus pour beaucoup et souvent des enfants mais ces deux là m'avaient touchée et les ai suivis un moment et comme ne savais rien d'eux ils se sont imposés pour l'atelier
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