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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juin 28, 2024

Eté sur la ville et fin de ma visite chez Lambert


Matin, préparer un tas à repasser, et le planter là pour mettre en mots (sans pondre un texte trop long pour une fois, d’autant que j’ai élagué, modifié, inversé des bouts de phrases) l’idée qui m’était venue à l’heure des galettes de sarrasin recouvertes de confiture de clémentine ou de miel de châtaignier pour répondre à la proposition #8 de l‘atelier de François Bon (je pense que je devrais abandonner ou suivre avec des trous ou ds retards à partir du 29)…

Départ à quinze heures pour refaire mes provisions de mouchoirs en papier, papier Q et papier essuie-tout dans l’air qui nous préparait à ce qui nous attend par une petite poussée de chaleur presque digne des 40° ou plus à venir, et posait déjà, du moins sur le trottoir ensoleillé de la rue Joseph Vernet cette petite barrière invisible que l’on doit pousser pour avancer.




Je continue à me demander si la ville a bien choisi les mots par lesquels elle indique les endroits où la circulation n’est pas possible, et comme mes jambes et mes pieds rouspétaient les ai menacés de leur offrir les superbes chaussures que proposait une vitrine…





Pour ne pas me lancer dans le repassage aux heures  chaudes (je cherchais une excuse) ai repris les dernières photos ramenées de ma visite à la Collection Lambert, en ai jeté certaines et me suis installée pour en terminer en bataillant avec les fautes de frappe par, au sous-sol de l’hôtel de Montfaucon, une exposition hommage à côté de laquelle (fatigue ou saturation passagère) je suis  largement passée — en ai léger remords passager — « Le rôle d’une vie - gb agency »

De 2001 à 2024, gb agency fut un lieu d’exposition, une galerie privée, une inspiration pour beaucoup, une respiration… à l’image des nombreux rôles incarnés par ses fondatrices, Nathalie Boutin et Ségolène Guillier, historiennes de l’art et commissaires d’exposition, qui ont fait de leur vie une aventure à inventer avec les artistes, et à partager.

Par la polyphonie des formes, des idées et des voix qu’elle convoque Le rôle d’une vie prolonge ce que le programme de gb agency a toujours tenté de déployer, soit un engagement artistique et politique face aux contingences, aux contradictions et aux bouleversements de notre société contemporaine. Cette exposition est aussi le témoin d’une conversation précieuse et rare qui a caractérisé le travail de la galerie au fil des années entre des personnes liées par un respect mutuel et une relation à long terme autour d’une même croyance en l’art dans un monde empêché…



Exposition débutant par, dans une niche en bas de l’escalier, me faisant fuir, un poste de télévision où se succèdent des bustes de speakerines dans un torrent de voix nasillarde qui m’a fait fuir (je suis navrée d’avoir si peu accroché à anglais tel qu’enseigné assez mal chez mes nonnes parce que belle langue mais je ne supporte pas, physiquement, la plupart des accents américains)… en fait une oeuvre intéressante. d’Omer  Fast « CNN Concatenated » (qui m’a fait penser à Christine Jeanney s’il n’y avait pas eu ce inconvénient langagier) utilisant le flux ininterrompu des informations diffusées par CNN et remisant les mots prononcés en un long monologue recomposé à partir d’une base de données compilant 10 000 mots provenant de ces émissions, pour en faire un discours personnel.



De la première salle qui s’ouvre sur le couloir je dois avouer avec honte qe ne sais quel est l’auteur de cette installation, à quelle inondation elle fait allusion (le trait sur le mur indiquant la hauteur atteinte par l’eau) mais juste que j’y ai paressé un moment sous le charme de ma solitude, mon ignorance et même la douceur des teintes de sa décrépitude.



Dans la salle suivante une installation de Cally Spooner « Still Life » (2018) des poires fraiches sur un cube  et une personne qui s’occupe de poires fraiches pour créer une oeuvre (selon le cartel mais sur la vidéo elle tai seule et ne bougeait guère… aurais dû attendre, les poires étaient moyennement appétissantes, n’ai pas été tentée d’intervenir en en dérobant une…)



Puis une installation de « La lumière qui va contre le vent » (2011) que j’ai aimée : un « écran de papier avec quelques discrètes virgules de lumière se déplaçant en légères ondulations quand nous marchons agissant ainsi sur le mouvement de l’écran recevant la réfraction de la lumière sur les quatre lentilles de verre emplies d’eau  accrochées derrière.



Bien aimé aussi le travail de Dove Allouche à partir de  prélèvements ai laboratoire du Louvre de peintures anciennes de Vierges pour soumettre ces particules à l’optique et choisissant des fragments qui « retrouvent  sous l’objectif des qualités qui rappellent visuellement leur origine picturale : étendue, granulosité variable, sédimentation des couches… Grossi un million de fois le fragment de peinture évoque encore la lente constitution couche après couche de la peinture, laissant imaginer hésitations et relâchements des gestes d’application de la couleur.. »



Et celui de Pratchaya Phinthong « Bones and Branches » : confiner dans des boites en carton perforées une plante de Hogvine (Merremia umbellata) grimpante robuste. « Les plantes y ayant trouvé leur chemin vers la lumière et l’air frais ont été  ensuite moulées par sections dans de la terre cuite fine… Alors que l’Europe bascule dans une brutalité aveugle….  (il) nous rappelle les circuits plus larges de la métamorphose et du renouvellement.. »



« Mystery, The Toaster » de Mac Adams (1976) photographie sur papier, tirage argentine vintage

« L’indétermination du sens, qui demeure ouvert, malléable et ambigu, traduit chez Mac Adms une préoccupation pour les conventions de l’information visuelle et un scepticisme à l’égard de la propension de l’image photographique à restituer fidèlement un évènement. »



Pour finir en beauté les  photos d’Elina Brotherus



avant de retrouver, après traversée vertueusement  indifférente de la librairie,  la cour, la rue et le petit coucou d’un arbre dans le vent au sommet d’une maison. M’en vais ronger un peu de la petite pile de repassage.

8 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Une salle d'inondation à venir (celle du RN ?)… :-)

Brigetoun a dit…

elle est d&jà ici (député) avec le reste : notre marie socialiste mais qui n'est que membre sans grade du Grand Avignon et avec les deux candc-idatq de gauche ça restera ainsi : tout le Vaucluse = déoutés RN

mémoire du silence a dit…

oui, fuir l'obscurité et aller vers la lumière,
« circuits plus larges de la métamorphose et du renouvellement.. »

Brigetoun a dit…

merci Maria

Dominique Autrou a dit…

Les prolégomènes à cet épisode de l’atelier ont l’air bien appétissants :-)
Ce n’est pas de refus dans la situation actuelle

Anonyme a dit…

Mais ce coucou au petit arbre peut très bien s'inviter dans l'exposition...
Je respecte toujours le travail novateur mais parfois... je décroche

Brigetoun a dit…

Dominique oui j'ai la faiblesse de m'offrir quand je peux une petite compensation

Brigetoun a dit…

moi aussi je décroche... à preuve,mais il m'arrive de le regretter ensuite