Honte – assumer – recours à l'atelier

 

Ciel bleu gorgé de lumière jusqu'à midi – plaisir de découvrir les textes du va-et-vient sur le foulard perdu, me rendormir un moment, émerger en grande lassitude, rectifier les erreurs honteuses de mise en page du texte que m'avait confié Dominique Autrou, tenter de nettoyer cour et réaliser que ne le peux vraiment pas en ce jour... voir météo annonçant pluie et possibilité d'orage vers la fin de l'après-midi et voir le fragment de ciel qui surmonte ma cour devenir blanc sale au moment de partir à trois heures et demi vers la rue Pasteur à corps douloureux défendant...

Prendre trench et m'en aller parmi les tenues d'été sous un ciel pas si chargé que ça... mais sentir la vieille douleur qui me laissait en paix ces temps ci s'intensifier et en arrivant place de l'horloge téléphoner pour me décommander (à l'idée d'être plus ou moins dans cet état pendant les presque deux heures de construction de phrases).

Me sentir immédiatement coupable et pas si mal en point, passer au bureau de tabac et à la pharmacie (et là me sentir vexée mais un peu justifiée par le bonhomme qui fait servir « la dame » (moi) qui ne demandait rien et attendait très placidement avant les huit personnes qui me précédaient...et rentrer tout doux, sachant que j'en ai pour la journée à négocier avec cet état.

Malgré ce début d'hébétude écouter la vidéo et lire le texte du prologue à l'atelier d'été du tiers.livre... M'allonger en me demandant que diantre je pourrais considérer comme Mon roman préféré et m'endormir...

Et ce soir, continuant à hésiter sur l'avenir, la fin de Paumée ou non, radicale ou non, son remplacement ou non (ça va aboutir au statut-quo je pense, tant que l'ordi ne me lâche pas, mais j'ai commencé à ouvrir un successeur très éventuel), je reprends mon petit texte pour la huitième et dernière proposition du cycle « techniques »

Fiers

Nous serions fiers comme des éperdus qui poursuivent sans parapluie ni boussole, comme un cyprès protégeant une idée de culture, comme un ver de terre cherchant, comme un ruisseau courant sous la glace, comme un nombril et de la soie, comme la tache de lumière d'un spot où passe un lézard, comme une main ocrée sur la roche, comme un piccolo dans une symphonie, comme un moteur de pointu dans l'aube, comme le sang devenu croûte, comme le soleil tombant dans un seau, comme un lys qui s'ennuie dans une meurtrière, comme le bât d'une ânesse qui renâcle, comme l'or dans la couche d'un nourrisson, comme un mot qui a trouvé une idée, comme un cœur ramené dans un filet avec des sardines, comme une liane rousse dans une rue de Paris.